Alimentation des laitières
Alimentation des laitières : quelles rations avec les fourrages 2021 ?

Si les stocks ne manquent pas cette année, la météo 2021 a tout de même pénalisé les valeurs alimentaires des fourrages. À la veille de l’hiver, les experts d’Acsel Conseil Élevage livrent leurs recommandations pour les rations des vaches laitières.

 

Alimentation des laitières : quelles rations avec les fourrages 2021 ?

L’année climatique a été globalement humide et froide. Les conséquences se retrouvent dans la qualité des fourrages récoltés. Au printemps, les créneaux météo adaptés pour la fauche étaient limités. Les ensilages d’herbe récoltés début avril sont bons en valeurs alimentaires. Ensuite, il y a eu des températures froides voire, des gelées. La minéralisation des sols a été stoppée. Cela se retrouve dans les valeurs azotées de tous les types d’herbes. La pluie a limité les fauches sauf pendant le week-end du 8 mai. Les premières coupes faites tardivement sont faibles en digestibilité donc en énergie. Les récoltes d’été et d’automne sont plus riches en azote.

Les foins sont moyens en valeurs nutritives, bons en sucre mais faible en digestibilité et en azote. Les regains sont hétérogènes, plutôt moyens à faible. Peu de différences entre les foins séchés au sol et ventilés car les dates de coupes sont les mêmes sauf dans quelques cas. En revanche les stocks sont là.
Les méteils protéagineux ont été ensilés tardivement. 

Ajuster la production au potentiel des fourrages

Pour les maïs, les dates de récolte et les valeurs dépendent des dates de semis. Les semis de début avril ont des bons rapports grain / plante, avec de l’amidon et des matières sèches correctes. Pour les semis de fin mai et juin, les récoltes sont tardives, il y a moins d'amidon à cause des floraisons qui se sont faites dans la période chaude de mi-août. La minéralisation faible dans l’été pénalise aussi la teneur en matière azotée des ensilages de maïs. Toutefois, en fonction des zones et des indices des maïs, les valeurs sont variables et méritent une analyse pour être sûr de calculer correctement les rations. 

Globalement les fourrages 2021 sont faibles en azote et les compléments sont chers. Il est donc important de fixer un niveau de production du lait en fonction de ses fourrages. 

Les rations foin 

Les valeurs des foins permettent de faire 16 à 18 kg de lait. Si possible, Acsel Conseil Élevage conseille de mettre jusqu’à 50 % de regain si disponible pour limiter les achats de tourteaux. Attention au dépassement de production, les quotas de plaques vertes autorisés seront dépassés avec plus de lait produit cet été.

Les rations ensilages

Les herbes sont moyennes en digestibilité. La matière azotée est inférieure à la normale. Les maïs ont une digestibilité moyenne à bonne, malgré des taux d’amidon bien supérieurs à 2020 (souvent au-delà de 35 %). La faible teneur en MAT des maïs (fréquemment inférieure à 7 %) explique en partie ce manque de digestibilité. Globalement, on observe des grains bien éclatés (stades de récoltes plus faciles à gérer que les dernières années). Les taux d’amidon sont donc à surveiller dans les rations avec plus de 80 % de maïs. Pas utile de rajouter de céréales. Mais un ajout de maïs épi (ou grain) peut améliorer le niveau énergétique si le pourcentage d’herbe est supérieur à 40 %, ou pour des maïs qui ont subi les inondations estivales ou de la verse et donc faibles en grain.

L’apport de fibres supplémentaires est à raisonner en fonction du taux de cellulose et de NDF de la ration (pas nécessaire à partir de 38 % de NDF).

Dans l’ensemble, il y a un risque de manque d’azote ruminal, le tourteau de soja est donc bien adapté. Un ajout d’urée dans le correcteur peut améliorer les processus de digestion. Pour les filières alimentation France ou sans OGM, le colza reste une valeur sûre, mais la disponibilité est plus limitée. La drêche de brasserie est un coproduit utile, mais il faut surveiller le prix et le niveau de PDI de la ration. Si vous avez du regain, c’est l’année pour l’utiliser dans les rations des vaches afin d’améliorer l’autonomie en protéines.

Dans la mesure du possible, toujours réaliser une transition de trois semaines à l’ouverture d’un nouveau silo et assurer la préparation au vêlage. Les animaux sont en état grâce aux bonnes conditions de pâturage de cette fin d’été. Les risques d’acétonémie sont importants.

L’ajustement des rations avec les conseillers Acsel vous assure un calcul adapté à vos objectifs et vos potentiels de fourrages, en toute indépendance.

Anne Blondel et Jérôme Bonin - Acsel Conseil Élevage