Tendance commerciale semaine 28 2024

Conjoncture : Il y a un an, la France et l’Europe suffoquaient sur la canicule. En ce début d’été, on supporte encore un pull en fin de soirée. La saison estivale est bien lancée, mais on ne peut pas dire que les conditions climatiques soient très favorables à la consommation. L’été tarde à s’installer et les ventes de produits à griller en souffrent. Dans le Sud-Ouest, la situation est plus conforme à une météo estivale, mais les industriels de la viande n’observent pas de rebond significatif des commandes pour le début de la saison estivale. Les ventes pour le 14 juillet ne sont pas très dynamiques avec de nombreux vacanciers qui seront sur la route pour rejoindre les zones de villégiature. Le minerai pour le steak haché est moins demandé, et doit être mis en congélation pour la rentrée. Les stocks de catégoriels sous vide comme les rumstecks ou les tendes de tranche de race à viande gonflent.

Il ne faut pas oublier qu’une large partie de la consommation de viande passe par la restauration hors domicile où les viandes d’importation se taillent toujours « la part du lion ». Trouver un restaurant en VBF, va devenir un challenge, même s’il existe toujours des passionnés qui mettent en avant les produits du terroir. Le maillage local est important pour les éleveurs qui ont gardé cette proximité, sauf que les restaurants ne valorisent jamais l’intégralité d’une carcasse. Ils passent le plus souvent par le flux d’un artisan boucher, qui a cette capacité à travailler toutes les pièces de l’animal, ou par un grossiste qui propose des viandes prêtes à découper (PAD).

Les niveaux de prix sur les étals des bouchers sont un frein sérieux à la vente, mais ces derniers profitent de la saison estivale pour mettre en avant de succulentes marinades, et une part significative de produits traiteurs. Cette évolution est également marquée dans les GMS.

Les Français restent très largement attachés à l’agriculture et à l’élevage et préféreraient de la viande française dans leur assiette, mais force est de constater que la réalité économique leur impose des choix en faveur de produits UE.

Bovins de boucherie : Sur les marchés, l’activité commerciale est très calme, même si les cotations font apparaître une relative stabilité des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère qui subissent un très net repli de la demande pour Paris et les grandes métropoles avec le début des vacances. Une tension est observée dans les bonnes génisses et jeunes vaches charolaises avec une lente reprise des commandes pour les zones de villégiature. La demande d’une grande partie des acheteurs reste ciblée sur les vaches R avec des tarifs stables.

Réformes laitières : Les industriels maintiennent globalement leurs tarifs dans les bonnes vaches, holsteins, normandes ou montbéliardes. Le tri se montre en revanche plus marqué dans les vaches d’entrée de gamme en manque de poids ou trop maigres.

Jeunes bovins : La tendance reste lourde sur un marché où l’offre est suffisante. Les expéditions sur l’Italie et la Grèce restent compliquées avec peu de besoins. Nos exportations sont sérieusement ralenties et les tarifs se dégradent dans les JB charolais, limousins ou blonds d’Aquitaine.

Bovins d’embouche et d’élevage : L’animation commerciale reste très convenable, face à la relative stabilité des cours de la viande et à des prix des aliments qui ont nettement reculé par rapport à l’an passé. Les animaux proches de la finition restent à des tarifs attractifs. La vente est normale dans le bétail plus commun à sortir sur l’automne, mais le tri est plus sensible dans le bétail bas de gamme ou sans potentiel.

Broutards : L’activité commerciale est réduite avec des marchés peu approvisionnés et des entreprises de négoce qui profitent de cette période creuse pour mettre leur personnel en congé. Malgré la volonté des engraisseurs de faire pression sur les prix, le commerce reste régulier avec des tarifs stables dans la belle marchandise, que ce soit pour les marchés à l’export ou la demande intérieure. Le tri est plus sensible dans les broutards de second choix avec des tarifs revus à la baisse. Dans les femelles, la situation reste très favorable, avec des tarifs toujours très attractifs dans la belle marchandise.

Veaux d’engraissement et d’élevage : Les intégrateurs ont toujours des besoins pour compenser les retards de mise en place pris ces dernières semaines. La demande à l’export reste très soutenue notamment du côté espagnol. L’animation commerciale reste dans les bons veaux prim’holsteins, abondances ou montbéliards. Une légère tension est en revanche ressentie dans la marchandise plus commune. Les croisés laitiers ou mixtes R de conformation pour l’engraissement ou l’élevage se maintiennent. Les tarifs plafonnent dans les bons veaux U de conformation.

Ovins : L’activité commerciale retrouve un certain équilibre, avec un commerce estival qui se remet doucement en place sur les zones de villégiature. Le rapport offre/demande dans les bons agneaux de pays ou sous signe de qualité permet de mieux tenir les prix. Les agneaux d’herbe de moyenne conformation sont délaissés au profit des agneaux de qualité ou de l’import qui monte en puissance. En brebis, la demande est suivie sans plus dans les bonnes brebis lourdes à destination de l’Italie avec des tarifs fermes.

Porc : La faiblesse de l’offre sur le marché intérieur engendre une fermeté des prix sur le marché intérieur alors que la référence allemande a enregistré une baisse de 0,10 € la semaine passée. La tendance se raffermit sur l’Espagne et se durcit sur le nord de l’Europe. Le cours du MPB reste ferme à 2,122 € (56 TMP).