Se taire serait lâche
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Voici un soupçon de justice enfin rendu à deux femmes aussi magnifiques que courageuses. Se taire serait lâche revient sur l’épopée inédite et la mort dramatique de Léonie Duquet et Alice Domon, précipitées dans l’océan Atlantique depuis un avion en décembre 1977. À leurs côtés, dix autres martyrs périront de la sorte, pour le simple fait de s’être opposé à la junte militaire au pouvoir en Argentine ou d’avoir réclamé des nouvelles de leurs enfants disparus.
Léonie et Alice étaient nonnes, et toutes deux originaires de Franche-Comté. Elles qui avaient 21 ans d’écart sont immédiatement devenues amies lorsqu’elles se sont retrouvées missionnaires de l’autre côté de l’Atlantique.
Si elles ignoraient tout l’une de l’autre jusqu’à leur rencontre en Argentine, elles avaient malgré tout des connaissances communes et un passé similaire : issues d’une grande fratrie, filles d’agriculteurs, elles ont fait le choix, tôt dans leur vie, d’entrer sous les ordres. Une évidence pour ces femmes généreuses et dévouées, justes et profondément empathiques.
Aussi lorsqu’en Argentine, elles sont témoins des exactions du pouvoir en place contre les gens du peuple, elles ne peuvent que se battre à leur côté.
Elles le paieront de leur vie, après avoir été torturées.
L’auteur Frédéric Santangelo retrace dans son ouvrage les dernières heures de vie des religieuses, regroupe tous les témoignages de celles et ceux qui ont croisé leur chemin et qui ont cherché à connaître la vérité.
Lui aussi franc-comtois d’origine, il a ainsi tout mis en œuvre pour retracer leur parcours et leur engagement. Pour qu’enfin leur courage infini soit connu de tous et reconnu dans sa juste dimension.
Le titre du livre n’est autre qu’une phrase de l’une de ces sœurs, justifiant ainsi son engagement auprès de la jeunesse argentine opprimée.
Se taire serait lâche, par Frédéric Santangelo, aux éditions du Panthéon, 480 pages, 26,90 €
