Charolais Évaluation 71 investit dans les gènes d’avenir avec Réglisse !

Début décembre, l’association Charolais Évaluation réceptionnait son nouveau reproducteur, Réglisse, au centre de production de semences Elvanovia de Fontaines. Cet animal né le 19 janvier dans l’élevage du Gaec Lacour à Saint-Vincent-des-Prés a été acquis en novembre dernier lors d’une vente aux enchères en ligne organisée par Simon Génétic. Un achat remarqué puisqu’il fut le record de la saison (37.000 €). Une somme importante certes mais qui a plusieurs explications, à commencer par le fait que c’est un groupe de 60 éleveurs qui s’en sont portés acquéreurs. « Depuis six-sept ans, Charolais Évaluation se maintenait à 45 adhérents, mais pour l’achat de Réglisse, elle a fait le plein de 60 adhérents », confie le président Didier Métrop. Il faut dire que Réglisse est l’animal exceptionnel que recherchait l’association. Un « mouton à cinq pattes » qui soit en mesure de « répondre au maximum de critères souhaités par la majorité des adhérents », justifie le président. 

Premier point qui saute aux yeux, sa morphologie avec un bon équilibre entre le squelette et le muscle, un fort développement musculaire, une très bonne finesse de viande, de bons aplombs. Un animal bien racé qui a tapé dans l’œil des connaisseurs. Il était le deuxième prix d’honneur du dernier concours d’Autun où il a également obtenu le prix de synthèse, titre qui récompense l’alliance d’une bonne morphologie avec de bons index. 

Ascendance parfaite

Car c’est l’autre point fort de ce futur raceur : il est issu de parents de très bonnes lignées, ayant donné d’excellentes productions, très bien indexés, sans toutefois avoir été trop diffusés. Le père Matuvu (indexé à 116 d’ISEVR) est un fils de la célèbre Glamour (Serge Batho), laquelle a été championne nationale à Cournon en 2016 et super prix d’honneur à Moulins la même année. « La mère de Réglisse, Magesty, est une vache dotée d’un bon équilibre squelette/viande, bien racée avec une jolie mamelle », informe Didier Métrop. Donneuse d’embryon, elle est la mère de trois propres sœurs de Réglisse (Pompomgirl, Pomme d’Amour et Pépite) toutes trois premiers prix d’honneur laitonnes à Charolles, Gueugnon et Autun en 2019. Pompomgirl a même remporté le prix de la fédération à Moulins. Dotée d’un ISU de 116, Magesty a pour père Henry IV indexé à 121 en CRSEV, 131 en DSSEV et 116 en ISEVR.

Homozygote pour le gène F94L

Réglisse détient une autre particularité qui en faisait un sujet très convoité : non porteur de l’ataxie, il est homozygote pour le gène F94L. Ce gène récemment découvert correspond à une mutation du gène culard. Pour faire simple, on peut dire qu’il en apporte les avantages (finesse d’os, rendement carcasse, fibres musculaires, morceaux nobles, viande tendre et moins grasse) sans en reproduire les inconvénients (problèmes au vêlage, mauvaises qualités maternelles, risques à l’accouplement…).

À l’énoncé de la fiche technique de ce futur reproducteur, on comprend que ceux qui l’avaient repéré n’allaient pas le laisser filer. Ne voulant pas se priver d’une génétique dernier cri, les 60 adhérents de Charolais Évaluation ont une fois de plus fait jouer le collectif pour pouvoir accéder au meilleur. 

Trois achats en un an

Avec trois achats effectués en un an, Charolais Évaluation vient d’enrichir par le haut son catalogue de taureaux. Acquis en novembre 2019, Panthéon « avait déjà apporté de la viande à notre panel », remémore Didier Métrop. En février 2020, Padington acheté à la vente de la station de Jalogny, ajoutait le vêlage facile. Fin 2018, l’association avait acquis Ouistiti, un animal très typé concours et qui produit bien.

Avec Réglisse, l’association saône-et-loirienne est aussi heureuse d’avoir déniché un produit natif du département. Qui plus est, « ce veau est né dans un élevage de référence (le Gaec Lacour père et fils), qui multiplie les récompenses en concours, d’une famille de passionnés », conclut Didier Métrop.