Fruits et légumes
L’OCM fruits et légumes, 20 ans après

Publié par Cédric Michelin
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Créée par le règlement (CE) n° 2200/96 du 28 octobre 1996 et entrée en vigueur en 1997, l’Organisation commune des marchés (OCM) dans le secteur des fruits et légumes a 20 ans.

L’OCM fruits et légumes, 20 ans après

L’Areflh* a présenté son bilan et ses perspectives à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Apfelso** à Agen. Particularité de cette OCM, elle est cofinancée par les producteurs, réunis en Organisation de producteurs (OP), et l’UE. « L’OCM unique et ses dispositions fruits et Légumes a été conçue et reste un outil toujours innovant, pilote et cofinancé » constate André Graglia, directeur de l’Apfelso. L’OCM concourt à l’organisation du marché, et à la régulation des prix à la production. « Pour réaliser les objectifs qui leur sont assignés par l’OCM, les OP mettent en œuvre des programmes d’actions de 3 ou 5 ans » précise Andrea Tivoli, représentant de l’Areflh à Bruxelles. Le but de ces programmes poursuit-il est « l’adaptation des outils de production à la demande des marchés et aux attentes des consommateurs ; la concentration de l’offre ; l’amélioration de la qualité ; le soutien à une agriculture durable ; l’adaptation au changement climatique ; la conquête de nouveaux marchés ; la prévention et la gestion de crises ». « L’OCM fruits et légumes constitue un outil puissant et joue un effet de levier important pour l’organisation des producteurs, leur compétitivité et l’adaptation et la modernisation de leurs outils de production » poursuit-il. Ainsi, du fait de la dynamique créée par les OP, l’ensemble du secteur des fruits et légumes a renforcé sa capacité d’adaptation à la demande des marchés et permis aux exploitations agricoles associées de moderniser leurs outils de production (surfaces cultivées et systèmes de culture). L’OCM a porté ses fruits, puisque de 2004 à 2015, le nombre d’OP en Europe a augmenté de 11 %, passant de 1 547 à 1 719. Toutefois, les niveaux d’organisations des producteurs sont très différents selon les pays. Ainsi, il est supérieur à 70 % en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas ; il est à plus de 50 % dans des pays comme la France, l’Espagne et l’Italie ; alors que les pays de l’Europe de l’Est sont faiblement organisés. Le soutien est directement lié à l’organisation des producteurs, et à la qualité des programmes opérationnels déposés. Pour la France, le montant total des aides versées par l’Union européenne au secteur des fruits et légumes est passé de 89 millions d’euros en 2007 à 106 millions d’euros en 2015 (soit une augmentation de 18 %). Et maintenant ? L’Areflh est en train de rédiger un Livre blanc sur l’OCM fruits et légumes. « Notre objectif de fond est le maintien de l’OCM fruits et légumes dans la PAC post 2020, annonce le Français Jean-Louis Moulon, président du collège producteurs de l’Areflh. Le document mettra en exergue les retombées positives de l’OCM F&L pour l’ensemble de la production et du secteur ». Il comportera une série de propositions visant à conforter et renforcer l’OCM : simplification administrative, renforcement des associations d’OP (AOP), renforcement de la transparence des marchés, etc. Ce Livre blanc sera présenté début septembre au Parlement européen.

 

* Assemblée des Régions d'Europe Fruitières, Légumières et Horticoles

** Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-ouest