Entreprises de travaux agricoles
Gare aux coups de pompe !

Berty Robert
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En assemblée générale en Côte-d'Or, la Fédération régionale des entrepreneurs des territoires s'est penchée sur la hausse des prix des carburants. 

Gare aux coups de pompe !
Les entreprises de travaux agricoles doivent trouver les moyens d'atténuer les effets de la hausse des carburants sur leurs activités. (Crédit Réussir)

L’agricole, au sein de la Fédération régionale Entrepreneurs des territoires Bourgogne-Franche-Comté, représente une part importante de l’activité. Sur la cinquantaine d’adhérents que compte la fédération, 64 % sont des entreprises uniquement de travaux agricoles. Il n’est pas étonnant, dès lors, que les préoccupations économiques de l’agriculture traversent également ce secteur qui, par ailleurs, opère aussi dans les travaux forestiers ou les travaux publics. L’assemblée générale de la Fédération régionale, le 3 février à Combertault, près de Beaune, en Côte-d’Or, aura notamment été marquée par les préoccupations liées aux coûts énergétiques. Invité par le président, le Nivernais Fernando Da Costa, Guillaume Le Gonidec, chargé des travaux agricoles à la fédération nationale, a été droit au but : « les avantages fiscaux liés au Gazole non-routier (GNR) sont menacés, ceci dans un contexte de hausse des carburants, favorisée par le redémarrage économique en lien avec l’après-Covid, mais aussi par les pressions sociétales de plus en plus forte pour augmenter les taxes sur les carburants ». Dès lors, que faire ? Pour la fédération des Entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers (Etarf) l’adoption d’une méthode d’indexation des carburants paraît inévitable, même si l’écueil principal de ce choix reste de faire accepter aux clients les augmentations de factures qui en découleront.

Faire jouer tous les leviers d’économies

À court terme, Guillaume Le Gonidec plaide également pour l’optimisation des consommations de carburant au sein des entreprises. Cela doit passer par une évolution des habitudes de travail en évoluant vers un chargement plus important des engins, plutôt que vers l’objectif d’aller toujours plus vite dans l’exécution des chantiers, parce qu’aller plus vite, c’est inévitablement consommer plus. « Il faut aussi être très vigilant sur l’état des matériels, poursuit le représentant de la Fédération nationale, en portant l’attention sur l’état des transmissions, les pressions des pneus, si nécessaire, refaire les cartographies électroniques des moteurs, bien nettoyer les filtres… ». Faire de la pédagogie auprès des salariés ne serait pas non plus inutile, là encore pour leur faire comprendre qu’il vaut mieux être efficace dans le travail, que simplement rapide. « Plus facile à dire qu’à faire, reconnaissait une dirigeante d’entreprise présente à Combertault, surtout lorsqu’on confie des engins puissants et modernes à de jeunes salariés ». Reste que l’effet cumulatif d’une action conjuguée sur tous ces leviers peut se révéler, en fin de compte, très bénéfique en termes d’économies de carburant.

Une branche « Travaux forestiers »

À côté de cet aspect, la Fédération régionale Entrepreneurs des territoires a poursuivi l’important travail déployé pour accompagner la mise en place d’une convention collective nationale. En 2022 se sont également tenues des sessions de formation à la Santé et la sécurité au travail (SST) ainsi que sur l’usage des tronçonneuses. Autre parallèle avec le monde purement agricole : ces entrepreneurs déplorent des rapports de plus en plus compliqués avec l’Office français de la biodiversité (OFB), dénonçant un « climat de suspicion permanent » à leur encontre. Enfin, nouveauté pour 2023 : une branche spécifiquement dédiée aux travaux forestiers devrait voir le jour au sein de la fédération régionale.

De nouveaux élus au conseil d'administration

Cette assemblée générale d'Entrepreneurs des territoires BFC était élective. Un nouveau conseil d'administration a été élu pour un mandat de trois ans. Autour du président, le Nivernais Fernando Da Costa, le nouveau conseil d'administration comprend les membres suivants : 
-Jean Auvray (89)
-Jérôme Contet (70)
-Julien Debouche (39)
-Julien Fourtier (39)
-Pierre-Yves Lambert (21)
-Alain Molard (71)
-Marianne Picquet (89)
-Antoine Solignat (89)
-Servane Thomas (58)
-Emilien Tisserand (25)

 

Un salon des ETA prometteur

Parmi les intervenants invités à cette assemblée générale, les participants ont pu entendre Frédéric Bondoux. Ce Bourguignon, originaire de Saône-et-Loire, dirige la société ProField  Events Group, organisatrice de salons en lien avec l'agriculture, tels que le Salon de l'Herbe ou celui dédié aux ETA. La société est d'ailleurs également un client de ces entreprises. À titre d'exemple, elle les a fait travailler sur 600 micro-parcelles lors du dernier Salon de l'Herbe. ProField Events Group a créé le Salon des ETA en 2005, au Mans. Il se tient les années impaires et est apprécié pour la capacité qu'il offre aux visiteurs professionnels de rencontrer les dirigeants des constructeurs exposants. En 2019, il a migré du Mans à Tours et le prochain aura lieu du 12 au 14 décembre 2023. Il proposera un espace consacré aux innovations et une nouveauté : un espace uniquement consacré aux chauffeurs, catégorie de salariés essentielle pour les ETA.