ARBORICULTURE
Pommes bio : appel commun des producteurs français et italiens
Face à une crise d’excédent, les producteurs de pommes bio français et italiens en appellent aux pouvoirs publics.
Dans un communiqué publié le 31 mars, les producteurs de pommes français (ANPP) et italiens (Assomela) appellent les pouvoirs publics à « revoir les politiques d’encouragement des vergers de pommiers biologiques » et à « encourager davantage les actions de soutien à la consommation ». Comme d’autres filières bio (œufs, porc, lait…), la pomme connaît une crise d’excédent, avec une production française d’environ 150 000 tonnes en frais, pour une consommation estimée à 85 000 tonnes, selon l’ANPP. « Et ça ne s’exporte pas », indique le directeur Pierre Venteau. La crise trouve, bien sûr, ses origines dans l’inflation et les problématiques de pouvoir d’achat, mais résulte aussi d’une dynamique de production décorrélée depuis plusieurs années de la demande, analyse l’ANPP. L’association demande notamment que les producteurs qui souhaiteraient se déconvertir n’aient pas à rembourser leur aide à la conversion en bio. L’ANPP aurait pour l’instant reçu une réponse négative du ministère ; début décembre, Marc Fesneau avait déclaré aux Assises de la bio : « Mon principal sujet, ce sont les déconversions », qu’il souhaite éviter. L’association demande également que les objectifs Égalim d’approvisionnement des cantines soient respectés. Avec le CSO Italy (fruits et légumes, équivalent du Gefel français), l’ANPP et l’Assomela ont par ailleurs entamé des travaux communs de suivi du marché et de dialogue avec la grande distribution. « Nos chiffres et ceux des Italiens ne sont pas ceux des agences gouvernementales, nous voyons d’importants stocks de report », indique-t-on à l’ANPP. La France et l’Italie représentent environ deux tiers de la production européenne de pommes bio (contre un tiers en pommes conventionnelles).
M.R