Viticulture
Une situation plutôt saine

Régis Gaillard
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L’année 2020 s’annonce, à tous points de vue, comme un millésime totalement atypique. Et risque de rester dans les mémoires collectives à l’image de 1976 ou 2003.

Les vendanges de 2020 ont tout pour être particulières à plus d’un titre. À commencer par leur date. En effet, lorsque l’on observe la vigne, l’avance est grande par rapport aux habituelles références. Si l’écart avec l’an dernier est en train de se réduire, force est de constater que l’avance demeure grande puisqu’elle oscille entre 18 et 26 jours selon les secteurs. À noter que l’écart par rapport à la décennale se situe entre 11 et 18 jours, toujours selon les secteurs. À titre de comparaison, les années similaires à ce stade sont 2003 et 2011. Ainsi, en 2011, année très proche de 2020, le stade de début floraison apparaissait autour du 20 mai. Néanmoins, l’un des points positifs de cette année est qu’il n’y a pas, jusqu’à présent, de signalement de problème de sécheresse. Ni de maladie.

La question ZNT

L’une des problématiques majeures demeure les ZNT et les traitements de maladies règlementaires. Concernant l’ambroisie, il n’existe aucun traitement et il n’y a aucune obligation. Pour ce qui est de la flavescence dorée, il convient de rappeler que les maladies réglementées ne sont pas concernées par les distances de sécurité riverains : « les distances minimales de sécurité ne s’appliquent pas aux traitements nécessaires à la destruction et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles réglementés au sens du I de l'article L. 251-3 du code rural et de la pêche maritime, ordonnés en application du II de l'article L. 201-4 du même code ».

Concernant le plan Écophyto, plusieurs actions concrètes sont toujours en place pour la filière viticole. Les tournées BSV ont commencé depuis quatre semaines et permettent de faire remonter chaque semaine la situation sanitaire du vignoble et de rédiger le Bulletin de Santé du Végétal sur lequel tous les bulletins techniques s’appuient pour délivrer leur conseil. Les viticulteurs doivent disposer de leur certiphyto pour acheter et appliquer des produits phytosanitaires. Les premiers certificats ayant maintenant dix ans, les renouvellements vont débuter. Depuis peu, ce renouvellement peut se faire via la participation des viticulteurs à des formations labellisées Écophyto. Des formations axées sur la réduction des produits phytosanitaires. Par ailleurs, les groupes Dephy, créés en 2010 ou 2016, sont toujours en fonctionnement et continuent à communiquer sur leurs essais et leurs résultats. Enfin, des Groupes 30.000 ont été mis en place et permettent d’accompagner des groupes de viticulteurs vers une réduction de leur utilisation des produits phytosanitaires.