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La Drôme pionnière de la certification professionnelle en arboriculture

Le certificat de qualification professionnelle (CQP) en arboriculture devrait être déployé pour la première fois fin janvier, dans la Drôme, deux ans après la création d'un cadre national. L'objectif est d'éclaircir l'horizon de toute une profession en panne de main-d'œuvre.

La Drôme pionnière de la certification professionnelle en arboriculture
Le CQP « salarié en production fruitière » devrait accueillir les premiers étudiants « fin janvier » au CFPPA de Bourg-lès-Valence (Drôme). DR

Le certificat de qualification professionnelle (CQP) « salarié en production fruitière » devrait accueillir les premiers étudiants « fin janvier » au CFPPA de Bourg-lès-Valence (Drôme), selon le responsable fruits de la FDSEA, Régis Aubenas. La Drôme est ainsi le premier département à déployer ce CQP, dont le cadre national a été validé en 2018 par la Commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE).

« Nous sommes très contents », a réagi la directrice de la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA) Stéphanie Prat, pointant les difficultés de recrutement « qui concernent vraiment tous les postes » dans la filière. « On essaye de faire le maximum avec nos petits moyens pour que des jeunes voient en l'arboriculture fruitière un vrai métier, et pas seulement un moyen de se faire trois francs six sous l'été quand ils sont en vacances », a-t-elle ajoutée.

Portée par la FDSEA 26 « depuis début 2020 », cette déclinaison locale du CQP a eu le feu vert de la CPRE. Ce qui a permis d'obtenir le soutien de plusieurs financeurs dont Ocapiat, explique Régis Aubenas. La première promotion sera composée de « 8 ou 9 personnes ». Mais en vitesse de croisière, les arboriculteurs drômois espèrent former « 20 à 25 personnes par an ».

Un parcours de 5 mois

Le parcours de certification durera cinq mois au total dont cinq semaines de formation théorique, le reste du temps en entreprise, détaille M. Aubenas. « Le CQP est un instrument parfaitement calibré aux besoins des petites entreprises comme nous, TPE-PME. Il permet de faire monter en compétences les employés qui ont envie de progresser, de les valoriser, en facilitant aussi une sorte de promotion sociale. »

La formation comporte deux blocs d'enseignement obligatoires : l'un portant sur la taille en vert et la taille d'hiver ; l'autre sur la conduite et le suivi du verger (éclaircissage, récolte, plantation, palissage, installation de filets paragrêle...). Deux blocs optionnels portent sur le travail en station fruitière (conditionnement, expédition) et la conduite d'engin, avec un volet formation à l'encadrement d'équipe. « Notre objectif est d'avoir des bons salariés qualifiés au verger pour conduire une récolte dans sa globalité », résume le référent drômois. D'après Stéphanie Prat, les Pyrénées orientales et le Tarn-et-Garonne réfléchissent aussi à un déploiement local du CQP. « Pour les producteurs, c'est l'opportunité de proposer une porte d'entrée vers un emploi pérenne sur leur exploitation aux saisonniers identifiés comme intéressés et plutôt performants », ajoute-t-elle.