Orages de grêles
Gros coup de chaud mardi soir

Ariane Tilve - Florence Bouville - Cédric Michelin
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Mardi soir, le Bureau de la sécurité civile à la Préfecture de Saône-et-Loire plaçait le département en vigilance orange, presque rouge (Jura…), en raison d’un risque d’orage violent, avec des rafales de vents pouvant aller jusqu’à 120 km/h, la foudre et surtout de la grêle. Le réseau de générateurs antigrêle de l’Arelfa a fonctionné. Plus de peur que de mal, même si des dégâts sont à déplorer.

Gros coup de chaud mardi soir
Crédit photo : info-chalon.com

En fin d’après-midi, mardi 11 juillet, le ciel s’est obscurci. Les premiers éclairs et coup de tonnerre ne laissaient plus aucun doute, il y avait de l’électricité dans l’air et beaucoup de tension, notamment chez les vignerons qui craignaient de voir le ciel leur tomber sur la tête. Renseignements pris rapidement mercredi, en attendant la tournée des experts de la chambre d’agriculture lundi, les premiers retours se voulaient globalement rassurants.

Du côté du Mâconnais, « on n’a pas trop à se plaindre vu la charge électrique. Mais quelques grappes sont touchées avec un épisode de grêle du côté de la vallée de la Grosne », allant de Solutré à Salornay-sur-Guye, soufflait Jérôme Chevalier. Sa crainte, comme d’autres, est plus sanitaire : « il va falloir traiter pour faire attention à la pourriture », lui qui ne pouvait passer mercredi en raison de sols détrempés, ayant reçu entre 25 et 50 mm de pluie. Plus au Sud, le secteur Beaujolais semble avoir échappé au pire, mais le secteur de Crêches-sur-Saône a été touché, notait Patrice Fortune. Pour le cru saint-véran, Vincent Nectoux n’a « rien vu de grave, quelques impacts », expliquait-il sans catastrophisme, bien qu’attendant encore quelques retours de communes de l’appellation. Même soulagement à Viré-Clessé à l’exception du nouveau sceau d’eau reçu. « 170 mm d’eau cumulés sur le mois », se navrait Benjamin Dananchet. Décidément pas épargnée depuis l’obtention de ses 1er crus, pour pouilly-fuissé, Aurélie Cheveau a sondé quelques viticulteurs lui ayant fait part de « 10-15 % » pertes, « surtout sur les hauteurs ».

A Rully aussi, de premiers échos laissaient craindre des vignes touchées.

Mercurey touché

Du côté de la Côte Chalonnaise, le même constat semble s’établir progressivement. Pour le cru montagny, « 5 à 10 % » pourraient être touchés selon Ludovic Cottenceau. À Bouzeron, des impacts de grêles sont à noter. « Demain (jeudi 13 juillet), nous traiterons au talc, notamment », anticipait déjà Pierre de Benoist. À Givry, en revanche, les grêlons étaient « très gros », explique Nicolas Ragot. « Mais au final, les dégâts sont faibles car il n’y en avait pas eu beaucoup ». Comme tous, il était plus préoccupé par les maladies qui vont « repiquer ». Pour la cave de Buxy, François Legros a aussi vu « de grosses balles de ping-pong tombées » et après « de la petite grêle sèche », faisant par-ci par-là, des dégâts. Alors que la pression mildiou baissait un peu, l’oïdium et le mildiou risquent de faire plus de pertes de potentiel de récolte, encore loin.

Mais le secteur le plus touché en Saône-et-Loire semblait être celui de Mercurey, avec « des parcelles touchées jusqu’à 50 %. Les blancs ont été particulièrement touchés notamment dans le sud, Saint-Martin », regrette Amaury Devillard. « Nous étions partis pour avoir une excellente année », se désole le président de l’ODG. « Heureusement, nos bois n’ont pas été touchés », gardait-il espoir.