ENVIRONNEMENT
25 priorités pour le Pacte haies

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a précisé les mesures pour favoriser la plantation de 50 000 km de haies durables d’ici 2030, s’attirant un satisfecit de l’Afac-agroforesterie.

25 priorités pour le Pacte haies
Un observatoire de la haie va être créé. ©CS

Les haies semblent faire l’unanimité. Tout le monde s’accorde sur la beauté d’un paysage bocager. L’Inrae a convaincu les non-initiés de ses bienfaits : stockage du carbone, conservation de la biodiversité, régulation des inondations, protection des animaux, stabilisation des sols, production de bois. Après avoir appris que 23 000 km de haies avaient encore disparu depuis cinq ans, le monde agricole, mais aussi les citadins, ont favorablement accueilli le « Pacte en faveur de la haie ». Celui-ci, qui prévoit de consacrer 110 millions d’euros (M€) chaque année à la restauration du bocage, a pour ambition de planter 50 000 km de haies d’ici 2030.

Observatoire de la haie

Planter des haies relève de plusieurs cadres juridiques : l’agriculture, l’environnement et l’urbanisme. Marc Fesneau a annoncé la création d’un guichet unique par département, pour informer et sécuriser les candidats à la plantation, agriculteurs et collectivités locales, afin que ces derniers connaissent mieux leurs droits et leurs devoirs. De plus, un observatoire de la haie va être créé. Il permettra de caractériser les haies sur la France entière de manière quantitative et qualitative, de connaître les zones de continuité écologique. L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) est chargé d’établir une cartographie à cet effet. La recherche et l’enseignement seront renforcés pour mieux connaître le rôle des haies à l’adaptation au changement climatique et leurs performances économiques. Des actions seront menées pour valoriser les bois et les plaquettes bocagères issus des haies, en développant la commande publique pour l’approvisionnement des chaudières biomasse. Pour le ministère de l’Agriculture, la création d’un atelier bois rentable devrait être la motivation déterminante des agriculteurs, car la plantation et l’entretien des haies exigent beaucoup de travail. Enfin, les labels sur la haie seront favorisés pour garantir leurs richesses écologiques.

Un Label haie

Ces annonces ont été saluées par l’Afac-agroforesterie, l’association qui fédère les initiatives en faveur de la haie sur tout le territoire. Philippe Hirou, son président, y voit un tournant majeur des politiques publiques de la haie. « La haie peut participer au revenu des agriculteurs et à ce qu’ils soient fiers de ce qu’ils font. L’agriculture a besoin d’un nouveau pacte avec la société. La haie en fait partie » a-t-il déclaré. Pour Philippe Hirou, il ne suffit pas de planter de nouvelles haies, encore faut-il conserver celles existantes. Pour cela, il faudrait ne pas les raboter de manière intempestive le long des chemins mais adopter une gestion durable. « Les haies vieillissantes souffrent de la sécheresse. Il faut rajeunir les arbres, garder les ronces au besoin. Une haie de qualité doit être large, un mètre de ligneux, un mètre de bordure de chaque côté, ce qui fait une canopée de 6 à 10 mètres de large, pour mieux stocker le carbone et créer un micro-climat », indique l’Afac-agroforesterie. Une gestion durable qui sera sanctionnée par le « Label haie ».

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