Foie gras, viandes…
Des Verts qui « choquent et scandalisent » à la veille de Noël et de ses sapins morts (sic)

Après que les maires écologistes de Strasbourg et Grenoble ont banni le foie gras des cérémonies officielles, voici que le maire de Lyon, lui aussi écologiste, emboîte le pas à ses amis politiques. Si la filière vin combat depuis longtemps les hygiénistes radicaux, les fronts de bataille risquent de se multiplier à l’avenir… juste pour être libre de manger ce que chacun veut.

Des Verts qui « choquent et scandalisent » à la veille de Noël et de ses sapins morts (sic)
Les applications Yuca et autres systèmes de notation sont également à l’œuvre pour détourner les consommateurs des produits du terroir.

Après les arbres de Noël "morts", plusieurs maires écologistes de France ont décidé de bannir le foie gras des cérémonies officielles. « Les professionnels du foie gras sont choqués et scandalisés par ces annonces qu’ils qualifient d’offenses à tous les producteurs français qui élèvent leurs animaux avec passion dans le plus strict respect du bien-être animal », indique le 7 décembre, un communiqué de Centre interprofessionnel des producteurs de palmipèdes à foie gras (CFIOG). L’interprofession dénonce également « avec force la désinformation orchestrée par l’association extrémiste américaine Peta qui diabolise notre production et influence les élus écologistes, qui en profitent pour faire des annonces démagogiques à visée politique ». Elle rappelle que « 75 % (contre 73 % en 2020) des Français ont prévu de consommer du foie gras pour ces fêtes de fin d’année et 91 % confirment consommer du foie gras chaque année ». Éric Dumas, président du Cifog invite « personnellement ces maires sous influence à venir rencontrer nos producteurs et à visiter nos exploitations afin de se rendre compte concrètement et par eux-mêmes de nos pratiques d’élevage respectueuses du bien-être de nos animaux ». Depuis 2006 et aux termes de l’art. 654-27-1 du code rural, le foie gras bénéficie de la reconnaissance officielle « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France ». La filière du foie gras génère plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an ainsi que 100.000 emplois directs et indirects en France.

La fin des pubs sur la viande

Bras armé d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV), dans un rapport paru le 30 novembre, Greenpeace demande l’interdiction de la publicité pour la viande dans « les espaces publics (possédés, gérés, loués ou organisés par les pouvoirs publics) », ainsi que des publications « diffusées dans les institutions publiques (notamment les ouvrages scolaires) ». L’ONG demande aussi l’arrêt du « financement public » des campagnes visant à « promouvoir et augmenter la consommation de viande et de produits laitiers », afin de flécher ces fonds vers les produits végétaux. Elle s’adresse par ailleurs aux distributeurs, les enjoignant de cesser « la publicité et les offres promotionnelles » sur la viande et les produits laitiers. On imagine que les prochains sur la liste seront les œufs et même peut-être le miel, tant la radicalité semble devenir la norme dans les mouvances écologistes.
Dans ce rapport à charge rédigé par Greenpeace avec l’aide de sept sémioticiens, l’association environnementaliste dissèque les publicités de 51 marques de produits carnés dans six pays européens (France, Pologne, Espagne, Danemark, Allemagne et Suisse). Certaines sont portées par des acteurs privés (Bigard, LDC, Madrange, Herta, Fleury Michon), d’autres par des institutions (label Rouge, Interbev, APVF). Selon l’ONG, les publicités pour la viande véhiculent sept « mythes » : écologie, santé, virilité, place des femmes, identité nationale, convivialité et liberté. Tout en rappelant que « d’autres secteurs connus pour leurs conséquences néfastes sur la santé, tels que l’alcool, le tabac, la malbouffe ou le sucre, sont déjà réglementés ». Et de conclure sur une restriction des libertés : « Il est temps de limiter le marketing et la publicité en faveur de la viande et des produits laitiers, de freiner leur consommation et de mettre un terme aux impacts négatifs que leur consommation excessive fait peser sur la santé des personnes et de la planète », conclut Greenpeace qui vire clairement antidémocratie. La profession agricole dénonce cet agribashing répété et répétitif qui ne fait pas honneur à la culture gastronomique française et contribue à plomber son agriculture.