REGLEMENTATION
En quête de solutions

Pour lutter contre les déserts médicaux, plusieurs pistes sont étudiées et mises en place.

En quête de solutions
Le Département de la Corrèze a mis en place une plateforme de télérégulation vétérinaire qui a pour but de ventiler les appels à destination des professionnels en dehors des horaires d’ouverture des cabinets. ©Pixabay

En 2021, le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires estimait que la hausse du numerus clausus démarrée en 2009 au sein des écoles vétérinaires a permis une augmentation de 38 % des places. Depuis cette même année, il est également possible d’accéder aux écoles directement après l’obtention du baccalauréat, à raison de 40 places par école. « Selon le Conseil national, nous serons en mesure de répondre aux besoins dans une dizaine d’années », confirme Maxime Chassaing, conseiller au conseil régional de l’Ordre de Bourgogne-Franche-Comté. Mais le temps que les nouveaux entrants soient formés et arrivent sur le marché du travail, les professionnels doivent serrer les dents.

Six territoires ciblés et aidés

En 2022, le ministère de l’Agriculture, les représentants de la profession vétérinaire et les acteurs de l’élevage ont lancé un appel à manifestation d’intérêt pour lutter contre la désertification vétérinaire. Six territoires volontaires ont bénéficié d’un diagnostic de leur situation par rapport à l’offre vétérinaire et la demande des élevages sur les plans qualitatif et quantitatif. Les dossiers validés ont reçu un plan d’actions et des financements adaptés à leurs besoins. « Cet appel a concerné des secteurs où nous pressentons la disparition des cabinets et où il manque déjà des vétérinaires », détaille Jean-François Mourier, secrétaire général de l’Ordre des vétérinaires. Parmi les dossiers retenus, figurent notamment l’ouest du département de la Haute-Loire, le sud du département de l’Ardèche et le bassin d’Aurillac. Du côté de la Bourgogne-Franche-Comté, les départements de la Nièvre et de l’Yonne, où les recrutements sont jugés très difficiles, font également partie du dispositif.

Une plateforme téléphonique de régulation

Parallèlement, la télémédecine vétérinaire a fait l’objet d’une phase d’expérimentation. Mais aucune réglementation ne l’encadre pour l’instant. « Nous sommes dans un vide juridique », assure Jean-François Mourier. Selon lui, la téléconsultation pourrait pourtant être utile lors de suites opératoires. « Mais le risque, c’est que cela échappe aux vétérinaires traitants », conclut-il. Une autre piste concerne la télérégulation. C’est ce qu’a décidé de mettre en place et de financer le Département de la Corrèze pour une durée d’un an et demi. De la même façon que le Samu, une plateforme téléphonique, gérée par des vétérinaires, régule les appels d’urgence en dehors des horaires d’ouverture des cliniques grâce à un numéro unique. Le personnel vétérinaire employé sur la plateforme répond et ventile les interventions qui peuvent attendre l’ouverture de la clinique et identifie ce qui relève de l’urgence.

Léa Rochon