GIE Synergie Charolais Station de Jalogny

GIE Synergie Charolais Station de Jalogny : un collectif d’éleveurs avant tout !

La station de Jalogny est un outil collectif. La composition du GIE Synergie Charolais le confirme avec cette union sacrée de tous les acteurs de la génétique charolaise autour de la station d’évaluation (chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Alsoni Conseil élevage, Sicarev Coop, Feder, Elva Novia, Elvea 71 — 58, sociétés d’agriculture de Charolles et Autun, comité de concours agricole Val-d’Arroux Gueugnon, Charolais évaluation 71, association des éleveurs d’entre Saône-et-Loire et fédération des comités agricoles). C’est dans cet état d’esprit collectif que des éleveurs s’impliquent bénévolement dans le fonctionnement de la station saison après saison. Ils sont une petite vingtaine à faire partie de la commission du GIE Synergie Charolais. Beaucoup sont des apporteurs de veaux à la station. Des éleveurs qui sont attachés à la génétique charolaise et au fonctionnement de l’outil d’évaluation. « Ils viennent de divers horizons, adeptes de la monte naturelle, de l’insémination… Toutes les familles sont représentées », confie Didier Giraud, le président du GIE. « La commission est ouverte à toutes les bonnes volontés », poursuit le président qui regrette que « peu d’acheteurs et de non sélectionneurs » ne figurent dans le groupe.

Les tournées en fermes

Les membres de la commission se retrouvent chaque année fin août début-septembre pour le recrutement en ferme des veaux pour la station de Jalogny. Quatre groupes de 3 ou 4 éleveurs, accompagnés d’un technicien (Alsoni, Feder, Sicarev, Elva Novia…), se partagent les tournées dans toute la France. Chaque groupe consacre deux journées à ces visites qui font parcourir environ 1.000 km. Ces tournées sont un moment important dans la vie de la station. Au-delà des aspects strictement techniques de la sélection des veaux, elles s’avèrent très enrichissantes pour les participants. « On découvre plein d’élevages et on confronte les points de vue », confie Maxime Royer, technicien de la station. L’ensemble des membres de la commission se retrouve à la fin de ces tournées (le 5 septembre cette année) pour un bilan du recrutement. Ils procèdent au tri des veaux qu’ils ont repérés en ferme. Cette réunion est suivie d’un repas en soirée pour un moment convivial.

L’accueil des 92 veaux à Jalogny

Un mois plus tard (le 1er octobre cette année) a lieu l’entrée des veaux à la station de Jalogny. Pour accueillir les 92 jeunes animaux venus de toute la France, les membres de la commission sont à nouveau mobilisés. À l’arrivée, deux éleveurs se chargent, avec le technicien de la station, « de peser tous les veaux, de les déparasiter, les vacciner contre la grippe, leur administrer un aimant pour les corps étrangers ainsi qu’un bolus de minéraux », énumère Maxime Royer. Après le déjeuner, cinq ou six membres de la commission accomplissent le tri des animaux par âge et par poids. Cette tâche permet d’alloter les 92 veaux par séries de plusieurs cases, tels qu’ils seront répartis dans le bâtiment de la station. Au total, les veaux de la station sont répartis dans 14 cases par classe d’âge et de poids, de sorte à avoir des lots les plus homogènes possibles, explique Maxime Royer.

Six doubles pesées

Durant l’évaluation, les membres de la commission reviennent à Jalogny tous les mois pour réaliser les pesées de contrôle. La première intervient 28 jours après le début de l’évaluation (fin octobre). Une seconde est réalisée fin novembre, une troisième fin décembre et une dernière fin janvier à la fin de la phase de contrôle. Ces pesées des 92 veaux prennent environ une heure et demie à 3 ou 4 éleveurs, rapporte Maxime Royer.

Vidéo, pointage, tri final et vente

Dès lors, les éleveurs de la commission se rendent à la station toutes les semaines précédant la vente aux enchères. Ils sont présents pour la réalisation des vidéos de chaque animal par Simon Génétic. Ils consacrent une autre journée au pointage des veaux par un inspecteur du Herd Book Charolais. Chaque veau est alors inspecté un par un sur un ring sur sol bétonné. La commission se réunit aussi pour le tri final à l’issue du calcul des indexations des animaux. Tous les veaux sont à nouveau examinés un par un sur ring. Le collectif recale alors les sujets dont l’index de synthèse station (IMOCR) est insuffisant ou encore ceux qui présentent des problèmes d’aplombs.

Tous les membres de la commission se mobilisent pour la vente aux enchères et ses préparatifs. En début de semaine, ils se rendent à Charolles pour monter les stalles et le ring de vente. La veille, lorsque les veaux sont transférés de la station de Jalogny au parc des expositions de Charolles, les éleveurs de la commission se chargent de laver tous les animaux. Ce sont encore des membres de la commission qui assurent le soin et la surveillance des veaux, y compris la nuit qui précède la vente. Et ce sont bien entendu des membres de la commission qui manipulent les veaux le jour J (vendredi 21 février 2025).

Passer un bon moment ensemble

« On leur demande beaucoup de choses ! », résume Maxime Royer qui avoue que sans le dévouement et l’implication de ces éleveurs, la station ne pourrait pas fonctionner. Le jeune technicien apprécie l’ambiance et l’efficacité qui règnent au sein du groupe. La communication se fait par WhatsApp et les membres de la commission sont toujours impliqués dans les décisions. Un groupe technique composé d’experts d’Alsoni (Jacques Bonnot), de Feder (Emmanuel Plaçon), de Sicarev (Pierre-Antoine Comte), d’Elva Novia (Sébastien Reveret) et du président du GIE (Didier Giraud) vient à la station chaque semaine pour suivre les veaux.
« Tout le travail que fournissent les membres de la commission, c’est du bénévolat. Passer un bon moment ensemble est leur seule rémunération. Personne ne vient ici par intérêt personnel. Leur seul objectif, c’est de faire une belle vente », confie Didier Giraud. L’enjeu pour le GIE, c’est que cette commission « évolue perpétuellement » dans le temps et que de nouveaux éleveurs s’y impliquent. « La station est toujours prête à accueillir des jeunes », conclut Didier Giraud.