Coopératives d'alimentation animale
Les coopératives d’alimentation animale se mobilisent

Cédric MICHELIN
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Pour réduire leur empreinte carbone, les coopératives de nutrition animale affichent leur volonté de développer des filières locales de production de protéines et de s’engager à ne pas importer du soja qui provoque de la déforestation dans les pays producteurs.

Les coopératives d’alimentation animale se mobilisent
L’idée aussi est que les éleveurs qui s’engagent dans une démarche de décarbonation de leur activité puissent valoriser cet effort sur l’alimentation de leurs animaux.

Les coopératives de nutrition animale veulent prendre leur part à la lutte contre le changement climatique en contribuant à la décarbonation de leur activité. C’est ce qu’a assuré Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale, le 4 novembre. « Aujourd’hui, 60 à 70 % de l’empreinte carbone des filières animales trouvent leur origine dans l’alimentation des animaux et sur cette masse 80 % en reviennent aux matières premières utilisées », estime Frédéric Monnier, vice-président. D’où l’intérêt de faire porter les efforts sur l’approvisionnement des usines en matières premières. Première démarche évoquée : le développement de filières protéines locales, notamment des protéagineux et de soja pour lesquels l’Europe et la France sont lourdement déficitaires. Les coopératives misent sur la recherche et le développement de semences mieux adaptées qui ont été longtemps délaissées ainsi que sur la structuration des filières. Celle-ci passe notamment par la contractualisation avec les éleveurs et le déploiement d’outils de transformation.

Une étude de faisabilité en cours

La deuxième démarche vise à travailler sur la durabilité du soja importé. À savoir que les coopératives sont prêtes à s’engager et à n’importer que du soja ou tourteau de soja qui n’entraîne aucune déforestation à l’horizon 2025 pour réduire l’empreinte carbone. Ce qui permettrait d’économiser 1,4 million de tonnes d’équivalent CO2 selon Coop de France Nutrition animale. Cette « zéro déforestation importée » a nécessairement un coût, que Frédéric Monnier évalue de 20 à 70 millions d’euros. Ni la filière, qui perdrait sa compétitivité vis-à-vis de la concurrence européenne notamment, ni le consommateur ne sont prêts à payer ce surcoût, estime-t-il néanmoins.