EARL Girardeau à Toutenant
Le cœur bleu blanc rouge

Régis Gaillard
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Installés à Toutenant, Eric et Pauline Girardeau croquent à pleines dents dans leur métier de céréalier et de producteur de volailles de Bresse. Avec le souci constant de s’améliorer afin d’obtenir une qualité optimale tout en ayant à cœur de préserver du temps pour leur vie de famille.

Le cœur bleu blanc rouge
Le couple entend s'épanouir dans son travail sans pour autant sacrifier la vie de famille.

C’est à Quétigny, en Côte-d’Or, que Pauline et Eric Girardeau se rencontrent alors que tous deux poursuivent des études agricoles. Alors que Pauline décroche un Bac S, un BTS grandes cultures et un BTS Technico-Commercial, Eric peut se prévaloir d’un BTS Production Animale. Après quelques années à travailler pour une entreprise de travaux agricole, le natif de Dampierre-en-Bresse a l’opportunité de reprendre une exploitation à Toutenant. « Je devais à l’origine m’associer à Gérard Villot ». Mais, suite à la maladie de ce dernier, c’est finalement seul qu’il reprend la structure. « Je n’ai eu que quinze jours de réflexion ». Il s’installe le 1er janvier 1999 sur une exploitation associant lait et céréales. Mais il ne reste pas longtemps seul puisque Pauline le rejoint en février 2001. Et ce, en reprenant deux bâtiments en location afin de produire de la volaille label rouge. « Nous avions une surface de 63 d’hectares avec environ 220.000 litres de quota laitier. Nous disposions d’un troupeau de montbéliardes avec livraison du lait à Solaipro ».

Les multiples atouts de la volaille de Bresse

Néanmoins, au fil des années, le couple se rend compte que son parc bâtiment vieillit et que ses résultats économiques s’émoussent. C’est à cette période qu’ils choisissent d’arrêter les volailles label rouge. Et, une fois les emprunts remboursés, le couple songe à l’avenir, souhaitant associer vie personnelle et vie professionnelle. « Nous pensions à nouveau à faire de la volaille mais différemment. Nous sommes en limite d’appellation volaille de Bresse. Nous avons alors rencontré la technicienne Sophie Massot et visité des exploitations ».

C’est en 2013 que le choix est arrêté. « A nos yeux, la volaille de Bresse est un signe de qualité et de reconnaissance de notre travail. En outre, l’ensemble de nos prés pouvaient être pleinement utilisés et nos céréales autoconsommées. Et nous avions tout le matériel nécessaire ». Ainsi, le mois de novembre 2015 marque le début de la production de volaille de Bresse. « Nous avions la volonté d’automatiser au maximum. Nous sommes l’un des rares producteurs à avoir des bâtiments fixes avec électricité, chaine d’alimentation et ventilation dynamique. Les bâtiments sont sous alarme. C’est un réel confort de travail. Ces investissements nous permettent de passer beaucoup de temps à la surveillance des volailles tout en limitant la pénibilité. Cette production a été choisie aussi pour nous octroyer du temps pour notre vie de famille ».

Production qualitative

Aujourd’hui, l’exploitation dispose de 142 hectares avec du blé sur 53 hectares, du maïs sur 30 hectares, de l’orge sur 15 hectares, de la moutarde IGP sur 15 hectares, du soja, des prairies et des jachères. « Nous faisons 8.900 volailles par an. Uniquement du poulet de Bresse, pas de volailles fines. L’aspect sanitaire est très important. Il y a eu une grosse évolution en quelques années sur cet aspect. Avec le temps et l’expérience, nous avons plus l’œil pour détecter l’état de santé de nos volailles. Nous faisons énormément de préventif, c’est un investissement. Nous faisons par exemple autopsier par le vétérinaire, en milieu de lot, des volailles pour vérifier que tout va bien ». Avec, côté alimentation, des rations qui sont composées de 50% de maïs, 43% de blé et 7% de lait en poudre.

Quant à l’avenir, « nous attendons de savoir ce que nos deux fils souhaiteront faire, s’il y aura reprise ou non de l’exploitation. Si c’est le cas, il y aura inévitablement des évolutions en termes de production ».

Une bonne commercialisation des volailles fines

En tant que présidente du groupe des éleveurs de volailles de Bresse, Pauline Girardeau regrette bien évidemment la situation actuelle impactée par le covid-19. « En ce qui concerne les Glorieuses de Bresse, nous comprenons parfaitement qu’il n’y ait pas de concours cette année. Mais, heureusement, des marchés ont été mis en place. Au niveau commercial, les volailles fines devraient finalement trouver preneur malgré la situation. Elles seront écoulées via la vente directe, les bouchers, les traiteurs et les restaurateurs avec de la vente à emporter. Nous avons également la chance que Noël tombe un vendredi. Les fêtes vont s’étaler sur trois jours : c’est propice à la consommation de produits festifs »