Cinémathèque du ministère
À l’épreuve des évolutions

À l’épreuve des évolutions
Les bandes-annonces « Bobines de l'Agriculture » rappellent l'importance du cinématographe agricole pour la modernisation du monde rural et la conservation de sa mémoire. ©ministère de l'Agriculture

Depuis longtemps, l’image est au cœur de la transmission du savoir. Peinture, photographie et, par la suite, le cinéma ont servi à faire passer des messages, mais également à laisser des traces d’une certaine histoire. L’agriculture et le monde rural ne font pas exception à la règle. Dans les années 1920, le ministère de l’Agriculture se dote officiellement d’une cinémathèque qui a su évoluer au fil du temps et des technologies. À ses débuts, la cinémathèque poursuit un objectif principal : créer du contenu cinématographique à destination de la population rurale. « Innovation pédagogique, le cinéma, alors réservé à une élite urbaine, offre à voir ce qu'un schéma ne parvient pas à montrer et pallie la faible alphabétisation de la population rurale de l'époque », explique alors le site Internet du ministère de l’Agriculture. Films de vulgarisation scientifique autour de la production ou de l’hygiène dans un premier temps, la cinémathèque du ministère de l’Agriculture s’enrichit au fil des années. Des fictions autour de la ruralité, plus attrayantes, viennent, rapidement s’ajouter au catalogue. Reste alors à les faire connaître et voir au plus grand nombre. Alors, pour apporter ces films jusque dans les villages, des subventions sont accordées aux communes pour investir dans du matériel de projection et des cinématographes mobiles sillonnent les campagnes. Le cinéma n’est alors plus une histoire d’une « élite urbaine ». Surtout, la cinémathèque française fait des émules. Des entités identiques se créent partout en Europe et des échanges de productions s’organisent.

Tremplin de réalisateurs

Au fil du temps, les attentes du public et les technologies évoluent. Les spectateurs demandent davantage de fictions et de témoignages. De jeunes réalisateurs qui deviendront des stars du cinéma réalisent alors des longs métrages pour le compte du ministère. Jacques Doillon, Alain Resnais ou encore Christian Carion ont en effet fait leurs débuts de réalisateurs pour la cinémathèque en introduisant des thématiques sociales comme l’exode rural, l’isolement… Depuis toujours, la ruralité et l’agriculture font recette au cinéma.

Avènement des réseaux sociaux

Aujourd’hui, face à l’avènement des réseaux sociaux où l’image est reine, la cinémathèque s’est une nouvelle fois réinventée avec un objectif bien différent cette fois-ci : promouvoir l’agriculture avec un A. La cinémathèque s’enrichit régulièrement de reportages, d’animations, de clips ou encore de stories pour toucher et séduire les plus jeunes.

Marie-Cécile Seigle-Buyat