Girondor
Le leader mondial du cerclage de tonneau

Régis Gaillard
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Lorsque l’on mêle qualité du produit, prestations de services irréprochables et innovations, on obtient Girondor, leader mondial du cerclage de tonneau. Une entreprise qui, après s’être imposée sur le marché hexagonal, part à la conquête du monde.

Le leader mondial du cerclage de tonneau
Philippe Lacour aux côtés de sa fille Laetitia amenée, à terme, à reprendre les rennes de l'entreprise aux côtés de Christophe Sambin.

Self made man. Difficile de trouver expression plus parlante lorsque l’on pense à Philippe Lacour qui préside aux destinées de Girondor. Ce « fils de petit paysan » comme il aime se définir a su, au fil des années et de son parcours, acquérir un indéniable savoir-faire tant en terme technique que de management. « Je viens de Normandie. On peut dire que je suis un autodidacte. J’ai en poche un CAP BEP en électromécanique. Par la suite, j’ai décroché un bac F3 et j’ai fait une année de Math Sup ». Alors qu’il effectue son service militaire, Philippe Lacour gravit rapidement les échelons pour arriver au grade de lieutenant. « À un moment donné, je manageais 80 personnes ». Par la suite, désireux d’enrichir et d’élargir ses compétences, il choisit de travailler en intérim. Avant d’intégrer, en Normandie, une entreprise spécialisée dans le crochet de gouttière. Il y restera une décennie, prenant la tête d’une succursale située à Meursault. « Mais j’avais en tête de devenir mon propre patron ».

Qualité, service et innovation

Alors que l’entreprise choisit de recentrer ses activités, Philippe Lacour décide de sauter le pas et de créer sa propre société de découpage emboutissage en reprenant une structure en liquidation judiciaire. Une réussite avant de basculer dans une autre aventure : la réalisation de cercles pour tonneaux. « C’est le fruit d’une rencontre, lors d’un repas dans le cadre d’une Paulée, avec un tonnelier qui n’arrivait pas à trouver de fournisseur. Nous l’avons alors fourni et, aujourd’hui encore, nous travaillons avec lui ». Née en 1999, l’entreprise Girondor compte aujourd’hui 15 personnes en son sein, sans compter les intérimaires. Parti de zéro, Girondor est aujourd’hui l’un des deux seuls au monde à produire des cercles de tonneaux de vin. « Dès le départ, nous avons souhaité nous démarquer de la concurrence. Nous savions que nous ne pouvions pas nous battre sur le prix. Nous avons alors souhaité aller vers le qualitatif. Nous sommes environ 20 % plus cher que notre principal concurrent, allemand qui, lui, est davantage sur les produits premier prix. L’une de nos forces réside dans le service que nous apportons à nos clients, exigeants. Ainsi, nous sommes hyper réactifs avec des commandes livrées parfois en 48 h voire, en 24 h. Nous avons trois fournisseurs de matière première : un en Allemagne et deux en France. Nous sommes également novateurs, pour nous démarquer de la concurrence, avec des cercles en couleurs et imprimés. Aujourd’hui, nous utilisons ce procédé pour environ 40 % de nos cerclages. À terme, nous souhaitons arriver à 100 %. Il faut aussi savoir que nous développons nos propres machines. Aujourd’hui, nous disposons de 4.500 références de cercle. Et nous en créons toutes les semaines ».

Marché de niche

L’une des particularités de l’entreprise basée à Fragnes – La Loyère est de se situer sur un marché de niche. « Il faut savoir qu’il existe, dans le monde entier, seulement une centaine de tonneliers. Et que seulement 3 % du volume de vin passe par le fût. Donc, nous sommes sur un marché de niche. Il y a environ 10.000 tonnes d’acier utilisées chaque année pour réaliser des cerclages. À nous seuls, nous en utilisons 3.000 tonnes ». Alors que la France demeure le principal marché avec environ 80 % des débouchés, l’entreprise a également des clients en Europe (Espagne, Autriche et Italie) pour écouler 10 % de ses cerclages. Le reste de ses produits trouve preneur aux États-Unis, au Chili et en Australie. Avec, jusqu’à l’an passé, une forte croissance en Californie. Pour, aujourd’hui et malgré la crise ambiante, présenter un chiffre d’affaires en constante hausse pour atteindre quelque 7 millions deux cent mille euros.

Investir pour grandir
L'actuel parc de machines va être enrichi à court terme, conséquence d'un investissement conséquent.

Investir pour grandir

Fragilisé par la crise sanitaire, le secteur industriel profite dans le cadre de France Relance de fonds de soutien à l’investissement. Il complète les aides sectorielles mises en place par l’État et s’inscrit dans le cadre du programme Territoires d’industrie lancé en novembre 2018. Doté de 150 millions d’euros en 2020 à l’échelle nationale, ce fonds vise à financer les projets industriels les plus structurants. Il y a quelques semaines, ont été dévoilés les noms des 30 premières entreprises lauréates en Bourgogne Franche-Comté. Et parmi ces entreprises, on retrouve Girondor. Son projet vise à investir à hauteur d’un million deux cent mille euros dans une machine de fabrication de cercles en acier et des outils permettant de manipuler des bobines d’acier. Une opportunité pour l’entreprise de moderniser son appareil de production. Avec, à la clé, la création d’un emploi. « Notre ambition est d’innover pour améliorer le process, d’offrir des services toujours plus qualitatifs et d’être hyper réactifs ».