Union viticole de Saône-et-Loire
Les vendanges, période clé de l’année : moment propice pour la visite du nouveau préfet

Après avoir rencontré les éleveurs, c’est auprès des viticulteurs que Julien Charles, nouveau préfet de Saône-et-Loire, s’est rendu le 4 septembre dernier à Chânes, à l’occasion des vendanges. Ou plutôt pour l’alerter sur nombre de sujets problématiques : main-d’œuvre viticole, crise sanitaire, taxe Trump, ZNT… Le préfet a été à l’écoute.

Les vendanges, période clé de l’année : moment propice pour la visite du nouveau préfet

En introduction, Christian Bajard, président de la FDSEA, lui rappelait « le poids économique de la filière viticole de Saône et Loire » mais également, premier employeur en agriculture avec environ 4.000 salariés employés. Aux difficultés de recrutement des vendangeurs, des contraintes administratives - comme sur le logement par exemple -, se sont ajoutées cette année les nouvelles dispositions pour respecter les gestes barrières. Le tout constituant des surcoûts indéniables. Jean-Yves Larochette, viticulteur hôte, listait notamment : la distribution de masques, de gobelets pliables individuels (fournis par la FDSEA grâce à un achat groupé), de matériels de vendanges numérotés, la mise en place de plateaux repas (+1 €/repas/vendangeur)… Patrice Fortune, président de l’Union Viticole, insistait pour maintenir à l’avenir les exonérations TO/DE, un temps sur la sellette. Les élus FDSEA et de l’Union viticole y seront particulièrement vigilants. En tant qu’unique organisation représentative des employeurs de la branche, la FDSEA et son service emploi œuvrent au quotidien pour recruter et améliorer la visibilité des emplois agricoles et viticoles.

Alléger les charges et taxes

Jean-Yves Larochette témoignait aussi de l’impact du confinement sur ses ventes : « on a perdu deux mois » et certains marchés n’ont pas repris leur rythme de croisière. De nombreux confrères sont dans le même cas, notamment pour les marchés exports anglais et américain. Des débouchés importants qui semblent durablement impactés avec la poursuite de l’épidémie. C’est pourquoi les élus évoquaient à nouveau leurs demandes fortes d’allègement des charges sociales (TFNB, exonérations de charges sociales MSA, dispositif FAC). D’autant que le conflit Airbus/Boeing continue d’empoisonner le commerce viticole. Patrice Fortune proposait qu’en attendant son règlement, un dispositif de partage de la taxe Trump soit institué afin de mutualiser cette pénalité pesant sur les seuls viticulteurs pour l’heure.

ZNT, quelle transition ?

Christian Bajard abordait un autre sujet structurel : le plan de relance pour financer la transition agroécologie et notamment pour réduire les traitements phytos. Depuis 2016, les mobilisations syndicales successives de la FDSEA et de la FNSEA ont permis d’obtenir la mise en place d’un plan d’accompagnement de 30 millions d’euros pour l’achat de matériels. Mais cette enveloppe nationale est clairement insuffisante, dénoncent les viticulteurs pourtant motivés. Le montant des aides ne permet pas d’investir dans de nouveaux matériels « face par face » par exemple. Sans parler du fait que tous les matériels ne sont pas adaptés aux différences de topographie du vignoble… Dès lors, de manière générale, les élus demandaient un temps suffisant pour que les producteurs puissent s’adapter. Et à l’image des néonicotinoïdes sur la betterave, que les interdictions de produits ne se fassent qu’à condition que soient mises en place des alternatives techniques au risque sinon de condamner des filières entières. Et de prouver leurs efforts, inscrits dans la charte départementale signée en 2019 engageant le dialogue entre riverains, maires et viticulteurs.

Pénélope Garnier