Les brèves du 13 septembre 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 13 septembre 2023

Les brèves du 13 septembre 2023

GNR agricole : Bercy fixe la trajectoire de relèvement de la fiscalité

Dans une note diffusée le 12 septembre, le ministère de l’Économie et des finances annonce qu’un accord a été trouvé avec la FNSEA sur la trajectoire de relèvement de la fiscalité du GNR (gazole non routier) dans le secteur agricole. Une hausse linéaire de 2,85 ct€/l/an du montant de la TICPE a été « proposée à la FNSEA » et « a été acceptée », annonce Bercy. Pas de suppression du tarif réduit en vue. La trajectoire conduirait à une fiscalité de « 23,81 ct€/l/an en 2030 », contre un tarif normal de 60,75 ct€/l/an. Bercy promet par ailleurs que le gain budgétaire pour l’État sera « intégralement rétrocédé au monde agricole ». Les compensations applicables l’année prochaine seront les suivantes : création d’une « avance de trésorerie pérenne de 50 % du remboursement de TICPE, en deux acomptes annuels » ; « inscription de mesures de baisse de la fiscalité sur les exploitations agricoles » en projet de loi de finances ; « travail sur l’accès de la filière aux biocarburants » ; « construction d’une feuille de route pour la décarbonation de la filière en 2024, qui contiendra une mesure budgétaire ou fiscale compensant les hausses à venir à partir de 2025 ». Pour le secteur du BTP, qui se dirige vers une suppression du tarif réduit, une conférence sur l’accès aux biocarburants sera organisée dès le 25 septembre.

Investissements des agriculteurs : nouveau record en 2022 au Crédit Agricole, 2023 bien parti

Le Crédit Agricole, premier financeur de l’agriculture, a réalisé en 2022 une « nouvelle année record », avec 9,3 milliards d’euros (Md€) de prêts accordés au secteur (+13 % par rapport à 2021), a annoncé la banque le 12 septembre, lors d’une conférence de presse au Space de Rennes. Quant à 2023, « le début d’année se présentait aussi sous des auspices très positifs », note Jean-Christophe Roubin, directeur du marché de l’agriculture de Crédit Agricole SA. Mais, après une « légère décrue en juillet et août » et un dernier trimestre attendu en recul, les résultats 2023 devraient finalement être « un peu inférieurs à 2022 ». L’année dernière, seules deux filières ont vu leurs investissements ralentir : les volailles (-12 %), pour cause d’influenza aviaire, et les porcins (-4 %), pénalisés par la flambée de l’alimentation animale. Toutes les autres sont en progression : +7 % en lait, +10 % en autres bovins, +15 % en céréales ou encore +22 % en viticulture. La Bretagne a connu une croissance des investissements plus faible que la moyenne en 2022 (+2,1 %), avant de rattraper le rythme national début 2023 (+13 %). Pour la première fois, le Crédit Agricole a présenté ses chiffres sur les emprunts accordés aux industries agroalimentaires, qui ont totalisé 1,5 Md€ en 2022 (+6 % en un an).

Glyphosate : Marc Fesneau favorable à une réhomologation sous conditions (presse)

« On fait confiance à la science, aux études qui disent que le glyphosate ne pose pas de problème cancérogène. Tout converge vers une nouvelle homologation, mais on va porter l’idée que sans l’interdire – car il y en a besoin – on peut quand même le réduire partout où cela est possible », indique le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau dans les colonnes de Ouest-France le 12 septembre. La Commission européenne doit présenter le 22 septembre (et non pas le 15 septembre comme cela était initialement prévu), aux experts des États membres réunis en comité permanent sur la législation phytosanitaire, sa proposition sur le renouvellement de l’autorisation de la mise sur le marché du glyphosate, dont la licence actuelle expire le 15 décembre. À quelques jours de cette présentation, le texte est toujours en phase de finalisation au sein des services bruxellois ce qui explique le report de la réunion. Toute la question est de savoir pour quelle durée (en général un pesticide est réautorisé pour 15 ans, mais en 2017 le glyphosate ne l’avait été que pour cinq ans) et à quelles conditions celui-ci pourrait être réautorisé.

Glyphosate : Générations futures dénonce des lacunes dans l’évaluation réglementaire

« Il y a tout un pan de la science qui n’est pas encore intégré dans l’évaluation réglementaire [du glyphosate] » a dénoncé en conférence de presse, le 12 septembre, la chargée de mission scientifique de Générations futures Pauline Cervan. L’ONG a comparé l’analyse de l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur les effets du glyphosate avec l’évaluation réglementaire des agences européennes (Echa et Efsa). « Sur un total de 45 études citées par l’Inserm, une seule a été jugée à la fois pertinente et fiable par les agences réglementaires », a indiqué Pauline Cervan. L’ONG remarque « une différence de conclusions assez impressionnante » sur la reprotoxicité (conséquences sur la fertilité) et son potentiel d’être perturbateur endocrinien. De plus, le lien entre génotoxicité et stress oxydant « mis en avant à de nombreuses reprises » par l’Inserm est « très sous-estimé » par les agences européennes. Enfin, si l’Inserm relève des risques de toxicité mitochondriale, des effets épigénétiques et sur le microbiote, ceux-ci sont jugés « non-pertinents » côté européen car ils ne sont tous bonnement « pas étudiés par la science réglementaire » ou parce qu’« il n’existe pas de méthodologie » pour les évaluer, a indiqué Pauline Cervan.

Pesticides : doublement des demandes d’indemnisation pour maladie en 2022 (MSA)

Créé en 2020, le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) fait état, pour l’année 2022, d’un doublement du nombre de demandes d’indemnisation pour maladie après une exposition professionnelle aux pesticides par rapport à 2021. 650 demandes de reconnaissance de maladies professionnelles ont été déposées devant le FIVP par les victimes ou leurs ayants droit. Celles-ci sont principalement les travailleurs agricoles de plus de 50 ans des secteurs de la polyculture et élevage, de la culture céréalière et de la viticulture des régions d’Alsace, des Pays de Loire et de Bretagne, apprend-on dans un communiqué le 12 septembre. Il est constaté une nette augmentation pour la tranche d’âge des 80-90 ans. Moins de 8 % des demandes reçues concernent des femmes. Peu de dossiers (8) ont été déposés à ce jour pour des enfants exposés pendant la période prénatale du fait de l’activité de leurs parents. Une indemnisation a été versée pour 81 % des demandes. Là aussi le chiffre est en hausse par rapport à 2022 : le FIVP l’explique par l’ajout de la pathologie du cancer de la prostate provoqué par les pesticides à la liste des maladies professionnelles indemnisables. Pour 2023, 168 dossiers sont en cours d’instruction.

MAEC : en Bretagne, une enveloppe inférieure de 59 M€ aux demandes (syndicat)

Lors d’une manifestation au Space de Rennes le 12 septembre, la porte-parole de la Confédération paysanne Laurence Marandole a dénoncé un « manque de budget colossal » pour les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), notamment en Bretagne. « L’État a prévu une enveloppe de 89 millions d’euros (M€, N.D.L.R.), mais la demande atteint 148 M€ » en cette première année de la nouvelle Pac 2023-2027, précise Soazig Le Bot, co-porte-parole du syndicat en Ille-et-Vilaine. Interrogé par Agra Presse, le cabinet du Marc Fesneau n’a pas encore confirmé ces chiffres. « Les agriculteurs vont mettre en place ce à quoi ils se sont engagés, il faut que l’État assume sa part et trouve l’enveloppe manquante », exhorte Soazig Le Bot. Tout en rappelant que Marc Fesneau a annoncé le 10 septembre que son ministère disposera en 2024 « d’un milliard d’euros » supplémentaire pour « assurer les transitions ». L’annonce de la Confédération paysanne a été faite en préambule d’une manifestation contre le développement de la production d’énergie dans les élevages. Une cinquantaine de militants ont déambulé dans le hall 4, dédié aux énergies renouvelables. « Promouvoir la vente d’énergie sur les fermes est un aveu d’échec », martèle Laurence Marandola, dénonçant une « perte d’autonomie » pour les agriculteurs. « On veut vivre du prix de nos productions animales », a-t-elle appuyé.

Bovins/ovins : résurgence « inhabituelle » de la FCO dans le sud du Massif central

Plusieurs « cas cliniques » de FCO (fièvre catarrhale ovine) ont été détectés en août dans le sud du Massif central (Aveyron, Cantal, Lozère, Tarn), apprend-on dans une note publiée le 6 septembre par l’Anses et plusieurs organisations professionnelles*. « L’intensité des signes cliniques et la mortalité associée, y compris chez les adultes, interroge », préviennent les auteurs. « Des investigations sont en cours » pour tenter d’expliquer une situation « inhabituelle » pour le sérotype 8 de la maladie, actuellement en cause. Touchant des bovins et des ovins, la maladie était « initialement localisée à quelques communes », mais elle s’est ensuite « propagée en quelques semaines ». Parmi les signes cliniques observés : hyperthermie, difficultés de locomotion, croûtes sur le mufle, ulcérations dans la bouche, jetage (écoulements par le nez), langue bleue (chez les ovins). Les éleveurs suspectant des cas sont invités à contacter leur vétérinaire, à réaliser des analyses de confirmation et à se déclarer à la DDPP. La « recommandation de base » est de vacciner les animaux, en priorité « dans les départements limitrophes ainsi que ceux situés dans la zone atteinte » (sauf les animaux de moins de 91 jours). En cas de mouvements d’animaux avant vaccination (concours par exemple), la note préconise une désinsectisation des animaux sept jours avant le transfert, ainsi qu’un test PCR.
* GDS France, SNGTV (groupements techniques vétérinaires), Races de France, FMBV (marchés aux bestiaux)

Bâtiments d’élevage : Fesneau veut raccourcir les procédures au nom de la « souveraineté »

Dans son discours au Space de Rennes le 12 septembre, Marc Fesneau a indiqué vouloir « travailler sur les délais, les procédures » de création de nouveaux bâtiments d’élevage. Prenant pour exemple le travail déjà mené sur la méthanisation, le ministre de l’Agriculture souhaite « ramasser » les délais d’instruction et « donner un peu de stabilité et de visibilité juridique ». Interrogé par la presse après son discours, M. Fesneau a estimé que « nous n’avons pas assez de producteurs de viande de volaille, de viande bovine, de viande ovine ». « Si on veut retrouver de la souveraineté sur la volaille, le porc, la viande, le lait, il va falloir qu’on ait de nouveau des bâtiments élevage. » Et le locataire de la Rue de Varenne d’appuyer dans son discours : « J’ai beaucoup entendu dans les allées des producteurs dire qu’on ne peut plus monter un projet d’élevage en France ». Selon M. Fesneau, la multiplication des contentieux autour des bâtiments d’élevage aboutit à ce que « les gens se découragent ». Le ministre n’a pas fait allusion au projet de loi sur l’industrie verte, adopté en première lecture le 21 juillet par les députés : ce texte prévoit de raccourcir les délais d’instruction des autorisations environnementales en prévoyant d’organiser une consultation du public « dès que le dossier de demande est jugé complet et régulier ».

Importations de poulet ukrainien : Fesneau ne veut pas envoyer de « signaux hostiles » à Kiev

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a affirmé le 12 septembre qu’il ne voulait pas « envoyer de signaux hostiles à l’Ukraine » alors que les professionnels français de la volaille le pressent d’intervenir contre le « déferlement » de poulets ukrainiens sur le marché français. En solidarité avec le pays en guerre avec la Russie, l’Union européenne a suspendu les droits de douane avec l’Ukraine, rendant les poulets que le pays continue à produire encore plus compétitifs. Mardi, au premier jour du salon des productions animales (Space) à Rennes, le président de l’Anvol et éleveur Jean-Michel Schaeffer a appelé le ministre Marc Fesneau à activer un mécanisme européen, une clause de sauvegarde, pour empêcher la poursuite de ces importations "à droit nul et sans limite de volume". « Je ne veux pas envoyer de signaux hostiles à l’Ukraine », a répondu Marc Fesneau, affirmant que l’activation de la clause de sauvegarde pourrait être assimilée à un « acte d’hostilité ». « Avant de prendre une position définitive », il a aussi dit vouloir établir dans quelle mesure la suspension des droits de douane « déstabilise ou pas le marché ».

Vaccin influenza : cinq pays tiers ont annoncé des embargos sur la volaille française

Alors que la vaccination contre l’influenza aviaire débutera début octobre, « cinq pays ont décidé de ne plus accepter d’importer des volailles françaises », a annoncé Jean-Michel Schaeffer, le président d’Anvol (interprofession des volailles de chair), le 7 septembre en conférence de presse. Il s’agit de quatre pays asiatiques (Japon, Hong Kong, Taïwan, Thaïlande), ainsi que du Canada. Ces embargos concernent l’ensemble des produits de volailles. Interrogé par Agra Presse, le président du Cifog (interprofession du foie gras) Éric Dumas note que ces décisions étaient prévisibles et que « les discussions ne sont pas rompues ». Cumulées, ces cinq destinations représentent « 20 % des exportations de foie gras en valeur ». Le Japon est également un important débouché pour les poulets de Bresse. « Notre crainte, c’est que d’autres pays les rejoignent dans les prochaines semaines », s’inquiète M. Schaeffer, saluant toutefois la « mobilisation historique des services de l’État en matière de diplomatie sanitaire ». Au printemps, la filière européenne des volailles indiquait craindre jusqu’à « une quarantaine » d’embargos. Une estimation qui reste d’actualité. L’export représente 1 Md€ pour la volaille française (sur un chiffre d’affaires global d’environ 7 Md€).

Prix du lait : toujours en désaccord avec Lactalis, l’Unell saisit le médiateur

La principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, l’Unell, a saisi le 30 août le médiateur des relations commerciales agricoles, explique un communiqué de l’Unell du 12 septembre. Les négociations entre les producteurs et l’industriel n’ont pas permis de trouver un accord sur le prix du lait. L’Unell « demande la prolongation de la clause de sauvegarde » qu’elle avait activée début juillet comme le prévoit l’accord-cadre signé avec Lactalis. Le communiqué précise que l’accord-cadre prévoit que le prix du lait reste bloqué au même niveau que ces derniers mois, soit 425,67€/1000l (prix de base 38/32). « Nous n’avons pas pu solutionner notre différend avec le groupe Lactalis. Au contraire nous avons constaté le durcissement de la position du groupe », affirment les producteurs. Ils assurent que la position tenue par Lactalis va à l’encontre de ses « engagements ». Dans un communiqué transmis à Agra Presse, Lactalis France déclare qu’elle « souhaite voir aboutir la médiation ». L’entreprise ajoute qu’à la demande du médiateur, elle « respecte la confidentialité des échanges, et annonce néanmoins que le prix du lait sera supérieur au résultat de la formule contractuelle afin de proposer un prix annuel 2023 aussi élevé qu’en 2022. ».

Lait/climat : la filière s’engage à accélérer sa décarbonation

L’interprofession laitière (Cniel) et ses partenaires — Chambres d’agriculture, Eliance et Idele — ont signé en présence du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le 12 septembre, au Salon de l’élevage (Space) à Rennes, des « engagements de déploiement opérationnel » pour « accélérer la transition environnementale et climatique » de la filière en atteignant ses objectifs de décarbonation. Les émissions de gaz à effet de serre de la filière ont baissé de 8 % entre 2016 et 2021 et la stratégie de responsabilité sociétale de la filière, France Terre de Lait, prévoit une réduction de 17 % de l’empreinte carbone des activités laitières d’ici 2025. « Nous voulions montrer que nous sommes engagés depuis très longtemps sur ce sujet avec nos partenaires et que nous sommes capables de nous inscrire dans les objectifs gouvernementaux [affichés dans la planification écologique, N.D.L.R.] tout en augmentant ou en maintenant les revenus des éleveurs », explique la directrice générale du Cniel, Caroline Le Poultier-Helleisen. Cette réduction de l’empreinte carbone de la filière se fera « en maintenant le volume de lait produit », souhaite-t-elle. Le détail de la planification écologique doit être précisé dans les prochaines semaines. D’après un document publié en juillet par le secrétariat général à la planification écologique, le gouvernement ambitionne de réduire les émissions issues de l’élevage à hauteur de 5 Mteq CO2 d’ici 2030.

Céréales ukrainiennes : la Pologne prévient qu’elle prolongera unilatéralement les restrictions

Le gouvernement polonais a annoncé, le 12 septembre, son intention de prolonger unilatéralement l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes sur son territoire si la Commission européenne ne prorogeait pas les mesures de restriction en place. L’UE a en effet autorisé depuis le mois d’avril cinq États membres (Pologne, Bulgarie, Hongrie, Roumanie et Slovaquie) à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu’ils n’empêchent pas le transit de ces produits vers d’autres pays. Ces mesures expirent le 15 septembre mais un certain nombre d’États membres d’Europe de l’Ouest s’opposent à leur reconduction estimant que le plus important serait de renforcer les couloirs de solidarité permettant le transport des céréales ukrainiennes vers les ports européens. « Si Bruxelles ne maintient pas l’embargo, nous mettrons en place ces solutions nous-mêmes. Il s’agit d’une question fondamentale pour nous. Les intérêts de la campagne polonaise sont les plus importants », a indiqué le gouvernement de Pologne, où des élections auront lieu le mois prochain. L’Ukraine a, elle, annoncé le même jour être prête à saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour exiger une compensation de la Pologne si celle-ci décide de prolonger son interdiction.

Blé : nouveau recul des estimations de récolte mondiale (USDA)

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a de nouveau abaissé son estimation de production mondiale de blé pour la campagne en cours, principalement du fait de récoltes inférieures aux attentes en Australie, Canada et Argentine, selon des chiffres publiés le 12 septembre. Après avoir déjà diminué ses prévisions de 3,3 millions de tonnes en août, l’USDA les a encore réduites de 6 millions de tonnes dans son dernier rapport mensuel WASDE, très suivi par les analystes et le monde agricole. À 787 millions de tonnes pour la campagne 2023-24, qui va d’une récolte à l’autre (juin à mai de l’année suivante), la production mondiale de la céréale reine est désormais attendue en repli par rapport au millésime 2022-23 (790 millions de tonnes). Dans le détail, l’USDA voit les volumes moissonnés en Australie se contracter de trois millions de tonnes Le département australien de l’Agriculture a indiqué, début septembre, s’attendre à une "chute" de la production des cultures d’hiver, dont fait partie le blé. L’État du Queensland (nord-est), ainsi que le nord de la Nouvelle-Galles du sud (sud-est) et le sud de l’Australie-Occidentale (sud-ouest) ont notamment été affectés par des conditions sèches, attribuables au phénomène météorologique El Nino.

Betterave sucrière : SESVanderHave identifie un gène de résistance à la jaunisse

Le leader mondial des semences de betterave SESVanderHave (Belgique) et l’Institut de recherche sur la betterave sucrière (IFZ, Allemagne) ont annoncé, dans un communiqué de presse du 7 septembre, avoir identifié un gène de résistance au virus de la jaunisse de la betterave. Financées par le ministère allemand de l’Agriculture, les recherches « ont démontré que les facteurs de sensibilité aux virus de la jaunisse de la betterave sucrière peuvent être efficacement désactivés pour engendrer une résistance aux virus », souligne le communiqué. Plus spécifiquement, ces travaux permettent « d’identifier les variations naturelles dans le patrimoine génétique de la betterave sucrière et de les rendre utilisables pour la culture en temps utile ». Aux yeux de Hendrik Tschoep, directeur de la sélection chez SESVanderHave, « cette découverte offre un grand potentiel pour les programmes de sélection de la betterave sucrière dans le monde entier. Ne détenant aucun brevet pour le gène identifié, l’entreprise SESVanderHave et IFZ s’engagent en effet « à partager leurs résultats avec l’ensemble de la communauté scientifique et de sélection ». Depuis l’arrêt des dérogations accordées aux néonicotinoïdes en janvier, l’industrie européenne de la betterave sucrière s’alarme d’un manque de solutions pour lutter contre la jaunisse de la betterave.

Biostimulants à base d’urine humaine : Toopi Organics va construire deux usines

À l’occasion d’une conférence presse le 12 septembre, l’entreprise de biotechnologies Toopi Organics a annoncé avoir levé 16 M€, dont 11 M€ auprès de fonds privés. « Ces fonds vont permettre à Toopi Organics d’étendre son réseau de collecte d’urine humaine, de développer trois nouveaux biostimulants urino-sourcés, et de construire deux usines de transformation d’une capacité de 1 million de litres par an chacune, implantées en France et en Belgique », précise le communiqué de presse de l’entreprise. D’ici 2027, elle espère ainsi atteindre un CA de 15 M€ contre 100 000 € aujourd’hui. Créée en 2019, l’entreprise s’est fait connaître grâce au Lactopi Start, un biostimulant pour lequel de l’urine humaine est utilisée comme milieu de culture pour des micro-organismes qui se multiplient par fermentation. Bénéficiant d’autorisations de mise sur le marché dans six pays européens, le produit est d’ores et déjà commercialisé en Belgique via la coopérative agricole SCAM. Quant à la commercialisation en France, « elle débutera en octobre avec le distributeur Qualifert », a précisé Alexandra Carpentier, d.g. de Toopi Organics. Parmi les financeurs figure le fonds singapourien VisVires New Protein, déjà investisseur historique de la start-up Ynsect (fertilisants et aliments issus d’insectes). Toopi Organics a également reçu 3,8 M€ de l’Ademe et 1,1M€ de subventions France 2030 accordées par Bpifrance.

Négociations commerciales : Fesneau « vigilant », Bercy avance sur un projet de loi

interpellé par les représentants de la filière laitière sur la question des négociations commerciales anticipées à l’occasion de son déplacement au Space, le 12 septembre, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a assuré qu’il serait « vigilant » sur la situation du maillon agricole. « Il ne faut pas qu’au motif que certains ont des difficultés à se nourrir, on vienne taper sur le monde agricole », affirme-t-il. Les laiteries et les producteurs de lait demandent au gouvernement de reconnaître « la spécificité » de la filière pour ne pas être concernés par l’avancée des négociations avec la grande distribution, sans succès pour le moment. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire recevait le même jour, avec la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, les députés Guillaume Kasbarian, président de la commission des Affaires économiques, et Frédéric Descrozaille, artisan de la loi sur les négociations commerciales adoptée en début d’année, pour travailler sur un projet de loi. La liste des 75 plus grands fournisseurs de la grande distribution reste d’actualité, précise Bercy à Agra Presse. Le texte vise à avancer la fin des négociations « au 15 janvier » et sera déposé « dès la première semaine d’octobre », a indiqué le ministre sur LCI. Le gouvernement saisira l’Observatoire des prix et des marges pour « vérifier que les marges des producteurs sont bien protégées », ajoute-t-il.

Métiers sous tension : la majorité prête à régulariser les sans-papiers concernés, assure Véran

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a rappelé le 12 septembre sur Cnews-Europe1 que « l’ensemble de la majorité » défendait le volet régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension contenu dans le projet de loi immigration du gouvernement. Il fait suite à une tribune publiée la veille dans le quotidien Libération, signée par une trentaine de députés et sénateurs de gauche et du centre, favorable à cette mesure. « Il se trouve que l’ensemble de la majorité tient à cette mesure, c’est celle qui permet à des étrangers qui travaillent dans notre pays, qui sont déjà là depuis un moment, qui ont un salaire et qui peuvent faire vivre leur famille, de demander eux-mêmes à être régularisés lorsqu’ils sont irréguliers » a-t-il déclaré. Dans le cadre du projet de loi immigration, un volet concerne la création d’un titre de séjour « métiers en tension », permettant de régulariser les personnes sans papiers volontaires. La liste des métiers en tension, révisée en 2021, inclut maraîchers, horticulteurs et arboriculteurs salariés et il est laissé aux Régions le choix des métiers en tension sur leur territoire. La disposition est vue comme une des solutions pour lever la pression sur l’embauche de travailleurs saisonniers, problème récurrent dans les exploitations.

PLOA : annonces « satisfaisantes » pour la FNSEA, « intéressantes » pour la CFDT

Dans un communiqué paru le 11 septembre, la FNSEA « prend acte avec satisfaction » des annonces faites la veille par le ministre de l’Agriculture sur le salon Terres de Jim organisé par les Jeunes agriculteurs. Et de citer notamment « l’accompagnement des projets agricoles pour favoriser les installations, et la nécessité d’appuyer les agriculteurs dans la transition écologique ». Le syndicat majoritaire appelle « toutefois à ne pas oublier que l’objectif d’un nombre plus important d’installations passe par la capacité à donner aux porteurs de projets des perspectives en termes de revenu et de conditions de vie ». Il demande des mesures, notamment fiscales, en faveur de la « compétitivité de la Ferme France ». De son côté, la CFDT Agri-Agro considère que les annonces sont « intéressantes ». Et de citer l’amélioration du service de remplacement ou la mise en place d’un guichet unique pour accueillir de nouveaux actifs en agriculture. Le syndicat rappelle toutefois sa demande de renforcer le rôle des élus salariés dans la gouvernance des Chambres d’agriculture, et critique une loi de finances qui continue de soutenir « les exploitations agricoles les plus intensives en capital, en intrants – dont pesticides – et maintiendra l’emploi agricole dans une forme de précarité peu attractive ».

Machinisme : Claas, Amazone et AgXeed créent un consortium sur l’automatisation

Les constructeurs Claas (tracteurs, moissonneuses…), Amazone (charrues, semoirs, pulvérisateurs…) et AgXeed (robots agricoles) ont annoncé le 12 septembre la création d’un consortium sur l’automatisation des machines et chantiers agricoles. Leur projet « 3A » (pour automatisation et autonomie avancées), ouvert à d’autres fabricants, prévoit d'« accélérer le développement, la normalisation et la commercialisation d’attelages tracteur/outil partiellement ou entièrement autonomes », selon un communiqué. Une première technologie, « prête à être commercialisée », est un logiciel de planification et d’exécution de tâches, jusqu’ici destiné aux robots autonomes et désormais utilisable pour commander des tracteurs et leurs outils. Le consortium propose ainsi des solutions automatisées, voire autonomes, pour la préparation des sols. De nombreux avantages sont mis en avant. Qu’il s’agisse du tracteur ou de l’outil, tous les travaux sont exécutés en fonction de ce que l’utilisateur a programmé en amont. Le système utilise des capteurs pour détecter les incidents au niveau de l’attelage, avant de les corriger de manière autonome. Autres intérêts : des chantiers « moins énergivores », qui s’exécutent tout seuls et libèrent du temps pour réaliser d’autres tâches.

Photovoltaïsme : Cédric Cogniez, ex-directeur général d’Advitam, rejoint TSE

Écarté en octobre 2022 de la coopérative Advitam, Cédric Cogniez rebondit dans l’énergie solaire. TSE a annoncé le 12 septembre embaucher l’ex-directeur général du groupe nordiste. Cédric Cogniez rejoint le leader du photovoltaïsme et de l’agrivoltaïsme en tant que directeur des partenariats agricoles. Agé de 52 ans, ce diplômé de l’Institut des hautes études de droit rural et d’économie agricole (Ihedrea) a passé huit ans chez Advitam, après être entré en 1996 comme consultant chez Cerfrance Nord-Pas-de-Calais.