Gouvernement
François Bayrou à Matignon

Emmanuel Macron, président de la République a nommé François Bayrou comme premier Ministre vendredi 13 décembre. Il a été chargé de former un gouvernement au plus tôt.

François Bayrou à Matignon
François Bayrou a été nommé Premier ministre ce vendredi 13 décembre. Copy Jacques Paquier Flikr

L’annonce était attendue pour jeudi 12 décembre, elle est finalement tombée vendredi 13. Jour de chance ou de malchance selon. À 12 h 47, Emmanuel Macron, président de la République a nommé François Bayrou, premier Ministre. Il succède à Michel Barnier, contraint de déposer sa démission le 5 décembre suite au vote de la motion de censure à l’Assemblée nationale.

Né en 1951 dans les Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou a été ministre de l’Éducation à trois reprises entre 1993 et 1997 et ministre de la Justice en 2017. Il est nommé Haut Commissaire au plan en 2020. Il est, en parallèle, président du Mouvement démocrate (Modem) depuis 2007 et maire de la ville de Pau.

François Bayrou n’est pas donc pas un jeune premier en politique. Il est également connu du monde agricole. Il a en effet commencé sa carrière politique comme chargé de mission au cabinet de Pierre Méhaignerie, ministre de l’Agriculture de Raymond Barre, de 1979 à 1981. Issu d’une "famille de petits exploitants agricoles" comme on peut le lire sur le site Internet de son parti politique, il participe aujourd’hui encore à l’exploitation familiale. Il a également souvent pris position pour défendre l’agriculture. En juin 2021, dans sa note stratégique « l’agriculture enjeux de reconquête », il avait notamment souligné « une myriade de déficits plus ou moins importants, révélant la faiblesse sectorielle ou le déficit de compétitivité de pans entiers de l’agriculture française ». En mai 2021, le Haut-Commissaire au plan annonçait la nécessité de faire « un plan Marshall de reconquête » de l’agriculture. « La souveraineté alimentaire est un sujet central pour l’avenir de la Nation et pas pour les agriculteurs seulement », avait alors déclaré le Haut-Commissaire au plan. Un signe que les mesures annoncées ces dernières semaines pour l’agriculture seront maintenues ? L’avenir le dira.

Réactions

La Coopération agricole : L'urgence de former un gouvernement

Le président de La Coopération agricole (LCA) a réagi à la nomination de François Bayrou à Matignon, en remplacement de Michel Barnier qui a fait l’objet d’une motion de censure le 4 décembre dernier par l’Assemblée nationale.  S’il « prend acte » de cette nomination, Dominique Chargé a déclaré dans un communiqué du 13 décembre que « l’urgence » est de « former un gouvernement sans délai pour concrétiser les engagements envers le monde agricole, indissociables de l’intérêt général ». Il appelle « à la responsabilité et à la coopération de tous. Une stabilité politique durable est essentielle pour restaurer la confiance, relancer la compétitivité et garantir notre souveraineté alimentaire », a-t-il indiqué. 

Arnaud Rousseau : "Toutes les solutions sont sur la table"

Sur le réseau X, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a félicité François Bayrou pour sa nomination en tant que Premier ministre. "Nous attendons de sa part, dans les tout premiers moments de sa prise de fonction, un engagement fort sur les sujets agricoles qui sont au cœur des mobilisations des agriculteurs depuis un an : revenu, moyens de production, simplification. Toutes les solutions sont sur la table, nous avons urgemment besoin de concrétisation, de visibilité et d’engagement !", a-t-il écrit.

Les nombreuses attentes de la FNSEA et des JA

Dans un communiqué commun du 13 décembre, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) « adressent leurs félicitations à François Bayrou » pour sa nomination à Matignon. Les deux syndicats agricoles souhaitent le rencontrer en urgence pour lui exposer les nombreux défis agricoles qu’il va devoir relever. Évoquant un « contexte de crise économique, sociale et morale », ils entendent que le Gouvernement qui sera nommé reprenne « immédiatement les travaux permettant de respecter les promesses faites au plus haut niveau de l’État aux agriculteurs ». Parmi ces urgences : les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale, mais aussi l’examen de nombreux textes sur la simplification, sur la libéralisation des contraintes du métier, sur la démocratie agricole et naturellement le Projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA). « Jeunes Agriculteurs et la FNSEA appellent de leurs vœux un examen d’ici le printemps 2025 d’un projet de loi ambitieux sur le revenu agricole », soutiennent les deux organisations qui souhaitent aussi que le nouveau Premier ministre fasse tout pour rejeter l’accord avec le Mercosur.