Franc succès du colloque de l'association des Climats du vignoble de Bourgogne
L'Association des Climats du vignoble de Bourgogne - Patrimoine mondial - et ses partenaires ont organisé les 28 et 29 novembre dernier à Beaune le colloque Montrer et interpréter la vigne et le vin. Un événement qui a rencontré un joli succès avec des participants venus de la France entière.

Associant le regard des scientifiques et universitaires à ceux des professionnels de la culture, des musées et de l’œnotourisme, ce colloque s’est interrogé sur une question centrale : comment montrer et interpréter la culture du vin, nourrie par une histoire ancienne, des savoir-faire ancestraux et des paysages souvent remarquables ? Depuis plusieurs années, les propositions, muséales, de cités ou de lieux oenotouristiques ont fleuri : des musées du vin à la Cité du Vin à Bordeaux, des Routes du vin aux espaces de dégustation proposés par les acteurs de la filière viticole… Durant deux journées, quatre table-rondes ont abordé les différentes facettes de ces lieux, de leurs publics et de leur environnement territorial. Sans oublier l’écriture et la mise en scène du discours, ni les enjeux culturels, économiques et touristiques liés à ces espaces et politiques territoriales associés.
Au cœur de l’histoire viticole
A l’image de cette table-ronde baptisée "Une diversité de lieux" pour découvrir la vigne et le vin. L’ambition était de présenter le foisonnement et la multiplicité des propositions du secteur œnotouristique et œnoculturel en France à travers quatre exemples concrets.
Directrice du Musée du vin de Bourgogne situé à Beaune, Laure Ménétrier est partie du constat « qu’il y a de plus en plus de propositions offertes aux publics pour découvrir le monde du vin et que ces offres émanent d’acteurs différents : centres patrimoniaux, acteurs du tourisme, filière viticole… Il semblait nécessaire de faire le point sur la typologie des outils et des lieux qui offrent une médiation et une interprétation de la vigne et du vin afin de révéler ce que sont les attentes des publics. Le Musée du Vin à Beaune fut le premier musée français entièrement dédié à cette thématique. Aujourd’hui, mon interrogation porte sur comment faire évoluer cet héritage et ce musée, aux côtés de structures qui misent plus sur le côté sensoriel et expérientiel que sur la dimension patrimoniale ». Outre son rôle de valorisation de collections et d’objets, d’animation et de promotion du territoire, le musée aborde différents aspects de la Bourgogne viticole historique, géologique, économique… afin de faire découvrir l’histoire de la Bourgogne viticole et la construction de son modèle. Accueillant quelque 25.000 visiteurs par an dont 50% d’étrangers, il a su et dû évoluer en insérant de nouvelles technologies avec, par exemple, un écran tactile pour déchiffrer les tapisseries.
L’importance grandissante du virtuel
Conservateur en chef du patrimoine et directrice de la culture de la Cité du vin à Bordeaux, Laurence Chesneau Dupin estime « qu’il y a une multiplicité d’acteurs sur la valorisation du patrimoine de la vigne et du vin. Aujourd’hui, l’œnotourisme représente un champ important de l'économie ». Concernant la Cité du vin, « il s’agit d’un grand équipement culturel dédié à la culture et aux civilisations du vin à travers le monde ». La volonté est de montrer que le vin a une dimension culturelle et touristique. Cet outil de développement économique et touristique a pour particularité d’être autonome financièrement en terme de fonctionnement. Ne bénéficiant d’aucune subvention de fonctionnement, il se finance par la billetterie, la location d’espaces, le partenariat et le mécénat. Doté d’une architecture emblématique, il offre des expériences de visites multiples. Outre ses 3.000 m² d’exposition permanente, le public peut découvrir des expositions temporaires, des ateliers quotidiens ainsi qu’une programmation culturelle. L’ambition est de créer la surprise et l’émotion. Avec, d’emblée, une place importante consacrée au virtuel pour un voyage immersif. Avec succès puisque ce site accueille 400.000 à 450.000 visiteurs par an.
Savoir se renouveler
Pour ce qui est du Hameau du vin à Romanèche-Thorins, Franck Dubœuf, son directeur, rappelle « qu’il s’agit d’une porte d’entrée, d’une expérience unique et d’une invitation à prolonger son séjour dans la région ». Au sein de ce parc à thème de 30.000 m², le visiteur peut découvrir quatre sites dédiés à l’univers du vin. Ouvert 7 jours sur 7, il accueille environ 100.000 personnes par an. « Notre volonté est de nous ouvrir à un très large public. Il faut emmener le visiteur dans un grand voyage ». Et ne pas hésiter à se renouveler et à innover avec, par exemple, le cinéma dynamique avec des films en 3D ou la création d’un "explore game" pour séduire, notamment, les plus jeunes.
Olivier Leflaive, gérant du domaine éponyme à Puligny-Montrachet, a souhaité associer la production de vin à l’accueil des touristes entre hôtel et restaurant. « Nous sommes partis de zéro. Aujourd’hui, nous avons 24 hectares de vignes et 84 appellation différentes dans une quinzaine de villages ». Proposant un concept mêlant visite de vignes, visite de caves, dîner dégustation et hébergement en hôtel 4 étoiles, Olivier Leflaive entend faire découvrir et apprécier le vin dans un concept à 360°. « Il faut que les gens apprennent en s’amusant ». S’appuyant sur 16 employés dont 4 animateurs sommeliers, sa structure reçoit la visite, chaque année, d’environ 10.000 personnes. Pour certainement bien plus de bouteilles vendus par la suite...