Société d’agriculture de Charolles
Deux années plombées par le Covid

Marc Labille
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Cela fait deux saisons que la société d’agriculture du Charolais voit ses manifestations perturbées par le covid. En 2021-2022, seul le concours de reproducteurs a échappé aux restrictions. Contraint de se passer de public, le Festival du Bœuf était un rendez-vous manqué. 

Deux années plombées par le Covid
Revenant sur une saison encore très perturbée par le Covid, le président de la société d’agriculture David Pierre remerciait les collectivités et partenaires pour leur précieux soutien dans cette épreuve.

Durant l’exercice 2021-2022, la société d’agriculture et d’élevage du Charolais a une nouvelle fois dû composer avec le contexte sanitaire lié au Covid. Heureusement, début novembre, son concours de reproducteurs était de retour après avoir été annulé en 2020 au plus fort de l’épidémie. 500 bovins provenant de 70 élevages réinvestissaient la halle de Charolles. Dans le cadre de la modernisation des concours voulue par le Herd-Book, la société d’agriculture inaugurait la section « trophée viande », dernier volet de la segmentation de l’offre de veaux mise en place sur les concours reconnus. Ce renouveau n’empêchait pas l’érosion des engagements, s’inquiétait David Pierre, président de la société d’agriculture qui soulignait néanmoins une bonne dynamique commerciale avec 65 veaux vendus et 700 repas servis.

Financeurs et partenaires solidaires du Festival

Ce bon début de saison a malheureusement été éclipsé un mois plus tard par un Festival du Bœuf privé de public. Le couperet est tombé quatre jours seulement avant l’évènement alors que les frais avaient d’ores et déjà été engagés. Sans animation, ni restauration, ni buvette, l’organisation d’un festival restreint aux seuls professionnels devait se solder par un déficit de 29.000 €, rappelait David Pierre. Par bonheur, les partenaires de l’évènement se sont montrés solidaires. Les exposants ont conservé la location de leurs stands. Les financeurs (Département, Région, communauté de communes, ville) ont maintenu leurs subventions. Beaucoup ont tenu à faire un geste de soutien, à l’image du syndicat des commerçants en bestiaux de Bourgogne. Cet élan de générosité a finalement permis à la société d’agriculture d’équilibrer ses comptes, exposait le trésorier Jean-Luc Burtin. Mais cette péripétie rappelle combien « le Festival doit sa vie aux subventions et aux aides de tout le monde », constatait David Pierre.

Bien qu’à huis clos, le Festival du Bœuf a tout de même comptabilisé 640 animaux de boucherie engagés par 72 éleveurs. 95 % des bovins présents ont trouvé preneurs, mais à des tarifs décevants, tempérait le président. Le concours de vitrines de boucherie a été maintenu et il a vu s’affronter 20 centres de formation, confirmant le succès du rendez-vous. Le Festival accueillait la seconde édition du concours de viandes d’excellence.

Montée en puissance de la journée de l’élevage

En mars dernier, la société d’agriculture organisait à nouveau sa journée de l’élevage. Cette foire concours créée en 2018 réunissait cette année 90 bovins de boucherie, 45 reproducteurs pour 46 élevages. Avec le double d’animaux de boucherie que l’année précédente et une commercialisation satisfaisante, cette manifestation est en train de monter en puissance. Faute d’aide, elle demeure déficitaire pour la société d’agriculture, mais cette dernière « continue d’y croire », encouragée par le bilan de la dernière édition.

Le prochain Festival du Boeuf sera gastronomique !

Le prochain Festival du Bœuf aura lieu les 3 et 4 décembre. Après le rendez-vous manqué de 2021, la faute au Covid, les organisateurs entendent bien se rattraper cette année avec une édition au grand complet et même enrichie de nouveautés. Devenu le plus important du genre bien au-delà de la France, le concours de vitrine d’apprentis bouchers confirmera sa renommée auprès des professionnels européens avec 23 centres de formation en lice. L’évènement sera honoré par la présence de l’équipe de France de la boucherie sacrée championne du monde en Californie en septembre dernier ! Déjà venu à plusieurs reprises au Festival du temps où il présidait la confédération des bouchers, le président d’Interbev Jean-François Guihard sera présent à Charolles. Le palmarès de la troisième édition du concours des viandes d’excellence sera à nouveau dévoilé. Le concours proprement dit aura lieu dès le mois de novembre à la Maison du Charolais où seront jugées des pièces de Bœufs dans les différents signes officiels de qualité de la viande charolaise (labels rouges, AOP, IGP). « L’objectif de ce concours est de mettre en valeur tous les maillons qui font la qualité d’une bonne viande (éleveur, abatteur, boucher) », explique Frédéric Paperin de l’Institut Charolais. Enfin, le Festival du Bœuf se prépare à dévoiler une nouvelle dimension gastronomique. En effet, ses organisateurs ont fait acte de candidature dans le cadre d’un appel à projet national intitulé « l’année de la gastronomie ». Le Festival du Bœuf a été retenu dans le cadre de ce programme soutenu par l’État. Il lui permettra d’accentuer son volet gastronomie ce qui se traduira, notamment, par une refonte du « village viande » lequel privilégiera davantage les dégustations et la valorisation des morceaux oubliés, confie en avant-première Frédéric Paperin.

Naissance d’une web TV

L’année 2021 aura vu la naissance de la nouvelle web TV de la société d’agriculture « passionnément charolais TV ». Cet outil de communication moderne permet de diffuser sur les réseaux sociaux de nombreux articles et reportages vidéo. En six mois d’existence, ce sont 20 reportages publiés, 1.500 abonnés et 15.000 personnes touchées.