Prévention des vols dans les exploitations agricoles
Miser sur la dissuasion

AC
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La série de vols de GPS agricoles sur la commune d’Onay, et ailleurs en Bourgogne-Franche-Comté, est l’occasion d’un éclairage sur ce sujet avec le Major Stéphane Thévenot, référent sûreté de la gendarmerie de Haute-Saône. Cet expert de la prévention technique de la malveillance connaît bien les spécificités des exploitations agricoles.

Miser sur la dissuasion

Durant la nuit du 15 au 16 juin dernier, cinq exploitations et entreprises de travaux agricoles ont été victimes d’un vol en série de GPS agricoles sur la commune d’Onay en Haute-Saône, avec un préjudice estimé à près de 100.000 euros. « Il y a une recrudescence des vols dans les exploitations agricoles », observe le Major Stéphane Thévenot, qui distingue néanmoins les vols ‘’opportunistes’’ de ceux qui sont l’œuvre de bandes organisées, quasi-professionnelles –probablement en cause à Onay– qui procèdent à un repérage préalable et ciblent précisément des matériels pour répondre à une ‘’commande’’.

Premier facteur de risque pour les exploitations : leur isolement et leur étendue. « La configuration des bâtiments complique leur surveillance. Ce n’est pas toujours évident d’apprécier le bon compromis entre la sécurité et le côté pratique, pour des matériels tels que les tracteurs par exemple, que plusieurs personnes sont amenées à utiliser. Pour les accessoires, type guidage GPS par exemple, certains les démontent systématiquement à la fin de la journée de travail… ».

Compliquer la tâche des voleurs

« On évite de laisser du matériel en vue dans un endroit isolé pendant une période longue. Idéalement, il faut le remiser, ou le stationner dans un endroit plus propice à la surveillance. Pour un atelier avec du matériel électroportatif, c’est pareil : il faut éviter de le laisser grand ouvert quand il n’y a personne », poursuit le major.

Une batterie d’aménagements peut être envisagée, qui seront autant d’obstacles aux délinquants. Ceux-ci tentent en effet de limiter les risques, et de perdre le moins de temps possible. Au niveau national, 30 % des vols sont commis dans des locaux agricoles ouverts ou fermés, mais non verrouillés. « L’accès aux bâtiments ouverts peut être limité, soit par un fossé, soit par des merlons. Les portes et fenêtres doivent être verrouillées pendant les absences ». L’installation d’un éclairage commandé par un détecteur de présence est aussi un plus « les personnes malintentionnées n’aiment pas être sous les projecteurs », poursuit le gendarme, qui préconise aussi d’être vigilant vis-à-vis des rôdeurs, véhicules suspects qui semblent en repérage. « Au moindre doute, il faut prévenir la gendarmerie sans hésitation. Nous nous déplaçons pour contrôler, et la vue d’un véhicule de gendarmerie a un effet très dissuasif ! » Pour prévenir les vols de carburant, il existe des antivols à crépine ou à ailettes, ou des détecteurs de pompage…

Plus coûteux, mais parfois indispensable, l’investissement dans des pièges photographiques ou des caméras de vidéosurveillance, voire une alarme avec un détecteur de présence dans des locaux fermés. « La vidéo-protection est un moyen dissuasif efficace et utile à l’enquête judiciaire. Son installation ne requiert pas d’autorisation préfectorale dans les lieux non ouverts au public. Nos services peuvent conseiller gratuitement les agriculteurs pour choisir le dispositif le mieux adapté à la configuration du site à surveiller (type et nombre de caméras, disposition…) »

Mais les voleurs ne sont jamais à court de malice. Dans la nuit du 28 au 29 juin, à Simandre, la Gendarmerie de Saône-et-Loire a alerté sur le vol de panneau solaire alimentant une pompe à eau dans un champ...