Jeunes primés
La Saône-et-Loire, terre de champions

Françoise Thomas
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Ce même soir de décembre 2020, Lou-Anne Lorphelin était désignée 4e Dauphine de Miss France 2021, et Gaëlle Brochot et Florent Pajor élus respectivement Miss Agri Junior et Mister Agri 2021. Leurs points communs à tous les trois ? Des distinctions nationales, la jeunesse, des idées à défendre et la Saône-et-Loire comme terre natale !

La Saône-et-Loire, terre de champions
Masqués mais heureux et fiers, Christian Bonnot du lycée de Fontaines, Florent Pajor Mister Agri, Gaëlle Brochot Miss Agri Junior et Frédéric Brochot du Conseil départemental.

En remettant les médailles du département à Miss Agri junior et Mister Agri 2021, Frédéric Brochot n’a pu que souligner la fierté de tout un département devant ces titres nationaux attribués à deux enfants du pays.
Le vice-président du Département en charge de l’agriculture a cependant espéré pouvoir organiser en l’honneur de ces deux jeunes une réception digne de ce nom, celle de ce vendredi 8 janvier étant réduite aux stricts minimum compte tenu des conditions sanitaires…

Frédéric Brochot a enfin particulièrement insisté sur sa fierté de voir sa propre région, le Morvan, très bien représentée par ces deux jeunes, qui plus est par une jeune femme portant le même patronyme !
« Vous donnez l’image d’une agriculture qui va de l’avant, qui travaille et qui vit au contact des autres, a-t-il insisté, l’image d’une agriculture moderne, ouverte à ce qui se passe à l’extérieur », et ce, au –delà d’un contexte difficile à bien des niveaux.

Un lycée ravi

Parmi la poignée de personnes présentes, un autre représentant était aussi particulièrement fier, celui du lycée de Fontaines, qui a formé les deux jeunes gens. Ainsi pour Christian Bonnot, « ces titres sont surtout l’occasion de souligner que la Saône-et-Loire est un grand département agricole qui dispose d’atouts : son climat, son sol, et… sa jeunesse ! Une jeunesse engagée et, on le voit, particulièrement passionnée ! »
Le souhait de s’inscrire à ces élections a été une démarche personnelle de la part de Florent Pajor et de Gaëlle Brochot, encore étudiante à Fontaines. Le lycée ne va donc pas utiliser ces titres, « mais cela nous oblige indirectement à innover, à produire autrement, explique encore Christian Bonnot, et cela oblige forcément notre politique éducative à se tourner vers cet optique-là ».

Mais malgré l’enthousiasme et la fierté bien légitimes autour de ces titres, la situation sanitaire limite encore et toujours tout. De ce fait pour l’instant, les deux jeunes gens ne savent pas encore comment ils vont pouvoir faire fructifier leurs nominations. « J’aurai adoré participer au salon de l’agriculture pour parler agriculture, échanger, expliquer », relate ainsi Florent Pajor. Mais le SIA 2021 n’aura pas lieu, comme de nombreuses manifestations où l’on pouvait rencontrer habituellement les miss et misters agricoles. Cependant là encore, parions que cette jeunesse agricole va parfaitement savoir s'adapter.

Miss Agri Junior : tous les champs des possibles

Miss Agri Junior : tous les champs des possibles

Gaëlle Brochot, 17 ans, est encore au lycée. En terminale bac pro CGEA à Fontaines, en voie d’apprentissage, elle ne sait pas encore vers quoi précisément elle va s’orienter plus tard. Non issue directement du monde agricole, la filière lui est malgré tout apparue comme une évidence il y a quelques années, lorsqu’elle a opté pour l’enseignement agricole en classe de quatrième. « Les cours généraux, ça ne me convenait pas, et même si je n’avais pas les bases de l’agriculture, cela me tentait beaucoup ». Ce qui l’intéresse par-dessus tout « c’est découvrir autre chose, être dehors, faire des activités très différentes », autant d’éléments que permet en effet l’agriculture et qui conviennent toujours à la jeune fille, aujourd’hui encore.

Si à priori, son premier projet n’est pas de s’installer un jour, elle n’exclut rien : « je ferai de toute façon un métier dans l’agriculture. Je vais poursuivre par un BTS Acse, ce qui reste encore global », et qui lui permettra donc de conserver tous les champs des possibles en terme d’orientation et de métier.

Actuellement, dans la ferme où elle fait son apprentissage, elle touche justement à un panel d’activités agricoles très variées : élevage bovin et volaille, transformation et vente directe. De quoi l’aider à terme à peaufiner ses préférences.

Sa participation à l’élection de Miss Agri Junior a été décidée en quelques heures et surtout plébiscitée par son petit ami. La jeune fille y a finalement vu l’opportunité de défendre la place des femmes dans ces métiers, et que tous ces acteurs et actrices ont de quoi être fiers de ce qu’ils font !

Ce qu’elle présentait ainsi dans sa candidature : « Nous veillons à une bonne qualité de nos produits pour nos clients ! Je veux ainsi montrer que dans l’agriculture, réputée pour être un métier d’hommes, les femmes elles aussi ont leur mot à dire. Toujours garder la tête haute, le résultat en vaut la peine ! ». Un message et un sourire qui ont plu. Gaëlle Brochot est Miss Agri Junior pour un an.

Mister Agri : agriculteur et atypique

Mister Agri : agriculteur et atypique

Florent Pajor est un passionné. Le jeune homme à l’enthousiasme communicatif est particulièrement heureux d’avoir été élu Mister Agri à partir d’une photo qui démontre parfaitement son originalité à lui. « J’ai toujours aimé sortir des sentiers battus, faire la promotion des races oubliées et des croisements, des animaux qui ne rentrent pas dans les standards », relate-t-il.

Ainsi grâce à un inoubliable tiré de langue, Petrouchka, qui partage la vedette sur la photo qui a permis l’élection de Florent, est désormais la plus célèbre vache croisée…

Florent Pajor, 29 ans, aide familiale sur la ferme du Breuil gérée par son père et qu’il devrait reprendre en 2024, élève une quinzaine de vaches : des mixtes de montbéliardes et charolaises, limousines, normandes et aubrac.

Il a également une cinquantaine de moutons de toutes les couleurs, eux aussi mixés entre plusieurs races dont des Thônes-et-Marthod et des Baggerbont. « J’obtiens des moutons rustiques et qui répondent la plupart du temps aux conformations bouchères ». Même s’il reconnait que « ce n’est pas toujours une réussite » et être ainsi « rappelé à l’ordre lors de la venue du négociant qui ne me propose pas grand-chose », il assume : « je veux continuer mes essais ! »

Le jeune homme, qui revendique donc le choix d’avoir un système qui sorte de l’ordinaire, apprécie plus que tout de passer du temps au milieu de ses animaux. « Cela en fait des animaux super calmes et dociles ». Aussi, avec ce titre de Mister Agri c’est cette passion-là qu’il souhaiterait communiquer. « Je ne peux parler qu’en mon nom propre, je ne veux surtout pas minimiser les galères que certains vivent, mais j’aimerai vraiment échanger sur ce beau métier et expliquer qu’en agriculture, il y a de la place pour tout le monde ».