Coopératives
La Coopération agricole : « Être visionnaires en gardant les pieds sur terre »

Vendredi 7 avril, La Coopération agricole (LCA) Auvergne-Rhône-Alpes tenait son assemblée générale à Saint-Étienne. L’occasion de revenir sur l’après crise sanitaire et de se projeter malgré un contexte instable.

La Coopération agricole : « Être visionnaires en gardant les pieds sur terre »
Patrice Dumas, président La Coopération agricole (LCA) Auvergne-Rhône-Alpes partageait son rapport moral et d’orientation vendredi 7 avril, à Saint-Étienne.

C’est à Saint-Étienne que La Coopération agricole (LCA) Auvergne-Rhône-Alpes a tenu son assemblée générale annuelle. Patrice Dumas, son président, s’enthousiasmait de la chance d’avoir une telle assistance, avec la présence du président national Dominique Chargé, du président du comité des régions Jean-Pierre Arcoutel et du directeur général adjoint Matthieu Pasquio.

Dans son rapport, il contextualisait : « Les crises s’enchaînent et malheureusement, cela commence à devenir une habitude. Nous, fédérations et vous, nos adhérents, sommes souvent cannibalisés par la gestion de la conjoncture, qui nous bouscule sans arrêt ». Le directeur régional, Jean de Balathier, rappelait à son tour : « En 2022, on est passé d’une crise sanitaire à une crise mondiale et géopolitique avec : la guerre en Ukraine ; les accidents climatiques ; une nouvelle vague d’influenza aviaire, etc. »

Dans un tel contexte d’instabilité et d’incertitudes, le directeur expliquait que la fédération a dû « faire face à une situation de gestion des situations de très court terme, tout en essayant de garder le cap au maximum sur les actions de fond dans la lignée de notre raison d’être : performance solidaire, alimentation durable et territoires vivants ».

Une année dense en actions

LCA s’est montrée très active tout au long de l’année 2022. Si chaque mois a vu la fédération s’impliquer dans différents évènements, c’est surtout autour de six grands axes que ses actions s’articulaient : représenter (« promouvoir et défendre le modèle coopératif ») avec les élections présidentielles et législatives, et la participation aux comités de suivi Feader ; protéger (« défendre la compétitivité ») dans les contextes de guerre en Ukraine, de négociations commerciales et d’inflation; informer et éclairer (« valoriser les projets des coops ») sur le Plan de relance, les transitions écologiques et les filières bio ; faire émerger des projets (relocaliser les filières) autour des protéines végétales et des Projets alimentaires territoriaux (PAT) ; accompagner les transitions (« faciliter le changement ») avec la formation photovoltaïque, le programme Promotion climat et l’annuaire des compétences bio ; créer du lien (« rapprocher les acteurs ») avec les produits coopératifs qui favorisent la relation coopérative/acheteurs et le cluster herbe Massif central qui renforce les liens coopératives/acteurs de la recherche.

Dans ses différents rapports, Patrice Dumas alertait que « ce qui est rationnel n’est pas forcément politiquement correct » : le besoin de moyens de production comme l’eau et des produits de protection des plantes ; la décarbonation ; les orientations politiques de la Pac, « avec ”un Green Deal” imposé comprenant des objectifs à atteindre arbitraires et contradictoires avec le maintien de la souveraineté alimentaire et française » ; une doctrine de la concurrence qui impose d’être compétitif dans d’autres filières sans protectionnisme ; la confrontation à une image erronée de l’agriculture ; des accords de libre-échange « négociés au bénéfice d’autres grands secteurs qui ne garantissent plus une alimentation en phase avec les attentes sociétales. » 

Regrettant le manque de médiatisation laissée aux agriculteurs et chercheurs, le président régional rappelait toutefois les objectifs de son organisation, « qui initie des projets techniques répondant aux enjeux de la pérennité de production, écologiques et contribuant à l’économie circulaire dans les territoires. Nous avons le devoir d’agir et faire en sorte que le monde évolue. Nous, élus du monde agricole, avons la charge d’être visionnaires en gardant les pieds sur terre. Comme disait Gandhi, ”Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde” ».

Axel Poulain