Agriculture biologique
Les exploitations bio plus rentables que les conventionnelles

La moitié des exploitations biologiques (42,4 %) ont opté pour le circuit court ou la vente directe (8,6 %). Le niveau de soutien global des exploitations bio est équivalent à leurs voisines en conventionnel. 

Les exploitations bio plus rentables que les conventionnelles

En quatre ans, la conjoncture économique de l’agriculture biologique s’est fortement dégradée, mais l’étude publiée par Agreste, réalisée à partir des données collectées en 2020*, est riche d’enseignements. Cette année-là, le taux moyen de rentabilité (25,1 %)** des exploitations individuelles en agriculture biologique (AB) est supérieur de cinq points à celui des exploitations en conventionnel. En société, les exploitations en AB sont cependant moins rentables (22,9 % versus 25,7 %), notamment celles spécialisées en production porcine, en viticulture et en fruits. Les entreprises bio sont plus endettées que leurs consœurs en conventionnel. Leur taux d’endettement est de 66,6 % (versus 63,1 %). Et leurs performances économiques varient d’un secteur à l’autre. « En ramenant l’excédent brut d’exploitation (EBE) au nombre d'équivalent temps plein non salarié (ETP), le différentiel est légèrement favorable à l’agriculture conventionnelle (autour de 63.000 €/ETP ; + 2,8 % par rapport à l’EBE/ETP en AB) », note l’étude d’Agreste. « Cet écart est très marqué en maraîchage (+ 136,6 %). En revanche, ce différentiel est à l’avantage de l'agriculture biologique pour les productions céréalières et d’oléo-protéagineux, et pour les élevages de bovins laitiers », ajoute-t-elle. La moitié des exploitations en AB (42,4 %) ont opté pour le circuit court ou la vente directe (8,6 %) pour commercialiser leurs productions (18,6 % en conventionnel). Les trois quarts des viticulteurs et maraichers bio se sont engagés dans cette voie (versus 51 % et 32 %). Dans les filières bovins viande (48 %) et ovins viande (55 %), les éleveurs en AB se distinguent nettement de leurs collègues en conventionnel. Le mode de commercialisation des exploitations AB améliore leurs performances économiques. Hormis le maraîchage et les productions de fruits, l’EBE/ha des exploitations AB est supérieur au conventionnel quel que soit leur commercialisation (filière longue ou vente directe). En horticulture, le différentiel atteint 2.500 €/ha et en viticulture, 1.500 €/ha.

Niveau d’aides équivalent 

Quatre exploitations agricoles bio sur dix réalisent un produit brut standard (PBS) inférieur à 100.000 €, elles ne sont que 30 % en conventionnel. À l'inverse, 22 % des structures en agriculture biologique ont un PBS supérieur à 250.000 € contre 32 % pour les conventionnelles, souligne l’étude Agreste. Mais les proportions de structures de taille moyenne (PBS comprises entre 100.000 € et 250.000 €) sont « équivalentes entre les deux modes de production, environ 37 % sur l’ensemble des filières », précise l’étude. Les exploitations en agriculture biologique perçoivent un niveau moyen d'aides par structure presque équivalent à celui en conventionnel : 35.420 € contre 35.830 €. Hors aides spécifiques à l’agriculture biologique, le niveau de subventions ramené à l'hectare est sensiblement équivalent entre les exploitations conventionnelles et les structures engagées en agriculture biologique. Autrement dit, les aides réservées à l'agriculture biologique (6.500 € en moyenne par structure convertie soit 91 €/ha) constituent bien un soutien complémentaire visant à sécuriser l’agriculture biologique sur des structures de dimensions plus faibles qu’en conventionnel. Les exploitations AB sont dirigées par des agriculteurs plus jeunes (37,3 % des producteurs AB ont moins de 45 ans contre 30,3 % en conventionnel) et dotées d’un niveau d’études plus élevé que leurs collèges en conventionnel. Mais quelle que soit leur orientation, huit sur dix ont suivi un cursus dans l’enseignement agricole avant de s’installer. 

(*) Base de données de l’étude est composée de 184.000 exploitations conventionnelles et 17.800 exploitations converties en bio.

(**) Rapport EBE sur capitaux permanents, emprunts à long et moyen terme compris.