Lydie Billon à Marcilly-les-Buxy
Les tours de magie du bois

Clara Desmottes
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Lydie Billon est tourneuse sur bois à Marcilly-les-Buxy. Elle fait ses débuts en 2006 et s’est formée petit à petit, au fil des années. Elle réalise dans son atelier, appelé « La Boisselière », des créations originales, fines et uniques. Aujourd’hui son loisir est une passion. Labélisée « Atelier d’art de France », Lydie parcourt avec son mari Jean-Pierre, la Saône-et-Loire et la métropole pour partager ses œuvres. Son atelier est visitable sur rendez-vous pour découvrir ce qu’il est possible de faire avec du bois, en un plusieurs tours de magie.

Les tours de magie du bois

« C’est le hasard qui m’a amenée là », commence Lydie. Elle débute le tournage sur bois en 2006-2007. C’est son père qui donne l’idée. Ce dernier arrive à sa retraite de carreleur et souhaite se trouver une activité. Il se lance dans l’aventure du tournage sur bois. En progressant et il propose à sa fille d’essayer, puisqu’elle est manuelle. Il lui donne son premier petit tour à bois. Lydie s’essaie et est trois jours de formations avec Gilbert Buffard, qui lui apprend les bases. Elle se dit : « comme c’est du manuel, il suffit de travailler pour s’améliorer ». Et la voilà lancée.
Dès 2011, elle fait sa première exposition où elle partage des petites créations (pomme, champignon, porte-clés) dont un bocal alimentaire en forme de « pot à lait » avec une attache de « Le Parfait ». Son art plaît au public et elle crée en 2012 sa petite entreprise.

Son mari, Jean-Pierre, lui prépare un périple en France à la rencontre de tourneurs. Ils arrivent dans le Var et rencontrent l’association Tourneurs et Arts du Bois en Provence (TABP), à laquelle elle adhère.
À partir d’un certain moment, Lydie bloque. Elle ne se sent plus progresser et a l’impression d’avoir fait le tour du tournage. Elle rencontre Thibault Nador, tourneur et membre de TABP, qui lui affirme qu’ « on n’a jamais fait le tour du tournage ». Une belle phrase qui lui resta en tête. Cet homme l’initie à la base des formes et à leur importance. Il lui apprend le creusage et le texturage (motifs et dessins sur les pièces), chose qu’elle ne faisait pas, car elle souhaitait garder le bois brut. Elle certifie maintenant qu’il y a toujours de quoi évoluer dans le tournage. Dès qu’il y a une idée, elle peut être exécutée.

Aujourd’hui, Lydie continue sa formation en suivant des stages avec des intervenants étrangers et des grands tourneurs qui donnent des bases et techniques différentes qu’elle assimile.
Elle caractérise son évolution de « lente » car elle s’est faite sur plusieurs années. Elle s’est formée au tournage en arrière-plan de sa vie quotidienne. Et ce n’est que depuis 2021 qu’elle s’est consacrée 100 % à son art.

Toujours à ses côtés

Jean-Pierre figure parmi les petites mains invisibles de l’histoire. C’est lui qui choisit le bois en local. Il le récupère, le scie, le stocke, l’emmène en scierie si besoin. Il fait ce qui ne se voit pas, en amont et qui est important. L’artiste lui précise seulement ses besoins : tel bois, tel morceau, telle dimension. Pour Lydie, c’est un soulagement car « il me fait gagner beaucoup de temps. S’il ne faisait pas tout ça, je n’avancerais pas aussi vite », partage-t-elle. Il s’occupe également de la logistique des expositions : lumière, maintenance, réservations… Un beau travail de duo.

Le bois comme base de l’art

La tourneuse aime travailler principalement le noyer, l’érable, le frêne et un petit peu de chêne. Elle souhaite développer ses créations en chêne. Ses réalisations sont des petites tailles : pommes, vases, bougeoirs… Elle aime les formes creuses qu’elle décore par la suite.
Certaines personnes préfèrent créer avec du bois qui n’a pas séché, le bois « vert ». C’est un travail différent que sur bois sec puisque ce dernier est encore humide et se déforme. Il est plus facile à travailler. En revanche, il sèche vite et en séchant, ses formes changent. Il va donner des formes originales auxquelles nous ne nous attendons pas et surtout, que nous ne décidons pas ! La nature crée son art.

Lydie préfère travailler sur du bois sec. Elle explique qu’il sèche d’un centimètre par an et il doit être sec à cœur. Le bois étant un organisme vivant, et est soumis aux variations : froid, humidité, chaleur. Ces variables sont à prendre en compte dans ce travail qui offre une seconde vie à l’arbre.

Plus d’informations

Lydie Billon – La Boisselière

8A place de la mairie - Le Martrat

71390 Marcilly-lès-Buxy

laboisselliere@gmail.com

06 76 53 59 00

https://www.laboisselliere.com/