Elevage et cultures
La pression monte, appel à mobilisation ce 23 février à Chalon et Montceau pour des contrôles de l'origine France

A l’appel de la FNSEA et JA, des milliers d’agriculteurs ont convergé vers Paris le 8 février dernier pour exprimer leur colère devant l’inertie du Gouvernement face aux nombreuses contraintes qui pèsent sur la profession d’agriculteur. Après les bétteraviers et autres céréaliers, c’est au tour des filières animales de faire monter la pression à une semaine du Salon de l’Agriculture à Paris.

La pression monte, appel à mobilisation ce 23 février à Chalon et Montceau pour des contrôles de l'origine France

Le 23 février, les JA et la section bovine de la FDSEA de Saône-et-Loire lancent un appel à mobilisation pour « défendre notre souveraineté alimentaire ! » Et pour défendre l’élevage, cette journée permettra de réaliser des contrôles de grandes enseignes, de restauration rapide, grossistes et enseignes de la grande distribution, que ce soit à Chalon-sur-Saône (RDV à 9h30 sur le parking du Castorama) ou à Montceau-les-Mines (9h30 sur le parking de Darty). L’avantage étant que dans ces zones commerciales, la plupart de ces franchises sont regroupées. Un seul message à faire passer au public, aux consommateurs, aux élus politiques et aux gérants de ces enseignes : « n’importons pas les produits que nous ne voulons pas dans nos assiettes ».

Côté élevage, les chiffres sont plus têtus que le discours des opérateurs. En 6 ans, c’est une décapitalisation de 450.000 vaches allaitantes sur le territoire national, soit -11 %. De plus, selon les chiffres relevés par l’Institut de l’élevage, la consommation en viande bovine en France sur l’année 2022 se tient globalement (-0,3 % par rapport à 2021). Depuis début 2022, les abattages de gros bovins sont en baisse de plus de 4 % ! Cela ne doit pas être la porte ouverte à l’arrivée massive de viande bovine issue de l’importation… Depuis août 2022, on constate une hausse notable de la consommation des viandes importées, à hauteur de 26 % du total, soit +4 points depuis le début de l’année !

« Et pourtant, dans les réunions interprofessionnelles ou lors de rencontres bilatérales, le discours des opérateurs est le même… Aucun opérateur n’indique à ce jour, avoir diminué ou remplacer sa part de viande bovine française auprès du consommateur ! Tous au contraire, à les écouter, ils sont les champions de la VBF ! », dénonce la FNB.

Les céréaliers ouvrent la voie

En raison de plusieurs années sans rémunération, sans attractivité, le nombre d’exploitations n’a de cesse de diminuer en France… et la reprise des élevages par de jeunes générations d’éleveurs est compromise ! « Mais cela ne doit pas être un argument pour inonder les rayons de viande bovine issue d’importation… bien au contraire ! », défend la FNB. Comme depuis au moins 20 ans, le syndicalisme va plaider pour la mise en avant – avec succès ces dernières années – de l’origine France. Pour trois raisons au moins :

§  Pour soutenir nos éleveurs mais aussi l’emploi et la vitalité économique dans les territoires ruraux ;

§  Pour préserver le modèle d’élevage herbivore français qui nous est cher, basé sur des exploitations à taille humaine, valorisant prairies, cultures et ressources locales ;

§  Pour manger une viande qui n’a pas fait des milliers de kilomètres…

À Paris le 8 février, les céréaliers et les betteraviers ont défriché le terrain et ouvert la voie. La pression va continuer de monter de partout à l’approche du Salon de Paris, où défileront de nombreux élus soucieux de se faire élire par le monde rural.

À Paris, parmi les politiques de tous bords venus apporter leur soutien, on a pu remarquer notamment la présence de Xavier Bertrand (président de la région Hauts-de-France) ; de François Baroin (maire de Troyes), de Stéphane Travert actuellement député (Renaissance, Manche) et ancien ministre de l’Agriculture, ainsi que de nombreux maires et conseillers régionaux et départementaux. Quelques députés et sénateurs étaient également présents. Au nom des sénateurs présents, Pierre Cuypers (LR, Seine-et-Marne) a déclaré que « le Sénat est ici pour vous appuyer, pour éviter que le pays ne sombre dans la médiocrité et la dépendance ». « On a besoin de vous garder », a ajouté Xavier Bertrand. « On ne lâchera pas notre soutien aux agriculteurs », a, pour sa part, assuré la députée Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.