Métiers
À Velet, des formations sur mesure

Ariane Tilve
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L’EPLEFPA de la Nature et de la Forêt est composé d'un lycée professionnel, qui compte plus de 90 élèves en internat, et d’un centre de formation qui accueille 300 à 350 personnes par an pour un volume d’environ 50.000 heures de formation. Le tout avec un accompagnement des plus complets, jusqu’à l’insertion professionnelle.

Les élèves du l'EPLEFPA de la nature et de la forêt en action. Crédit Lycée de Velet.
Les élèves du l'EPLEFPA de la nature et de la forêt en action. Crédit Lycée de Velet.

Niché dans un écrin de verdure, à Étang-sur-Arroux, l’établissement est né en 1989, à la demande de nombreux professionnels, comme le confirme Daniel Kielbasa, adjoint formation continue. « Le statut ETF de prestataire en forêt est né en 1986 et a permis de donner naissance à l’établissement qui dispense également des formations de comptabilité et de gestion ».

Destiné aux demandeurs d’emploi et/ou aux projets de reconversion professionnelle, l’établissement forme les futurs professionnels des filières paysage, forêt et bois. Pour cela il suffit d’avoir plus de 18 ans, une bonne aptitude physique et, si possible, son permis de conduire. Certaines formations peuvent être prises en charge par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les enseignements proposés, il en est un qui tient particulièrement à cœur à Daniel Kielbasa : l’Action courte professionnalisante de chauffeur porteur forestier. « C’est une formation qui a particulièrement souffert de la crise sanitaire, indique le directeur de l’établissement, Denis Soleillebou. À la sortie des confinements, les entreprises qui avaient du mal à embaucher ont pris des jeunes sortis du bac. La plupart se rendent compte que leur cursus, à ce poste, est insuffisant pour être totalement opérationnel sur le terrain, avec des machines de 700.000 € entre les mains ». Il s’agit d’apprendre à piloter un porteur, dans un contexte sécuritaire et ergonome, tout en respectant l’environnement pédologique et forestier. Autre action courte qualifiante, celle d’agent polyvalent de scierie qui vise à maîtriser la connaissance du matériau bois en fonction des essences, des débits conventionnels standardisés, des débits sur liste et de la méthodologie de gestion des stocks. L’agent doit également maîtriser les matériels de scierie, la chaîne de contrôle et les techniques de base d’affûtage.

Le directeur de l'EPLEFPA de la nature et de la forêt, Denis Soleillebou.

Les brevets professionnels


Côté brevet, le responsable chantiers forestiers apprend lui à élaborer un projet professionnel, gérer une entreprise et, donc, un chantier de travaux forestiers dans le respect du cahier des charges, de la sécurité et de l’environnement. Il peut être amené à conduire un peuplement forestier ou un renouvellement d’entretien et d’amélioration du peuplement. Pour cela, il est initié à la taille fruitière et à la conduite d’engins d’exploitation forestière sur simulateur (lire notre article Silva numerica). Il existe également un brevet professionnel agricole avec option travaux forestiers pour apprendre à effectuer les travaux de régénération forestière, entretenir de jeunes peuplements, entreprendre des travaux de sylviculture ou conduite d’un chantier de taille fruitière.

Les certificats de spécialisation

Ce sont sans doute les formations les plus connues de l’EPLEFPA de la Nature et de la Forêt. Le premier de ces certificats permet de devenir arboriste élagueur capable de réaliser un diagnostic d’intervention en réalisant un diagnostic sur l’état sanitaire et mécanique de l’arbre et d’élaborer un protocole d’intervention, dans le respect du végétal et dans un contexte ergonomique (préparation à l’effort). Il réalise ensuite les opérations de taille, d’entretien, de consolidation et de démontage. Pour entreprendre une telle formation, il faut disposer, au minimum, d’un niveau 4 minimum de type Bac Pro aménagements paysagers, forêt, gestion des milieux naturels et de la faune (GMNF) ou BTS dans le secteur de l’aménagement ou BP responsable de chantiers forestiers, Aménagements Paysagers. Autre certificat, celui de spécialisation de machines de bûcheronnage "récolteuse forestière" pour réaliser les opérations d’abattage et de façonnage. Il s’agit d’optimiser l’utilisation de l’engin, mais aussi d’apprendre à gérer sa maintenance préventive et corrective. Pour tenter cette certification, vous devez être titulaire d’un bac pro forêt, GMNF, aménagement ou agroéquipement, voire un BTS même métiers.

Certificats de spécialisation, bac pro ou brevet professionnel, à chacun sa formation.

Faire sa rentrée au Lycée de la nature et de la forêt

Le traditionnel bac professionnel en trois ans conduit à un diplôme de niveau IV, que ce soit en Forêt ou en gestion des milieux naturels et de la faune (GMNF). En forêt, on débute par la 2nde professionnelle Nature jardin paysage Forêt spécialité ʺTravaux Forestiersʺ. Il comprend une semaine de chantier en école et six semaines de stage en entreprise auprès d’organismes professionnels forestiers, dès la seconde, puis une semaine de chantier école et quatorze semaines de stage en entreprise en 1re et terminale. Une fois le bac en poche, il est possible de devenir technicien forestier, conducteur d’abatteuse, bûcheron, débardeur, ouvrier qualifié ou encore élagueur, mais de préférence après avoir continué ses études avec un BTS ou un Certificat de spécialisation, par exemple. Idem pour le bac pro gestion des milieux naturels et de la faune qui débute par une seconde avec spécialité ʺtravaux de gestion des espaces naturels et rurauxʺ. Le début de cursus idéal pour devenir ouvrier hautement qualifié en gestion des milieux naturels, les fonctions de gestion et d’encadrement dans des structures réalisant des travaux de génie écologique, l’entretien des espaces naturels tout en effectuant des actions de surveillance de l’environnement, l’accueil du public et l’animation nature. Que ce soit en nature ou en forêt, l’établissement scolaire accompagne chacun de ses élèves tout au long de son cursus, dans le moindre de ses questionnements, jusqu’à l’insertion professionnelle. Et ce, grâce notamment à son ancrage territorial et son réseau.

L'EPLEFPA animateur du territoire

Autre mission de l’établissement scolaire, l’animation du territoire avec, notamment, l’épineuse question du risque incendie dont il a été question vendredi 28 avril. Intitulé « le risque incendie : une réalité pour les forêts bourguignonnes », cette conférence a réuni des représentants des sapeurs-pompiers, mais aussi de l’ONF, qui a évoqué aspects sanitaires, statistiques et prospectifs liés au réchauffement climatique, le CNQ Forêt-bois, le PNR du Morvan et Fibois. « Une conférence à l’attention des élus et des professionnels du secteur », précise le directeur du lycée qui prévoit d’aborder d’autres thématiques telles que « la ressource en eau, les essences en souffrance avec le changement climatique et bien d’autres sujets qui seront abordés chaque année ».