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Conseils techniques

Un accompagnement au plus près

La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire mène toute une politique d’accompagnement de l’agriculture biologique sur 2022. Sans chercher à privilégier cette filière aux détriments des autres, l’idée est véritablement d’apporter le soutien adéquat et les conseils nécessaires à tout jeune qui s’installe en bio, ou tout agriculteur en conversion, quelles que soient les productions engagées. Mathieu Oudot, l’animateur agriculture biologique à la Chambre d’agriculture 71, nous présente la façon dont ces démarches d’installation ou de conversion au bio sont abordés par la chambre d’agriculture.

Par Françoise Thomas
Un accompagnement au plus près

Dans le cadre d’une installation, le processus est similaire à celui d’une installation classique : « de la même manière, la réflexion autour du projet est abordée dans sa globalité », présente ainsi Mathieu Oudot. Cependant, « au niveau technique et au niveau des investissements, l’aspect économique sera encore plus étudié à la loupe ». La démarche installation devient donc « teintée de bio » avec du matériel parfois spécifique à prévoir mais aussi une valorisation plus importante. Ainsi, le rôle du conseiller chambre sera « surtout dans ces cas-là de s’assurer que le projet est viable, en phase avec les attentes du marché », poursuit l’animateur agriculture biologique.

Dans le cadre d’une conversion, mise à part la partie administrative, la démarche se veut forcément un peu plus technique. Le rôle du conseiller sera dans ces cas-là d’accompagner le producteur à « déterminer précisément ce qui va être impactant dans la conversion, si c’est possible ou non et surtout sur quel pas de temps ». L’aspect débouchés est important, mais souvent secondaire car « ce que l’on constate généralement lors d’une conversion, c’est que si la personne le fait, c’est parce qu’elle a déjà réfléchi aux marchés potentiels…  ».

Filières plus ou moins enclines

La situation et les attentes en matière de production bio diffèrent cependant encore beaucoup en fonction des filières : « en viticulture, il y a toujours la possibilité de valoriser sa production sur les marchés » car la demande en vin bio se maintient, voire progresse. Actuellement, « pour avoir accès à certains marchés, le label peut se révéler de plus en plus indispensable… ».

Et si l’explosion du bio en viticulture est plutôt récente « en 2019 et en 2020, on a pu constater chez beaucoup de viticulteurs un virage à 180 ° », cela reste moins évident en élevage et notamment en bovin allaitant « chez lesquels nous constatons très peu de conversion ». En grandes cultures, « les opportunités de marché sont aussi présentes », mais il y a cependant dans ce secteur toute une réflexion autour de l’outil de production et autour des problématiques gestion des sols à mener pour que cela fonctionne.

Ainsi, seule la filière lait bio semble pour l’instant souffrir d’une certaine saturation du marché.

Dans les champs

Ce qui ressort c’est que la volonté de s’inscrire en AB est souvent due à une conduite de culture proche du cahier des charges bio partant de la réflexion « je suis presque au bio, sur quoi ça m’engage de franchir le cap de la labellisation ? ». C’est particulièrement vrai pour la filière viticole pour laquelle la demande sociétale devient de plus en plus exigeante en termes en pratiques. 

Concrètement, quelle que soit la production en question, la conversion ou l’installation devront toujours être précédées d’une réflexion sur l’état des sols de l’exploitation concernée. Ainsi cette première phase de transition pourra être très rapide selon les pratiques opérées jusqu’à présent, ou demander au contraire une période de transition plus longue.

D’un point de vue administratif, cela se traduira par une notification auprès de l’agence bio et par une déclaration auprès d’un organisme certificateur qui effectuera par la suite un audit initial, puis un audit annuel de vérification du respect du cahier des charges.

Personnalisée et généralisée 

Le principal se joue surtout au niveau technique et c’est ce qui déterminera la durée d’accompagnement par le technicien : « ce que l’on constate, c’est que certains agriculteurs ont besoin d’être surtout rassurés les premières années en saison de pousse, relate Mathieu Oudot. Ce sont ainsi des besoins très spécifiques et ponctuels ». La réponse peut alors être apportée par téléphone ou directement sur la ferme.  

Les techniciens chambre d’agriculture des différentes filières, viticulture, grandes cultures, élevages, etc., consacrent également une partie de leur temps à des formations en collectif et à une diffusion plus large de l’information : « ce qui marche jusqu’à présent très bien en viticulture est donc en train d’être mis en place en grandes cultures et en polyculture élevage ».

Personnalisé ou collectif, l’accompagnement vise en tout cas à répondre au plus près aux besoins de chaque producteur.

Numéro dédié

Pour faciliter les démarches de tout ceux ayant des questions autour du bio, la chambre d’agriculture vient de mettre en place le Point Info Bio. Via ce numéro de téléphone (le 06.75.99.30.37), à l’instar du Point Accueil Installation, toutes questions techniques ou liées à l’installation ou à la conversion au bio peuvent être posées. De la simple formalité administrative au conseil technique plus poussé et personnalisé, l’exploitation doit trouver réponse à ses questions et sentir qu’une équipe compétente se tient à sa disposition sur la thématique de l’AB.