La Ferme des Aubépins à Sainte-Cécile
Un retour aux sources à la Ferme des Aubépins à Sainte-Cécile

Marc Labille
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À Sainte-Cécile, Maël Basdevant a décidé de reprendre la petite ferme familiale maintenue par sa maman. Et il a choisi de relancer la production fromagère caprine en misant sur un élevage traditionnel et la typicité des produits.  

Un retour aux sources à la Ferme des Aubépins à Sainte-Cécile
Installé sur la Ferme des Aubépins à Sainte-Cécile, Maël Basdevant ouvrira les portes de son élevage le dimanche 30 avril prochain de 11h à 17H.

Maël Basdevant a grandi dans la ferme de ses parents à Sainte-Cécile, à la frontière du Clunisois et du Charolais. Des études agricoles l’ont conduit à décrocher un BTS ACSE à Fontaines puis une licence professionnelle production animale. Cette année d’étude par alternance lui a fait vivre une première expérience au sein d’une coopérative d’approvisionnement. Puis Maël a travaillé pour un organisme certificateur qui l’a amené à pratiquer les signes officiels de qualité tout en côtoyant des entreprises de l’agroalimentaire et des exploitations agricoles du nord Bourgogne. En 2022, la maman de Maël a pris sa retraite. Très attaché à l’exploitation familiale de Sainte-Cécile et éprouvant une certaine lassitude des déplacements professionnels, Maël a décidé de reprendre la petite ferme tenue par sa mère. Et il a choisi de relancer la production fromagère caprine que ses parents avaient pratiquée jusqu’en 2008. Le jeune agriculteur a complété sa formation par un certificat de spécialisation caprin dispensé par le CFPPA de Davayé. Pour constituer son troupeau, il s’est fourni en chevrettes de bonne origine génétique auprès de deux élevages réputés du Charolais-Brionnais.

Chèvrerie et fromagerie existantes

Maël a pu réutiliser les bâtiments et équipements laissés par sa maman. Une fromagerie moderne avait été aménagée à la fin des années 90. Restée en très bon état, elle a nécessité quelques investissements tels que des nouveaux groupes de froid (pour la chambre froide, le séchoir et le hâloir), un tank à lait, une VMC, une climatisation. Maël a dû installer une microstation de traitement des eaux blanches issues de la fromagerie. Cet équipement fait appel à des bactéries aérobies qui dégradent la matière organique. Il a coûté environ 15.000 € HT (hors terrassement), indique l’éleveur. Une partie du matériel de fromagerie avait été conservée sur la ferme familiale et Maël l’a complété par quelques équipements supplémentaires. Pour la mécanisation, il a aussi adhéré à la Cuma de Cluny.

La chèvrerie et la salle de traite que les parents de Maël avaient aménagé dans des bâtiments de pierre ont été reprises et modernisées. Des cornadis en métal ont remplacé d’anciens cornadis en bois. Une nurserie fonctionnelle avec des cases amovibles a été montée dans une vieille étable.

45 chèvres sur 22 hectares

Cette année, 41 chèvres sont en production à la Ferme des Aubépins. À terme, Maël montera son troupeau à 45 chèvres sachant que sa petite chèvrerie ne peut en contenir que 48. Un atelier ovin de 26 brebis charmoises inscrites complète l’exploitation. Ne comptant que 22 hectares de surface, la ferme est située sur des terrains pentus aux sols acides et séchant. À deux pas de la RCEA en chantier, et au voisinage d’une carrière en expansion, la pression foncière y est vive.

Autonomie alimentaire en Bio

Aussi Maël s’est-il donné comme objectif d’optimiser la valorisation de son modeste parcellaire constitué essentiellement de prairies permanentes. À la belle saison, les chèvres vont se nourrir au pâturage et pour l’hiver, le jeune éleveur fait en sorte de récolter du foin de qualité. Pour compléter l’alimentation de son troupeau, Maël a implanté trois hectares de méteil grain, mélange de triticale, pois et féverole. Car il veut être le plus autonome possible pour l’alimentation de ses animaux, d’autant qu’il a choisi de convertir l’exploitation en Bio. Ainsi l’agriculteur se passe-t-il des engrais de synthèse et autres produits phytopharmaceutiques ; la fertilisation des terres étant assurée par le fumier.

AOP mâconnais et charolais

Misant sur la qualité, Maël a engagé son exploitation dans les cahiers des charges AOP mâconnais et charolais. La ferme est en effet située à l’intersection des deux zones d’appellation. Attaché à la typicité de fromages traditionnels, Maël axe sa production sur les fromages lactiques. Outre les mâconnais et charolais, sa gamme comprend différents formats, de la faisselle au plus affiné en passant par les frais, mi-secs, secs. Il fabrique aussi des yaourts au lait de chèvre.

Vente directe

Installé depuis seulement un an, le jeune producteur doit encore consolider sa clientèle. Une partie de ses fromages et yaourts seront vendus à la ferme. À deux pas de Cluny et de l’agglomération mâconnaise et à proximité d’axes de communication très fréquentés, la Ferme des Aubépins est très bien placée. Maël s’est inscrit pour fournir une Amap (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne). Il compte aussi sur la moyenne et la grande distribution ainsi que sur les restaurateurs, fromagers. Les pistes ne manquent pas et la maman de Maël, qui l’aide beaucoup dans son projet, réactive son ancienne clientèle.

La Ferme des Aubépins ouvre ses portes le 30 avril

La Ferme des Aubépins ouvre ses portes le 30 avril

La Ferme des Aubépins est l’un des élevages qui participera aux portes ouvertes organisées fin avril par le Syndicat des éleveurs caprins de Saône-et-Loire. Maël Basdevant fera visiter son élevage le dimanche 30 avril de 11 heures à 17 heures. Ce sont ses collègues du syndicat qui l’ont convaincu de participer à cet évènement. « Une occasion pour se faire connaître », lui ont-ils recommandé. Le syndicat assure la promotion de ces portes ouvertes et Maël distribuera des flyers localement. Il communiquera aussi sur les réseaux sociaux. Le jour J, « les visiteurs pourront aller à la rencontre des animaux, déguster les fromages et boire un coup, en toute convivialité », promet Maël Basdevant.

Les 29 et 30 avril, le Syndicat des éleveurs de chèvres de Saône-et-Loire organise des portes ouvertes dans six exploitations caprines du département. Au programme, visites, dégustations et ventes de fromages fermiers.