Réserve naturelle de La Truchère-Ratenelle
40 ans de gestion et de préservation de la biodiversité

Régis Gaillard
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Non loin de la confluence entre la Saône et la Seille, se trouve la réserve de La Truchère-Ratenelle. Sur moins de 100 hectares, elle abrite des milieux aussi différents que des étendues de sables, une tourbière, un étang marécageux et des forêts fraîches.

40 ans de gestion et de préservation de la biodiversité
Il y a depuis quelques temps le retour du pâturage. ©CENB F. Jeandenand

Il y a plusieurs milliers d’années, les étendues sableuses et la tourbière commençaient à se former. L’évolution des paysages s’est accentuée depuis le Moyen Âge avec la création de l’étang et d’importants phénomènes de dépôts puis d’érosion des sables ayant conduit à leur forme dunaire. Les boisements ont progressivement colonisé cet espace à partir des années 1950, période qui marqua l’abandon progressif des pratiques pastorales sur le site. Dès 1970, des universitaires se mobilisent pour la mise en place d’un dispositif de protection du site afin d’éviter l’exploitation du sable et de la tourbe, de limiter l’urbanisation et les modifications hydriques de cet espace remarquable. Le 3 décembre 1980, la Réserve naturelle nationale de La Truchère-Ratenelle est créée par décret ministériel. En 1990, la gestion en est confiée par l’État au Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Bourgogne.

Retour du pâturage

Sans entretien, les étendues de sables et leurs pelouses régressent naturellement au profit des landes puis des boisements. Même s’il peut sembler paradoxal (voir contradictoire) de lutter contre la dynamique naturelle dans une réserve, un des enjeux majeurs est le maintien de ces espaces ouverts sur sable qui accueillent une faune et une flore particulières et remarquables. D’importants travaux de rajeunissement de ces dunes de sables ont été réalisés ces dernières années. Pour assurer l’entretien courant de ces milieux, des troupeaux ont retrouvé le chemin de la réserve. Sur les parcelles propriétés du CEN, la "non intervention" est privilégiée, redonnant un caractère plus naturel aux boisements avec, notamment, de nombreux bois morts. Seules les opérations nécessaires à la sécurité sur les sentiers sont mises en œuvre. Cependant, la présence d’espèces végétales indésirables car invasives, telles le chêne rouge et le robinier faux-acacia, conduit à réaliser des travaux visant leur limitation. Le bon état de santé des milieux humides est principalement lié à la qualité et la quantité des eaux qui y circulent. Quelques travaux destinés à assurer le maintien d’un haut niveau d’eau dans l’étang Fouget ou encore à restaurer des mares peuvent être ainsi mis en œuvre.

Au cours de l’année 2021, le CEN invitera à célébrer ses 40 bougies lors de temps festifs. Le premier rendez-vous est fixé le 5 juin à la tombée de la nuit et prendra la forme d’une projection cinématographique depuis les dunes de sable. Elle fera suite à une visite-découverte des lieux.