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Tendance commerciale semaine 51-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 51-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin

Bovins de boucherie : Le climat commercial de cette fin d’année reste morose avec de nombreux éleveurs en grande difficulté. Le paysage économique du commerce de la viande reste atomisé. Les négociations commerciales avec la distribution sont toujours très compliquées et surtout sans signe d’apaisement malgré la loi sur l’alimentation. Les écarts de valorisation dans les campagnes sont toujours conséquents, car le prix de la viande est souvent assujetti à des plus-values « filière » ou « contrat » dans les abattoirs. Les éleveurs qui ont la chance de pouvoir fournir en direct un boucher ou une grande surface, ainsi que ceux qui ont des animaux qui entrent dans la démarche « éleveur engagé » gardent une valorisation correcte de leurs animaux. En revanche, ceux qui mettent leurs animaux sur les marchés ou en direct abattoir subissent une pression qui laisse à penser que les GMS qui paient une partie de leur approvisionnement à des tarifs imposés par la filière, ne se rattrapent pas sur le catégoriel qu’ils demandent aux abatteurs, notamment dans les pièces nobles.

Les équilibres commerciaux sont toujours fragiles, face à la mutation rapide des modes de consommation. La production peine à faire correspondre l’offre à la demande des consommateurs et cherche toujours à inverser cette tendance, d’où un conflit permanent entre la production et la transformation. Les tarifs sont très loin des coûts de production avec une moyenne annuelle des vaches Charolaises R= sur les marchés à 3,57€ en 2018 contre 3,66€ en 2017. Ces mêmes animaux valorisés en « cœur de gamme » se situent autour de 4,50€. Les éleveurs sont très inquiets face à un marché européen à l’équilibre très fragile. L’ouverture de nouveaux marchés comme la Chine sont des signes encourageants, mais les volumes sont pour le moment comme une goutte d’eau sur le marché export. 

Au niveau des marchés, l’activité de cette fin d’année est très calme avec des disponibilités largement suffisantes pour les besoins des abatteurs que ce soit dans les animaux de race à viande ou dans le cheptel laitier. Le retard d’activité lié aux mouvements sociaux de ces dernières semaines impacte le commerce. Les rayons pour Noël seront en partie fournis par les animaux de concours, ou par des animaux de bonne qualité bouchère. Les familles réservent leurs achats de viande pour le réveillon et orientent leurs budgets sur l’achat des cadeaux. La demande est réduite, mais cela n’impacte pas trop sur le prix des Charolaises de qualité bouchère. Peu de changement également dans les allaitantes de choix secondaire. En réformes laitières, malgré une activité qui prépare la rentrée de janvier, les abattoirs ne manquent de rien. La tendance est au maintien des prix pour la fin de l’année dans les vaches Frisonnes et Montbéliards. En jeunes bovins, l’activité export sur l’Italie se ralentit fortement. Les transactions sont plus calmes avec des tarifs plus discutés en fin de semaine.  

Bovins d’embouche et d’élevage : L’activité commerciale de cette fin d’année ne fait pas apparaître de grand changement sur le secteur maigre. Face à des tarifs qui sont sans évolution depuis quelques mois dans la viande, les animaux de milieu de gamme avec du poids et du gabarit restent demandés et normalement valorisés. Les animaux d’entrée de gamme se vendent sur des bases tarifaires peu soutenues qui ne vont pas sauver les éleveurs qui les produisent. 

Broutards : Le bilan de cette année montre une meilleure activité avec des tarifs mieux défendus. Les mâles Charolais de 350/400kg vaccinés se sont négociés en moyenne à 2,77€/kg vif contre 2,71€ en 2016 et 2,61€ en 2015. On observe cependant une grande disparité des prix liée à la vaccination et des différentes modalités pour exporter les animaux (vaccinés 10j, 60j, PCR…). Cette fin d’année sera marquée par un arrêt de l’activité export pendant deux semaines et ne reprendra vraiment sur l’Espagne qu’après le férié de l’Epiphanie (6 janvier). Les importateurs italiens misent sur une offre plus abondante sur le début d’année, ce qui est loin d’être acquis, car les disponibilités en mâles vaccinées ne sont pas si importantes et devront couvrir également la demande nouvelle du marché algérien.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Les intégrateurs ont des besoins mesurés et restent confrontés à un manque de place dans les ateliers entre les fêtes. Les tarifs sont stables dans les bons veaux Frisons ou Montbéliards, notamment dans les lourds pour l’export. En revanche, les veaux légers ou maigreux restent fortement pénalisés et invendables pour le bas de gamme.  L’activité commerciale est assez fluide dans les bons croisés de race mixte frais et viandés. Les tarifs restent discutés dans les femelles et les croisés de moyenne conformation.

Ovins : Les achats pour les fêtes sont terminés et la demande se tasse. L’activité commerciale montre une grande différence valorisation entre les agneaux de qualité et les gris ordinaires.

Dans les agnelets, l’offre progresse, mais la demande est également plus soutenue. Dans les brebis, la demande italienne se tasse entre les fêtes ce qui entraine un commerce plus calme avec des tarifs juste maintenus.

Porc : Le cours du MPB affiche une relative stabilité en cette fin d’année à 1,179€, mais il se montre insuffisant pour couvrir les coûts de production. Les éleveurs attendent les grosses promotions de rentrée pour une reprise du marché.