Mission Flash Grêle
Faire prendre conscience… avec cette procédure inhabituelle, porteuse d’espoir ?

Thibault Laugâa
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La « mission Flash », annoncée par le Ministre de l’Agriculture suite aux épisodes de grêle de juin 2022, s’est rendue sur le département le 5 juillet dernier. L’occasion de faire remonter les inquiétudes et demandes de la profession. Et surtout de souligner la nécessité de dispositifs sortant des cadres habituels, pour tenir compte d’un aléa exceptionnel.

Faire prendre conscience… avec cette procédure inhabituelle, porteuse d’espoir ?

Comme le soulignait d’emblée Béatrice Frécenon, l’une des trois inspectrices du CGAAER (Conseil Général de l’Agriculture l’Alimentation et les Espaces Ruraux) en charge de la « Mission Flash », elle ne venait pas pour apporter des solutions immédiates, mais pour écouter et constater les dégâts. Elle insistait néanmoins sur le caractère exceptionnel de cette « Mission Flash » voulue par le Ministre, une procédure inhabituelle qui montre une reconnaissance, au plus haut niveau de l’État, de l’ampleur des dégâts et surtout de leur caractère national.

Sans présager des suites qui seraient données, cette prise en considération était déjà en soit une première étape. Les responsables agricoles présents soulignaient la nécessité de mesures spécifiques, exceptionnelles et sortant des cadres « classiques » que sont les dégrèvements de TFNB et les prises en charge de cotisations MSA. À aléa exceptionnel, nécessité de mesures exceptionnelles ! Pour sa part, le préfet annonçait d’ores et déjà la mise en place d’une cellule d’urgence qui se réunira mi-juillet, et aura comme objectif d’assurer, en lien avec la profession, le suivi de l’ensemble des démarches liées à la grêle, comme cela a pu se faire notamment en 2021 suite au gel qui a frappé le vignoble.

Les bâtiments, la principale inquiétude…

De son côté, Christian Bajard, président de la FDSEA insistait sur le fait que « la première urgence, ce sont les bâtiments agricoles ». Et avec de multiples questions, sans réponse à ce stade : comment financer les réparations ? quid de la prise en compte de la vétusté ? comment trouver des entreprises pour effectuer les travaux rapidement, alors même que les matériaux sont disponibles mais que les entreprises étaient déjà débordées avant la grêle…

Sans parler des difficultés supplémentaires liées à la présence d’amiante, avec des procédures complexes et des délais parfois bien longs (pour la validation des plans de retrait par exemple). Sur ce point, le Préfet s’engageait à communiquer rapidement à la profession une liste d’entreprises habilitées pour réaliser ces travaux.

Secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Thibaut Renaud insistait lui sur les conséquences morales de l’aléa avec une demande forte que la MSA puisse accompagner les exploitants. Au-delà d’accompagner, se posait déjà la question de recenser et identifier les personnes en difficulté, afin de ne laisser personne au bord de la route. Sur ce point, le Préfet proposait de mobiliser la cellule de suivi des exploitants en difficulté déjà existante, en lien avec AgriSolidarité (lire aussi en page 5), la MSA, etc. Toujours dans cette optique, Marine Seckler, présidente des JA71, demandait que « des fonds supplémentaires soient débloqués pour renforcer le dispositif « RÉPIT » et aider les exploitants sinistrés à faire appel aux Services de Remplacement ». L’idée étant de permettre à l’exploitant d’être déchargé de son travail habituel pour qu’il puisse passer du temps sur tous les autres aspects à gérer suite à la grêle. L’inquiétude générale, portée également par l’inspectrice du CGAAER étant d’éviter, à tout prix, que des personnes arrêtent leur activité contre leur gré du fait des conséquences de la grêle.