Réflexions autour des déplacements en milieu rural
Alors que la loi mobilité était encore en cours de discussion au parlement, la direction départementale des territoires a organisé un forum, le 17 septembre, autour des questions de mobilité dans le département. Ouverte à tous les élus et responsables de collectivités locales, cette journée a permis de recueillir leurs avis et problématiques, de présenter des initiatives et des aides, de partager des perspectives et des projets en matière de transport.

Sujet de divergence entre les deux chambres parlementaires, Assemblée nationale et Sénat, la loi n’était toujours pas adoptée lorsque s’est tenu le forum mobilité en milieu rural, organisé à l’initiative de la DDT de Saône-et-Loire à Cluny, le 17 septembre dernier.
Cette loi vise à proposer à tout un chacun une ou des solutions alternatives à la voiture individuelle, solutions accessibles à tous… et pas uniquement aux habitants des grandes métropoles.
Ainsi, de l’intercommunalité à la Région, les incitations concernant les déplacements à pied, en vélo, en voiture partagée, en transport en commun, etc. doivent être concrètes et soutenues.
Et l’enjeu est grand, car il ne se limite pas uniquement à la réduction des gaz à effet de serre, mais aussi à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, lutter contre l’isolement, soutenir l’accès aux commerces et services. Le tout en développant l’usage partagé de l’automobile, en aménageant l’espace public pour les piétons et les vélos et en coordonnant les politiques de mobilité aux autres politiques publiques. En Saône-et-Loire, 40 % de la population est en « zone blanche », c’est-à-dire sans solution autre que son véhicule pour se déplacer.
Les élus présents étaient invités à répondre à deux principales questions : « quels problèmes de mobilité sur votre territoire ? Quelles solutions semblent adapter sur votre territoire ? ».
Cette journée rythmée par ailleurs par des tables rondes a permis d’entendre les préoccupations des territoires, de tester leurs besoins d’accompagnement, d’en évaluer les formes possibles, de présenter les initiatives et réflexions qui existent déjà.
Des territoires sans connexion
Car des initiatives saône-et-loiriennes il en a été question. Notamment celle de la communauté urbaine Creusot Montceau (CUCM) en pleine réflexion pour réorganiser son territoire, partant d’un premier constat sans appel comme l’a expliqué Isabelle Baumel, la directrice de l’urbanisme : « il y a très peu de relation entre le Creusot et Montceau, ce sont deux sous systèmes territoriaux très distincts ».
Les déplacements des habitants analysés ont fait ressortir que « 87 % des déplacements des actifs se font sur le territoire ». Une situation inverse à beaucoup d’autres secteurs, mais ces déplacements sont proportionnellement plus souvent réalisés avec le véhicule personnel, dû à l’étalement urbain « d’où une politique de redensification de l’habitat autour des villes centres où se situent les emplois ».
Une enquête publique a été lancée et recueille jusqu’au 15 novembre les demandes et les observations des habitants dans le cadre du projet de plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) qui fixera "les orientations d’aménagement du territoire et les règles d’urbanisme associées".
Jusqu’au stop organisé
Autre projet, celui de l’agence de développement local Bresse initiatives, qui vise à développer le covoiturage domicile-travail. « Le territoire de la Bresse bourguignonne regroupe 88 communes, 67.000 habitants, 3.500 établissements, 14 zones d’activité dont cinq majeures, détaille Emmanuel Garcia-Piqueras. Nous souhaitons concilier écologie, social et économie et nous cherchons à déterminer comment intéresser les salariés et les entreprises au covoiturage et au transistop, le stop organisé ». Là encore, l’étude de faisabilité passe par une enquête auprès des salariés…
Enfin, présentation des réflexions menées par le Grand Autunois Morvan, dans ce secteur qui a multiplié par deux le nombre de communes de sa Comcom, dont la moitié des habitants sont concentrés à Autun et qui compte un grand nombre de villages de moins de 100 habitants… Les solutions devraient passer par du transport à la demande (TAD), des locations de voitures et de scooters pour les personnes en insertion professionnelle, des solutions de micro-crédits mobilité, ou de l’aide au développement des déplacements en vélo.