Tendance commerciale semaine 24-2017
Les marchés animaux ont anticipé le coup de chaleur et ses effets sur la consommation

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

 

Les marchés animaux ont anticipé le coup de chaleur et ses effets sur la consommation

Bovins de boucherie

Le paysage de la commercialisation de la viande bovine est en train de sérieusement changer, et ceux qui ne sauront pas prendre ce virage risquent gros. La tendance est à la remise en avant de ces produits dans les magasins en redonnant du lien avec le consommateur. C’est la démarche que cherchent à mettre en place les distributeurs, mais ce lien ne peut se faire qu’avec des professionnels de la viande (bouchers dans les rayons) et à la participation des éleveurs qui font la promotion de leurs produits. Le jeu de la proximité est là pour rassurer le consommateur, avec une attention particulière sur les conditions d’élevage et le bien-être animal. Les animaux qui entrent dans ces démarches touchent des plus-values directement des magasins qu’ils soient ou non dans la démarche "Cœur de gamme".

La vente directe est également en plein essor, que ce soit à la ferme, dans des magasins d’éleveurs ou sur internet qui connaît un franc succès dans les grandes métropoles. Le niveau des prix pratiqués dans ces modes de commercialisation n’est pas beaucoup plus élevé que dans les magasins traditionnels (hors promotion), mais ils permettent une plus juste rémunération aux éleveurs en supprimant les intermédiaires. Attention toutefois à certains qui fixent encore des niveaux de prix sans doute trop bas… Ces modes de vente doivent bien évidemment assurer une qualité constante et irréprochable.

La fixation du prix de la viande est de plus en plus complexe à observer, car de nombreuses plus-values (démarches qualité, filière, Label… ou Cœur de gamme) sont attribuées, le plus souvent, en différé. Le niveau de base reste celui observé sur les marchés de bétail vif dont les volumes ne sont malheureusement pas en augmentation. De plus en plus d’opérateurs se basent sur les cotations régionales. Or, ces grilles sont le résultat de remontées de prix depuis les abattoirs sur les ventes de la semaine précédente où les primes sont plus ou moins intégrées. Ce système a un effet stabilisateur important, ce qui peut être bon quand les prix sont satisfaisants, mais pernicieux quand ils sont insuffisants pour les éleveurs.

Cette période transitoire entre la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été est toujours difficile à passer. La demande se tasse en raison de plusieurs facteurs. Les familles préparent les vacances d’été et sont plus prudentes dans leurs achats. La période des soldes approche et sera également une charge sur les budgets. Sur les marchés, l’animation commerciale est un peu plus calme avec des industriels qui ont anticipé le coup de chaleur qui peut pénaliser les ventes. Le commerce est normal sans plus pour les animaux de qualité bouchère avec des tarifs stables dans les très bonnes femelles charolaises ou limousines. La demande se tasse dans les allaitantes de choix secondaire ce qui pèse sur les prix. Dans les laitières, l’offre est limitée sur la région. Les tarifs sont facilement reconduits avec même quelques opérateurs qui accordent de légères plus-values dans les vaches holsteins ou montbéliardes. En jeunes bovins, les tarifs se maintiennent dans les bons charolais ou limousins.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

De nombreux animaux proches de la finition prennent directement le chemin des abattoirs, car ils offrent peu de marges de travail aux engraisseurs en cette saison. Cela vient charger le marché de la viande à une période où la demande se tasse. Les gros opérateurs maintiennent leur flux de rotation et reste à l’achat sur des marchés peu approvisionnés à la saison. Le commerce est normal pour des tarifs sans changement dans le bon maigre. La commercialisation est plus sélective dans le bétail plus commun ou les animaux maigreux qui vont engendrer plus de frais jusqu'à l’automne ou la fin de l’année.

 

Broutards

L’offre est plus régulière et les exportateurs sont également à l’achat pour compenser la semaine passée. La vente est normale et les tarifs qui se tiennent à des niveaux corrects dans les bons mâles d’automne charolais ou limousins. Les tarifs plafonnent dans les taurillons lourds. La marchandise de milieu de gamme trouve preneur sur l’Espagne à des prix convenables, mais les mâles de moindre conformation ou légers restent faiblement valorisés. Les femelles de qualité, herbées et vaccinées restent recherchées, mais le placement demeure très calme dans la grande majorité pour des tarifs reconduits, mais toujours peu soutenus.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

Le creux des vêlages et une demande régulière sur l’Espagne dans les gros veaux viandés permettent une activité assez régulière. Les intégrateurs doivent ajuster leurs prix, pour éviter un nouvel exode dans les bons veaux holsteins. Le prix se stabilise dans les bons montbéliards, mais les engraisseurs profitent du report de l’offre dans le Sud-Est pour pratiquer un tri plus sévère dans les ordinaires avec quelques moins-values. Peu de changement dans les croisés blanc bleus ou montbéliards avec une gamme de marchandise toujours très étendue.

 

Ovins

Le marché profite d’un meilleur équilibre entre l’offre et la demande même si les opérateurs se montrent assez prudents face au coup de chaleur qui peut être très vite pénalisant à la vente. La demande intérieure se concentre sur l’agneau de pays avec une communication des magasins qui tend à rapprocher le consommateur de l’éleveur. Les tarifs sont stables dans les brebis.

 

Porcs

L’activité commerciale demeure régulière avec une consommation qui ne semble pas trop pâtir pour le moment du coup de chaleur. Le cours sur le Marché du porc breton est étal à 1,485 € du kilogramme pour le 56 TMP.