Aviculture
Influenza aviaire : Vers une expérimentation sur les reproducteurs

Afin de protéger le maillon génétique, une nouvelle fois décimé dans les Pays de la Loire, les essais de vaccination devraient être élargis aux canards reproducteurs, selon la filière du foie gras.

Influenza aviaire : Vers une expérimentation sur les reproducteurs
À la demande du Cifog (interprofession du foie gras), l’expérimentation du vaccin contre l’influenza aviaire devrait être élargie aux canards reproducteurs. Crédit photo : Pixabay

À la demande du Cifog (interprofession du foie gras), l’expérimentation du vaccin contre l’influenza aviaire devrait être élargie aux canards reproducteurs, a indiqué sa directrice Marie-Pierre Pé. « Les services vétérinaires se sont emparés de cette question, nous attendons qu’un protocole soit proposé », précise-t-elle. Contacté, le ministère de l’Agriculture n’avait pas encore confirmé l’information à l’heure où ces lignes sont écrites. Une trentaine de milliers de palmipèdes (Pékin et Barbarie) seraient potentiellement concernés, et la viande de ces animaux vaccinés serait détruite, apprend-on de source professionnelle. Grâce à la vaccination, le Cifog souhaite « protéger la génétique, en épargnant les lignées pures et les grands parentaux », ce qui suppose « d’évaluer les vaccins sur des animaux à durée de vie longue ». Or, l’expérimentation en cours porte uniquement sur les canards mulards, qui sont engraissés pour produire du foie gras et abattus à l’âge de trois mois et demi. Cet essai doit se conclure en mars ; il sera suivi de la présentation d’un avis de l’Anses, puis de celle de la stratégie vaccinale du ministère de l’Agriculture (en mai). Avec l’objectif de vacciner les animaux à l’automne, avant la prochaine saison à risque.
Après un premier épisode dévastateur au printemps 2022, l’influenza aviaire provoque à nouveau d’importants dégâts dans les élevages de reproduction des Pays de la Loire, avec la moitié du potentiel de production détruit. Alors que la région concentre les trois quarts de la génétique en canards, la pénurie de canetons devrait se poursuivre dans les semaines qui viennent. 

La maladie de retour en Bretagne

« Un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène vient d’être confirmé ce 30 décembre 2022 dans un élevage de poulettes futures pondeuses » à Canihuel (Côtes-d’Armor), informait la préfecture dans un communiqué le même jour. « Une opération de dépeuplement des 100 000 poules présentes sur l’élevage concerné […] va être menée », précisent les Pouvoirs publics. Premier bassin avicole de France, la Bretagne voit là son premier cas en élevage depuis le 27 novembre. Jusque-là, la région avait comptabilisé dix-sept foyers depuis le 1er août, date du début de la campagne de comptage 2022-2023. Plus au Sud, le Gers, premier département avicole d’Occitanie, a connu son deuxième cas de la saison, le 27 décembre sur des poules pondeuses. L’élevage touché est situé à Aignan, comme le premier foyer, confirmé la veille sur des canes reproductrices. Le 3 janvier, ces deux cas ont été suivis par deux suspicions. La préfecture a instauré une zone réglementée temporaire, assortie de « mesures maximalistes », explique la directrice du Cifog. Et d’ajouter que « le territoire gersois ne veut pas vivre de nouvelle flambée ».
Alors que la zone réglementée autour d’Aignan comporte de nombreux canards prêts à engraisser, « nous nous sommes organisés très rapidement pour dépeupler de façon anticipée et valoriser en maigre les animaux qui peuvent l’être », rapporte la responsable du Cifog. Même si le plan Adour a permis de réduire la densité en palmipèdes dans le Sud-Ouest, « le virus est quand même là », rappelle Marie-Pierre Pé, et « il est dangereux de maintenir des animaux sur pied ». En Dordogne, l’épizootie d’influenza aviaire semble « contenue », estimait le préfet Sébastien Lamontagne le 15 décembre 2022.  Ailleurs, dans le sud du pays, quelques cas sporadiques en élevage ont été observés dans les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Vaucluse, ainsi qu’un cas chez un particulier dans les Landes. Au niveau national, le ministère de l’Agriculture comptabilisait 264 foyers en élevage au 6 janvier. 

Y. G.