Région Bourgogne Franche-Comté
De gros nuages au-dessus du photovoltaïque

Cédric MICHELIN
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La présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a écrit au Premier ministre, Jean Castex, pour les questionner, lui et ses ministres*, au sujet des contrats photovoltaïques. L’agriculture étant particulièrement concernée dans plusieurs cas.

De gros nuages au-dessus du photovoltaïque

« Au moment où notre pays traverse une période historique très éprouvante, qui exige visibilité, unité, cohérence et confiance pour accompagner la relance, votre gouvernement, dans le cadre du projet de Loi de Finances 2021, s'apprête à remettre en cause, de manière rétroactive et unilatérale, des contrats photovoltaïques dont il est responsable, conclus il y a plus de dix ans sur la base de coûts réels à l'époque, aux fins d'économies budgétaires », s’inquiète Marie-Guite Dufay dans une missive envoyée le 5 novembre. « Est-ce un signal positif d'une relance de l'économie par l'écologie ? Le "quoiqu'il en coûte" ne peut-il être adapté à la question de la transition écologique ? », questionne la présidente de Région qui semble remettre en cause ces politiques. Car dans la phrase suivante, son jugement est sans équivoque : « cette mesure telle qu'elle est envisagée constitue une rupture de confiance grave dans la parole et l'engagement de l'État, également une rupture de croyance dans l'innovation de filières émergentes et propres ». Prenant l’exemple de l’agriculture, Marie-Guite Dufay se fait alors la porte-parole de la profession agricole qui a « misé sur ce type d'investissement » pour tenter de dégager des revenus complémentaires à ceux de sa production, et réclame du Premier ministre, « de revenir sur cette proposition » de revoir à la baisse les tarifs de rachat de l’électricité pourtant contractualisés.
Marie-Guite Dufay rappelle au passage les objectifs de la Région en la matière : « en région Bourgogne Franche-Comté, nous comptons fortement sur le recours à cette énergie et ambitionnons une capacité de production de 3.800 MW en 2030 et 10.800 MW en 2050 ». Si la décision du gouvernement devait être entérinée, c’est un coup d’arrêt net qui serait alors porté pour notre Région se voulant « une région à énergie positive ».


* Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique ; Bruno Le Maire, ministre de l'Économie ; Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture.