Les brèves du 14 juin 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 14 juin 2023

Les brèves du 14 juin 2023

Négoce : l’américain Bunge absorbe le canadien Viterra, pour dépasser ADM

Le géant américain du négoce agricole Bunge a annoncé le 13 juin avoir scellé un accord pour racheter son concurrent Viterra pour plus de huit milliards de dollars, renforçant son poids dans un secteur dominé par quatre mastodontes internationaux, les "ABCD", dont B pour Bunge. Ce spécialiste de la transformation des graines oléagineuses et notamment du soja avait généré plus de 67 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’an dernier. Il compte près de 23.000 employés basés dans 40 pays. Originaire du Canada, Viterra est contrôlé par le géant suisse des matières premières Glencore, et avait réalisé 54 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022. La société emploie plus de 17.500 personnes dans le monde. Cette opération va faire émerger « une entreprise agroalimentaire mondiale innovante, bien positionnée pour répondre aux attentes de marchés en de plus en plus complexes, et mieux servir les agriculteurs et consommateurs finaux », a assuré Bunge dans un communiqué. Fondé en 1923, le groupe fait partie des leaders mondiaux du négoce de matières premières agricoles, surnommés "ABCD" (Archer Daniels Midland, Bunge, Cargill et Louis-Dreyfus). Cumulé, le chiffre d’affaires de Bunge et Viterra s’élevait à 121 milliards de dollars l’année passée. De quoi potentiellement dépasser, avec ce rachat, celui de son rival ADM (102 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022), et se rapprocher du numéro 1 Cargill (165 milliards en 2022).

 

Céréales ukrainiennes : la Russie menace à nouveau de quitter l’accord d’Istanbul

« Nous réfléchissons maintenant à nous retirer de cet accord céréalier […] De nombreuses conditions qui devaient être appliquées n’ont pas été respectées », a déclaré le 13 juin, le président russe, Vladimir Poutine lors d’un entretien avec des journalistes russes. Il dénonce l’absence d’application formelle du second accord relatif à l’exportation des engrais russes (conclu également en juillet 2022). La Russie a fait de cette condition une de ses principales exigences pour accepter le renouvellement de l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire. Après d’intenses négociations, il a été prorogé de deux mois jusqu’au 17 juillet. Dans le cadre de ce second accord, Moscou exige en particulier la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa pour les livraisons d’ammoniac, un composant chimique essentiel de l’engrais minéral. Mais après une explosion sur une portion de cette infrastructure le 7 juin, Moscou avait accusé Kiev d’en être responsable et avait immédiatement prévenu que cela risquait d’avoir « un impact négatif » sur l’avenir de l’accord d’Istanbul. En parallèle, V. Poutine a aussi accusé Kiev d’utiliser les couloirs maritimes prévus par cet accord pour attaquer la flotte russe avec des drones. Dans ce contexte tendu, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’était dit le 12 juin, « inquiet » pour l’avenir de l’accord.

 

Régulation des marchés agricoles : report de l’ultime réunion en trilogue

En raison de fortes divergences sur plusieurs volets du texte en particulier sur le mécanisme de paiements pour flux d’ordres, l’ultime trilogue pour la révision de la directive sur les marchés d’instruments financiers (MiFID II) qui était prévu le 12 juin a finalement été reporté. Aucune date n’a pour l’instant été fixée. Jusque-là, les propositions portées par le groupe des Verts du Parlement européen pour encadrer les pratiques spéculatives sur les denrées agricoles étaient rejetées et ne faisaient pas l’objet de discussions pour trouver un accord interinstitutionnel. L’une d’entre elles vise à suspendre toute transaction financière en cas de hausse excessive des prix. Dans sa position de négociation, le Conseil n’a aucunement abordé ces enjeux. Toutefois, les Verts espèrent toujours revenir dans la partie pour tenter de peser dans le compromis final en profitant des désaccords entre les principaux groupes du Parlement (centristes et sociaux-démocrates). Lors d’une conférence de presse le 13 juin à Paris, les associations CCFD Terre solidaire (développement) et Foodwatch (consommateurs), ont plaidé en faveur de mesures de régulation similaires à celles défendues par les Verts, et pour que la France soit transparente sur sa position dans le dossier. Contactés, les ministères concernés n’ont pas répondu à nos sollicitations.

 

Réserve agricole : la Commission européenne augmente les fonds disponibles de 80 M€

Le commissaire européen à l’Agriculture a annoncé, le 13 juin à l’issue de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE à Stockholm, que le montant de la réserve agricole pour 2023 allait être porté à 530 millions (au lieu de 450 millions normalement prévus). Ce sont donc 330 millions d’euros (et non plus 250 millions) qui vont être distribués aux 22 États membres qui n’ont pas encore profité de ces fonds. « Nous avons eu l’occasion d’accroître le montant disponible », s’est félicité Janusz Wojciechowski. Les clefs de répartition de ces fonds sont en cours de finalisation. Mais « tout est prêt pour que la décision soit adoptée la semaine prochaine », a assuré le commissaire. Cette décision comprendra à la fois le paquet de 330 millions d’euros (qui pourrait en priorité aller aux pays touchés par la sécheresse) ainsi que le précédent paquet de 100 millions d’euros, annoncé depuis avril, destiné aux pays limitrophes de l’Ukraine. La veille, plusieurs ministres, dont Marc Fesneau, avaient pressé la Commission de dévoiler la clé de répartition. Le ministre espagnol Luis Planas avait demandé un retour « dans les meilleurs délais » pour aider ses agriculteurs à faire face à la sécheresse. La France demande des aides principalement pour le secteur viticole.

 

Pesticides : l’étude complémentaire tente de minimiser les conséquences économiques

Selon une première version de l’étude d’impact complémentaire demandée par les États membres sur le règlement Pesticides, vue par Agra, la Commission européenne tente de minimiser les conséquences (économiques notamment) de ses propositions de réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides. Ce travail, qui devrait être adopté le 5 juillet par la Commission européenne, répond, en 218 pages, aux quatre principales interrogations des États membres sur : les conséquences économiques, les contraintes administratives, les alternatives et les zones sensibles. « Les impacts les plus importants sur le rendement ont été identifiés pour des cultures qui ont une importance limitée pour la sécurité alimentaire et animale, telles que les raisins, le houblon et les tomates », souligne le document. Bruxelles fait valoir que les études existantes appliquent généralement « une réduction forfaitaire immédiate de 50 % pour toutes les cultures et pour tous les pesticides, ce qui conduit aux estimations les plus défavorables ». Selon la Commission si les réductions proposées ont un impact trop important sur les principales cultures alimentaires, les États membres pourront orienter leurs efforts vers des cultures moins stratégiques ou pour lesquels des alternatives plus efficaces existent. La présidence suédoise vient par ailleurs de publier un état des lieux des négociations entre les États membres sur ce dossier qui ont jusqu’à présent porté uniquement sur les éléments les moins polémiques notamment la gestion intégrée des ravageurs. Les autres sujets seront abordés une fois que l’étude d’impact complémentaire aura été officiellement présentée.

 

Biométhane : Pannier-Runacher revalorise le tarif d’achat et l’index deux fois par an

Dans un communiqué de presse daté du 13 juin, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé plusieurs mesures en faveur du biogaz, dont la publication d’un arrêté revalorisant le tarif d’achat du biométhane injecté dans les réseaux. La revalorisation « atteint environ 12 % par rapport à l’arrêté en vigueur » et « le tarif sera désormais indexé deux fois par an, contre une seule fois précédemment », détaille le communiqué. Par ailleurs, la ministre a décidé d’autoriser le cumul de l’obligation d’achat de biométhane à un tarif réglementé avec d’autres aides à l’investissement, « sous réserve que ces aides soient versées au cas par cas après analyse de la rentabilité de chaque projet ». D’autres dispositions seront également mises en place, telles que « l’allongement des délais de mise en service en cas de recours contentieux », souligne le communiqué. Un appel d’offres pour les installations de plus grande taille devrait également être lancé prochainement. « Le biogaz « est une énergie renouvelable […] pour laquelle nous disposons d’une filière industrielle française solide et compétitive. Les mesures prises aujourd’hui doivent donner un coup d’accélérateur en donnant de la visibilité aux investisseurs », affirme la ministre.

 

UE/Mercosur : le protocole additionnel n’est que « cosmétique », selon une analyse juridique

Dévoilés dans une première version en mars, les ajustements proposés dans le protocole additionnel visant à intégrer des garanties en matière de développement durable dans le cadre de l’accord commercial UE/Mercosur « ne sont que cosmétiques et inapplicables », c’est ce que révèle une analyse juridique publiée le 13 juin, commandée par l’ONG Les Amis de la Terre Europe. La première limite résulte du fait que de simples clarifications du texte de l’accord sont insuffisantes pour remédier aux lacunes systémiques identifiées de l’accord et dans les chapitres commerce et développement durable (TSD). Une autre limite au protocole est le fait qu’il n’aborde pas le règlement des différends et l’application des obligations de durabilité dans les chapitres TSD. Au-delà de fixer des objectifs communs pour lutter contre la déforestation, le protocole ne mentionne pas non plus de mécanismes financiers que l’UE fournirait aux pays du Mercosur pour soutenir notamment la protection des biomes (Amazonie, Cerrado…). Loin de partager cette analyse, le président brésilien Lula a déclaré le 13 juin devant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, que « les exigences environnementales des Européens représentent des restrictions potentielles aux exportations agricoles et industrielles du Brésil ». L’UE espère toujours conclure le dossier lors du sommet avec l’Amérique latine qui aura lieu les 17 et 18 juillet à Bruxelles.

 

UE-Mercosur : les députés adoptent une résolution contre l’accord tel que conclu en 2019

Déposée fin avril par des députés français de tous les groupes politiques (hormis le RN), une proposition de résolution marquant leur opposition à l’accord de libre-échange UE/Mercosur « tel que conclu en 2019 » a été adoptée par l’Assemblée nationale le 13 juin, à 280 voix pour et 58 voix contre. Dans l’Hémicycle, le ministre du Commerce extérieur Olivier Becht a fait part d’une « très forte convergence » du gouvernement avec ce texte. Alors que Bruxelles compte finaliser l’accord cet été, les élus emmenés par Pascal Lecamp (Modem, Vienne) y formulent trois demandes au gouvernement. Primo, l’exécutif doit « communiquer » aux instances européennes « l’opposition de la France à l’adoption de l’accord » si celui-ci ne comprend ni clause miroir ni « clause suspensive relative au respect […] de l’accord de Paris », enjoignent-ils. Secundo, ils exhortent le gouvernement à « faire savoir publiquement » que la France refuse le « découpage » de l’accord, qui aurait pour conséquence l’absence de ratification par les parlements nationaux de sa partie commerciale. Tertio, les députés poussent le gouvernement à « généraliser le principe de réciprocité des normes » via des mesures miroirs sur les dispositions à venir du Pacte vert européen.

 

Influenza : le Covars propose d’élargir la vaccination contre la grippe saisonnière

Dans un avis publié le 12 juin, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) recommande d’« étendre la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière aux personnes exposées » au virus de l’influenza aviaire. Afin d’empêcher le « réassortiment entre souches » virales, cette vaccination est aujourd’hui recommandée aux professionnels des filières porcines et avicoles. Le Covars souhaite y ajouter les « professionnels de santé, notamment vétérinaires », le « personnel de l’OFB » ou encore les « chasseurs côtoyant des animaux à risque et leur entourage ». Placé auprès des ministères de la Recherche et de la Santé, ce comité scientifique suggère aussi de mettre en place une « surveillance active des professionnels exposés » en cas de foyers d’influenza aviaire (tests PCR). Rappelant que le risque de transmission à l’Homme est « jugé faible », le Covars propose tout de même de se préparer à une éventuelle pandémie, en constituant des stocks de médicaments antiviraux et en développant des vaccins humains. Du côté des élevages, le Covars appelle à « développer les mesures d’accompagnement psychologique et social des éleveurs touchés », tout en « accélérant le versement des indemnisations ».

 

Agtech/foodtech : dynamique maintenue en France en 2022, contre la tendance mondiale

Un rapport de Digital Food Lab (conseil), d’un côté, et une étude de la Ferme digitale (start-up) et de KPMG (conseil), de l’autre, montrent une dynamique d’investissements maintenue dans les start-up agricoles et agroalimentaires françaises en 2022, tandis qu’ils reculaient brutalement à l’échelle internationale. La Ferme digitale et KPMG ont annoncé, à l’occasion de l’évènement LFDay, que 46 start-up françaises du secteur ont levé 668 millions d’euros sur l’année 2022 (pour 46 opérations recensées), en progression de 242 %. Selon Digital Food Lab, l’ensemble des start-up françaises agtech et foodtech a levé 1,1 milliard d’euros (+23 % ; 102 opérations recensées). La France se place au deuxième rang des pays européens où les start-up lèvent le plus de fonds derrière le Royaume-Uni, également dynamique (1,5 Mrd$, +24 %). Au niveau international, après une flambée en 2021, les investissements dans les start-up de l’agtech et de la foodtech ont reculé de 44 % en 2022, à 29,6 milliards de dollars (Mrd$), notamment en Chine, selon le dernier rapport annuel des analystes américains d’AgFunder, publié le 16 mars. Ce déclin « est largement comparable à celui de l’ensemble des marchés de capital-risque, en particulier si l’on retire la baisse de 5,5 Mrd$ des financements chinois dans les start-up de l’agtech et la foodtech », décryptait AgFunder.

 

Vin : dans l’Aude, Marine Tondelier et Sandrine Rousseau prises à partie par des vignerons

La secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts (EELV), Marine Tondelier, et la députée EELV Sandrine Rousseau, ont été prises à partie le 12 juin par des vignerons en colère dans l’Aude, a appris l’AFP auprès des intéressées. Sur des vidéos Twitter et comme l’a confirmé Rousseau, les vignerons voulaient les empêcher d’accéder à un domaine viticole où elles devaient rencontrer des militants locaux. « Va faire la soupe salope, grosse salope », peut-on entendre sur l’un des extraits diffusés par les deux figures d’EELV. « C’était très tendu, ils avaient mis des affiches la veille au soir avec marqué : non à une agriculture déconstruite », a expliqué à l’AFP Mme Rousseau, évoquant un groupe de 30 à 50 personnes. « À un moment donné, on a réussi à discuter avec trois d’entre eux », a-t-elle précisé. « Je me suis engagée à parler d’eux et de leurs problèmes de revenus mais j’ai ajouté : il faut que vous changiez de pratiques et diminuiez les pesticides, et là, c’est parti en vrille », a ajouté la députée. Menée « hors syndicat », cette action « exprime une détresse et une colère qu’on ne pourra bientôt plus gérer », a déclaré à l’AFP Frédéric Rouanet (vignerons de l’Aude), dénonçant les positions des écologistes qu’ils qualifient de « criminelles ».

 

Maraîchage : Légumes de France demande la dissolution des Soulèvements de la Terre

Légumes de France (producteurs de Légumes, FNSEA) et la FNSEA 44 demandent la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre au ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dans deux communiqués de presse du 12 juin. Ces prises de parole interviennent à la suite d’une manifestation autour de Nantes à l’appel de l’association La tête dans le sable et du collectif Les Soulèvements de la terre pour « dénoncer l’exploitation du sable à des fins industrielles et agroalimentaires », selon l’AFP. Les militants s’en sont notamment pris à une exploitation de muguet, mais aussi à des serres expérimentales de la Fédération des maraîchers nantais, arrachant des plants de nouvelles variétés de salades. Sur Twitter, la climatologue Valérie Masson-Delmotte a déclaré que ces destructions la plongeaient « dans une complète incompréhension », tout comme agro-climatologue Serge Zaka. Selon Légumes de France, « l’installation détruite à la Fédération des Maraîchers Nantais accueillait des expérimentations en agroécologie sur 3000 m² de recherche ». Ce dernier a par ailleurs annoncé s’être associé à la Fédération des maraîchers Nantais dans son dépôt de plainte en se constituant partie civile. Quant à la FNSEA 44, elle prévient que les élus et le préfet prendraient « le risque que la justice soit rendue différemment auprès des responsables de ce mouvement » si « aucune sanction n’intervenait ».

 

Bien-être animal : Welfarm se mobilise à Paris ce mercredi contre les « longs transports »

Alors que Bruxelles doit présenter cette année sa proposition de révision de législation sur le bien-être animal, l’ONG Welfarm se mobilise mercredi 14 juin à Paris contre les « longs transports d’animaux vivants ». Une action qui se tiendra durant l’après-midi place des Invalides, non loin de l’Assemblée nationale et du ministère de l’Agriculture. L’association de protection animale demande à Marc Fesneau de « soutenir une révision ambitieuse » de la réglementation européenne. Défendant « l’interdiction des exportations d’animaux à destination des pays tiers », Welfarm rappelle que le ministre français s’est récemment positionné « en faveur de la poursuite » de ces exportations. Les autres demandes de l’ONG : l’introduction d’une durée maximale de transport (4 h pour les volailles et lapins, 8 h pour les autres espèces) et « l’interdiction des transports organisés sous des températures extrêmes ». Fin avril, alors que les concertations ont démarré en France sur la révision, Welfarm a lancé une campagne contre les transports d’animaux vivants, qui a recueilli « plus de 40 000 signatures ».

 

Coopération/mutualisme : Dominique Chargé nommé président de la CNMCCA

Le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé, a été élu président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA), a indiqué l’organisation dans un communiqué le 13 juin. Cette structure représente les entreprises mutualistes et coopératives agricoles françaises aux niveaux national et européen. Sa présidence est exercée à tour de rôle par Groupama, la Mutualité sociale agricole (MSA), la Coopération agricole (ex-Coop de France) et le Crédit Agricole, pour une durée de deux ans chacun. Dominique Chargé succède à Dominique Lefebvre, le président de Crédit Agricole SA, qui occupait la fonction depuis 2021.