FDSEA et JA de Saône-et-Loire
« Le dossier Loup est un gouffre »

Cédric MICHELIN
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Après les attaques de loups dans le Charolais, puis dans le Clunisois, une « suspicion » d’attaque est en cours d’analyse à Saint-Symphorien-de-Marmagne. La profession n’est pas surprise puisque le département est désormais un front de colonisation récurrent. FDSEA et JA continuent donc de mobiliser la FNO et manifestent avec les autres départements pour faire bouger les lignes du plan Loup. L'objectif reste le même : pas de loup en Saône-et-Loire !

« Dans cette salle, nous sommes tous persuadés que le loup n’est pas compatible avec notre élevage en zone bocagère », débutait Christian Bajard ce 11 septembre en bureau FDSEA à Jalogny. Certes, il ne suffit pas de se dire contre pour que les loups s’abstiennent de venir s’installer ou passer en Saône-et-Loire. C’est pourquoi, ce vendredi matin à la sous-préfecture de Charolles, FDSEA, JA, Chambre, OS Mouton Charollais et toute la profession « vont taper plus fort » pour faire avancer ce dossier qui « pète » à chaque attaque, se désole Benoit Regnault. Avec Thibault Renault des JA71 et Stéphane Comeau de la section ovine, le vice-président de la FDSEA est descendu manifester à Grenoble mardi dernier avec une délégation de l’OS Mouton Charollais (lire notre précédente édition). Fin octobre, FDSEA et JA de Saône-et-Loire iront dans l’Aveyron à la rencontre des éleveurs, de la FDSEA de l’Aveyron et de Cercle 12 (association de soutien aux éleveurs prédatés) notamment pour mieux comprendre toutes les implications d’une zone de « non protégeabilité ».

Protéger les éleveurs et leurs familles

Mais avant, dès ce vendredi 15 octobre matin à Charolles, juste avant l’AG des JA71, comme partout en France dans les départements confrontés aux attaques incessantes des loups, JA, FNSEA, FNO « réclameront encore et toujours aux pouvoirs publics de réguler les prédateurs pour protéger les éleveurs et leur famille afin de maintenir des territoires vivants ». La section bovine de la FDSEA de Saône-et-Loire « va venir en appui », auprès des parlementaires également et autres administrations s’il le faut, assurait Michel Joly. « On va se battre pour changer le plan Loup et on va faire avant des propositions précises pour nos zones bocagères », insiste Benoit Regnault.

Des caméras « piège » à disposition

La FDSEA de Saône-et-Loire est déjà dans l’action puisqu’elle a acheté des caméras « photo piège » pour les prêter aux présidents de syndicat locaux afin de les « positionner au mieux » avec eux sur le terrain. Il n’y a pas de temps à perdre s’il faut déclencher la procédure de tir. Le danger est réel : « les traces de pattes laissent craindre un loup âgé », selon les témoins locaux. Car comme le confirmait Sandrine Meunier, aux Bizots, dont l’élevage n’est qu’à quelques kilomètres de l’attaque de Saint-Symphorien-de-Marmagne la semaine dernière, attribuée possiblement à un loup puisqu’une nouvelle fois l’OFB ne veut conclure, les éleveurs sont déjà sur le qui-vive et ne peuvent rentrer tous leurs lots, au risque sinon d’amputer gravement la reproduction de leurs troupes cet hiver. Du travail supplémentaire et déjà des nuits d’angoisse.


Pas de loup chez nous

Les élus expérimentés de la FDSEA le savent, « il ne sera pas évident de faire bouger l’OFB et les autres Ministères, notamment de l’Environnement » sur le dossier du loup. Sans oublier l’Europe. À Grenoble ou à la FNO au national, les nombreux échanges montrent que « ce dossier est un gouffre » dont il est difficile de sortir indemne. Mais FDSEA et JA de Saône-et-Loire le font pour les éleveurs du département. « On va continuer de demander plus de prélèvements. Le loup n’est pas compatible avec nos élevages ici », concluait sans dévier Christian Bajard.