Agriculturez-vous en Saône-et-Loire
Noël avant l’heure tous ensemble

Cédric MICHELIN
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Pour notre quatrième émission TV de l’année, nous étions en direct depuis Louhans ce vendredi 10 décembre. Merci à vous tous d’avoir suivi « Agriculturez-vous » sur YouTube et Facebook. Retour sur ces plateaux TV visant à parler positivement de vos métiers et produits, ici autour des circuits courts et des produits d’excellence de nos terroirs. Un Noël avant l’heure à continuer de largement partager.

Noël avant l’heure tous ensemble

À une semaine des Glorieuses de Bresse à Louhans, la salle de Grenette affichait déjà sa température de concours, frigorifique ! Mais la petite quinzaine d’invités avait le sourire au moment du direct car ils étaient là pour parler positivement de leurs métiers et leurs produits d’excellence. Un grand merci à la ville de Louhans pour son accueil. Le maire Frédéric Bouchet rappelait que la capitale gastronomique de la Bresse continue d’œuvrer pour conserver ce titre mérité, avec ses agriculteurs, artisans, métiers de bouche et son célèbre marché. Si maraîchage et horticulture étaient auparavant en force, la Bresse louhannaise a su se réinventer autour de grandes filières agroalimentaires (LDC, Bigard, etc.) comme le rappelait Anthony Vadot, président d’Intercom. Également élu au Conseil départemental, le vice-président en charge de l’Agriculture, Frédéric Brochot, continue de soutenir l’agriculture et la viticulture de Saône-et-Loire et peut aujourd’hui se féliciter de voir « 100 % des 51 collèges passer par la plateforme web Agrilocal » pour développer l’approvisionnement local (230.000 € de CA). Il reconnaissait que la tâche est ardue car entre les contraintes (quantité, planning, prix, etc.) des marchés publics, des cuisiniers à former et équiper, des gestionnaires de l’Éducation nationale et des agriculteurs qui n’ont pas toujours la structuration adéquate… les circuits courts sont une réalité complexe. À commencer par sa ou ses définitions (km, intermédiaires…). « C’est ce qui permet à un territoire d’afficher son identité par ses produits reconnaissables, producteurs et réseaux de commerçants » et acteurs de ce territoire, résumait plutôt Luc Jeannin, vice-président de la Chambre d’Agriculture.

Les circuits courts en questions

Pour effleurer ce sujet des circuits courts, quatre nouveaux invités d’horizons divers venaient témoigner. De La Ferme de ma grand-mère à Jouvençon, l’agriculteur Arnaud Clerc peut mener de front sa « passion de l’élevage et du commerce ». Il n’est pas seul à enchaîner les journées, aidé en cela par sa femme et cinq salariés. Celui qui revendique avoir la fibre commerçante « adore » faire les marchés et expliquer son métier. Il y a néanmoins une pression à produire pour ne pas "perdre" les clients. Utilisateur d’Agrilocal, cette plateforme lui permet « d’avoir une clientèle de collégiens et de participer au bien manger », sans oublier malgré tout qu'au « niveau de ma gamme de produits, il faut l’adapter » et se plier aux délais.
Les modes de distribution ont également largement évolué et Jérôme Saint-André montrait que son métier de boucher au Super U de Prissé peut également rimer avec qualité puisqu’il a « passé toutes ses viandes en Label Rouge » dans son rayon. En plus des concours d’élevage, il va sélectionner les animaux « sur pied » à la ferme chez huit éleveurs, bien qu’ensuite passant par la centrale d’achat pour un total d’environ « quatre bêtes par semaine ».
Les circuits modernes sont donc nombreux et l’interprofession (Interbev) a mis en place un plan de filière avec les abatteurs, transformateurs et distributeurs pour notamment développer les signes de qualité en viande, dont le label Rouge. La profession va également à la rencontre des cuisiniers scolaires pour « les former à l’approvisionnement local, à la cuisson basse température », le tout pour faciliter la préparation, cuisiner de meilleures viandes et au final, réduire le gaspillage.
Reste que la « dynamique » vient souvent d’un territoire comme le confirmait Marie-Amandine Latour (CCGam) qui rappelait la mobilisation pour sauver l’abattoir d’Autun « avec 400 agriculteurs » et la collectivité du Grand Autunois Morvan. Le plan alimentaire territorial (PAT), aujourd’hui promu dans la loi ÉGAlim, a ensuite assemblé le puzzle : cuisine centrale, GIEE, association pour travailler avec les GMS… regroupés au sein de la commission agricole qu’elle anime à la CCGam.
Il y a tout un « travail de pédagogie » qui se fait en parallèle car « même en milieu rural, il y a des enfants qui n’ont jamais été dans une ferme », rappelait-elle. L’entrée du produit, de l’agriculture locale, englobe ensuite les questions environnementales et sociales, allant jusqu’aux « publics en précarité alimentaire » en milieu rural par exemple. Les circuits courts comme identité et liens entre les Hommes et Femmes d’un territoire donc.

Des réseaux de promotion complémentaires

La marque Bienvenue à la ferme permet aux consommateurs de trouver des produits fermiers à la vente en ferme avec une activité d’agritourisme, expliquait l’animateur du réseau Paul Thomas. Avec 8.000 adhérents au national arborant le logo de la fleur jaune, un Français sur deux connaît la marque. La soixantaine d’adhérents de Saône-et-Loire propose deux offres distinctes ou complémentaires : le manger fermier et le vivez fermier. Les accompagnant dans la promotion, la formation des adhérents, Paul Thomas s’occupe également à la Chambre d’Agriculture de la plateforme J’veuxdulocal.fr. Un site web où sont référencés tous les producteurs locaux en vente directe sous forme de liste ou de carte. Cet annuaire s’ouvre désormais aux métiers de bouche : artisans boulanger, boucher charcutiers… qui « s’approvisionnent en local », précise-t-il bien.
C’est également la philosophie de notre magazine L’Eau à la Bouche que présentait David Bergeret, du journal L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire. La huitième édition se trouve actuellement en vente en kiosque ou sur commande. Désormais, une centaine de portraits d’agriculteurs « coup de cœur » ont été réalisés et sont également disponibles sur Jemangeterroir.fr. Une promotion complémentaire sur Facebook et chez nos partenaires est également au menu.

L’excellence des produits

Si la notion de qualité alimentaire a évolué dans le temps (norme sanitaire, goûts, etc.), elle continue encore dans différentes voies selon la recherche des consommateurs : recherche de goûts (Label Rouge…), d’origine (AOP, IGP…), de respect de l’environnement (Bio, HVE…) et même « éthique, social ou sociétal », rappelait Luc Jeannin. Pour autant, à l’heure des repas de fin d’année, les AOP Gourmandes de Saône-et-Loire s’imposaient au menu de notre plateau dédié à « l’excellence des produits » de nos terroirs. Éleveur, chevrier fromager, Étienne Cacheux - avec ses associés - recherche de la « cohérence » dans les pratiques d’élevage avec « avant tout des animaux qui sont bien, en bonne santé et bien traités ». D’où le nom de la Ferme des biens vivants à Champlecy qui avec « un fromager qui se sent bien aussi va transformer le lait cru en bon fromage ». Le respect et le lien au terroir se retrouvent dans l’AOP fromages charollais comme dans l’AOP fromage mâconnais.
Reconnues AOC depuis 1957, les volailles de Bresse restent unique au monde et ce grâce à une souche la Gauloise blanche, des conditions d’élevage (parcours herbeux de 15 m…) et d’alimentation. À l’heure des « concours d’esthétique » des Glorieuses, le roulage est l’ancêtre de la « conservation sous vide » rendant la chair des viandes moelleuse, soulignait Katy Molière du CIVB. Se mariant parfaitement avec, la crème de Bresse AOP était présentée par Camille Olier, l’animatrice du Syndicat de défense. « L’AOP est historiquement liée au territoire et aux pratiques » avec la crème épaisse (« acidulée et fraîche en bouche ») et semi-épaisse (« aux notes de biscuit, presque vanillées ») aux caractéristiques gustatives différentes mais toutes deux « à manger à la petite cuillère ». Le beurre de Bresse AOP peut aussi servir à cuire un bon morceau de Bœuf de Charolles AOP. « Les sols et sous-sols donnent des qualités d’herbage très différentes » permettant d’élever et d’engraisser même des animaux à l’herbe, plébiscitait Éléonore Sauvageot, l’animatrice de l’AOP. Une viande caractérisée par l’intensité de ses arômes et une « immense jutosité pour une viande ferme mais tendre avec le racissement de 15 jours minimum ». Enfin, ne gâchant rien, chacune de ces AOP permet de maintenir des paysages magnifiques en plus.

Agriculturez-vous pour communiquer positivement

Agriculturez-vous pour communiquer positivement

Vice-président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Luc Jeannin venait conclure ce premier cycle de quatre émissions TV sur Internet, Agriculturez-vous. « Une belle aventure » qui avait pour objectif de parler de l’agriculture et des acteurs des territoires de Saône-et-Loire et ce, de façon « positive ». Imaginées par la chambre, portées par votre journal et soutenues par de nombreux partenaires – dont le Département, Groupama et Crédit Agricole notamment -, ces émissions « ont permis d’apprendre » ce que son « voisin » fait. L’ambition pour 2022 est de continuer et d’aller « encore au plus près du terrain, montrer ce qui se passe dans les cours de ferme, dans les cuisines d’un restaurateur »… Un nouvel objectif de communication vers le grand public pour votre journal professionnel L’Exploitant Agricole puisque plus habitué à être dans l’ombre de la presse écrite. Pour conclure sur les actualités agricoles et viticoles : « toutes les belles choses, on n’en parle peut-être pas assez et si on peut se lever les matins en se disant, j’habite un beau territoire et j’en suis fier, je connais mon voisin et je connais mieux son métier, alors on aura gagné un petit quelque chose en plus ». De positif.