Institut du Charolais
La traçabilité en question

Françoise Thomas
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Attentif aux innovations qui pourraient un jour s’appliquer à la filière viande rouge, l’Institut du Charolais commence à s’intéresser au principe de traçabilité qu’offre une blockchain… Dans ce contexte, la Foire d’Autun a semblé être une bonne occasion à l’organisme pour en savoir un peu plus sur les attentes consommateurs. Explications.

La traçabilité en question

La blockchain alimentaire commence petit à petit à s’instaurer dans certaines filières, parmi les exemples, les canards de Terres du Sud, dans le Lot-et-Garonne... Mais que veut dire exactement ce terme de "blockchain" alimentaire ? Il s’agit en fait tout simplement de regrouper toute une foule d’informations sécurisées au sujet de l’aliment/produit en question dans un fichier informatique infalsifiable. Comme chaque intervenant entre des données verrouillées, qui ne peuvent donc être ni supprimées ni modifiées, on parle de « block ». Et « chain » puisque c’est chaque maillon de la chaine qui renseigne progressivement les informations le concernant. In fine, le consommateur dispose d’un QRCode sur l’emballage grâce auquel il peut retrouver toutes les informations qu’il recherche. La traçabilité est ainsi complète, transparente et sécurisée.

Verres de terre

Mais quelles sont les informations précises dont le consommateur de viande rouge a besoin ?
Pour l’heure, la mise en place de ce blockchain pour la viande charolaise n’est encore d’actualité. Mais toujours est-il que le travail de réflexion est entamé et qu’il est intéressant de connaître dès à présent les attentes du consommateur. En quelque sorte, « partir de l’assiette pour remonter jusqu’au pré », comme le résume parfaitement Frédéric Paperin, le directeur de l’institut du Charolais.
Pour commencer à sonder ce client consommateur, l’Institut a donc pensé, à l’occasion de la foire d’Autun, à une animation simple, interactive et ludique, permettant de connaître en un clin d’œil les principales attentes en matière de traçabilité.
Ainsi, une dizaine de contenants en verre seront disposés, chacun représentant un critère d’informations. Par exemple, la race du bovin, son origine géographique, ses conditions d’élevage, ses conditions d’abattage, la durée de maturation de la viande, etc. Il s’agit en gros de balayer au maximum la vie de l’animal et l’ensemble de la filière de transformation. Mais l’objectif est aussi d’être le plus pertinent possible pour ne surtout pas noyer le consommateur sous trop d’informations !

Plus symbolique

Pour savoir quels sont les critères qui font basculer l’acte d’achat, chaque visiteur de la foire qui voudra participer aura à sa disposition trois verres de terre, qu’il versera dans les contenants des trois critères principaux à ses yeux. Il sera facile alors de suivre quelles sont les notions qui intéressent la majorité des consommateurs. Attention, dans le cadre de la Foire, « la valeur sera plus symbolique que scientifique, nuance malgré tout Frédéric Paperin, mais cela nous permettra d’avoir une première idée et surtout, on l’espère, ce sera le prétexte pour échanger avec les visiteurs sur l’élevage bovin en général », sur toutes les questions que les consommateurs se posent de plus en plus actuellement.