Nouveau chai des Terres Secrètes
Un outil beau et fonctionnel

Cédric MICHELIN
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Le 7 juillet, les Vignerons des Terres Secrètes « inauguraient » leurs nouveaux chais à fûts et leurs nouvelles cuveries de Prissé, avec les artisans et entreprises ayant œuvré. D’un côté, un « outil » moderne et fonctionnel et de l’autre, un tissu local renforcé. Tel était l’objectif de la cave pour aller avec sa politique économique et sociétale (RSE). Gagnants gagnants.

Un outil beau et fonctionnel

Le directeur du site, David Delaye a une formule pour résumer les travaux : « on a transformé du gruyère en emmental ». Une métaphore expliquant bien la nouvelle cohérence des bâtiments et locaux, historiquement « fourre-tout » qui désormais ont chacune une fonction et permettent d’optimiser les surfaces de façon « cohérente ». Et ce qui ne gâche rien, avec un objet pratique, fonctionnel, beau, touristique et commercial. Petit tour du nouveau chai.
En descendant du caveau par un escalier de pierre doucement éclairé, l’œil s’habitue à la pénombre de la pierre, du fer, du verre et surtout des milliers de fûts de chêne, joliment éclairés par des leds changeant de couleurs. 600 fûts sont là utilisés pour la sélection parcellaire à côté de six cuves béton ovoïdes pour l’élevage de la cuvée haut de gamme Révélis notamment. Derrière cette pièce, une petite salle de dégustation peut être privatisée et servira à recevoir les prescripteurs professionnels, qui pourront observer la vinothèque recelant de vieux millésimes et beaux flacons (Jéroboam…). Le deuxième chai à fûts est encore plus imposant car destiné à accueillir jusqu’à 1.000 fûts de 228 litres et 90 muids de 600 l. Chaque fût bourguignon - venant principalement de la tonnellerie voisine Dargaud & Jaegle mais pas que - est posé sur le système Oxoline. Les fûts sont alors empilables sur trois rangs tout en étant facilement manipulables (pour reloger un vin par exemple) individuellement ou effectuer les opérations de batonnage, nettoyage… lors des vinifications. L’œnologue maison a ainsi un « outil » lui permettant « d’affiner » au mieux ses choix. Pour éviter une trop importante « part des anges » et limiter l’ouillage, l’ensemble des chais est régulé par une centrale d’air gérant température et hygrométrie. Un extracteur de CO2 vient sécuriser le tout le temps des fermentations. Après avoir emprunté un couloir technique pour ressortir à l’arrière du bâtiment, l’entrée dans la nouvelle cuverie laisse apparaître 24 cuves de 154 Hl et quatre cuves thermorégulées. Débourbage, vinification et stockage seront facilités. Attenant, un local technique - pour l’air comprimé, l’azote liquide… - complète l’ensemble. Lieu du cocktail pour remercier les artisans et entreprises ayant effectué les travaux, le dernier bâtiment abritera, en octobre 2023, de « petites cuves » pour des cuvées sélectionnées toujours plus proche du parcellaire d’exception. Ce dernier lieu sera visible par une baie vitrée en hauteur depuis le caveau débouchant sur une passerelle ouvrant les visites oenotouristiques.
Après avoir remercié l’ensemble des artisans, entreprises, salariés et 80 vignerons (900 ha, 5-6 millions de cols/an), le président des Terres Secrètes, Michel Barraud se remémorait la genèse du projet qui avait dû être revu pour répondre à sa question posée dès 2009 et le schéma directeur « Cap 2012 » : « pourquoi ? ». « Pour rentrer dans la quatrième ère de la cave - après la création de 1928, les années 1960 pour la vente directe et 1998 le regroupement des trois caves -, voici un nouveau cap franchi pour l’amélioration continue vers la connaissance fine de nos terroirs » viticoles de Bourgogne et du Mâconnais, permettant « le développement de marchés de niche valorisés » en France et à l’export, dans tous les circuits de distribution. Les investissements ne sont pas terminés pour autant. Après cette phase (4,5 millions d’€), le gel 2021 ayant repoussé les investissements liés au pressurage et tireuse à 2024 qui viendront encore parfaire le tout.