Les brèves du 15 février 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 15 février

Les brèves du 15 février 2023

Bio : un marché et des surfaces en hausse dans le monde, mais quelques inquiétudes

En 2021, le marché des produits issus de l’agriculture biologique dans le monde a atteint près de 125 milliards d’euros, en augmentation de près de 4 milliards d’euros (+3 %) par rapport à 2020, selon le rapport annuel du FiBL (Institut de recherche en agriculture biologique) publié le 15 février en marge du salon Biofach de Nuremberg. Dans l’Union européenne le marché s’est élevé à 46,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 4 % sur un an. Mais le FIBL met en garde : cette hausse est plus faible que celle des surfaces cultivées en agriculture biologique. Et d’ajouter, sans disposer encore de chiffres précis, que le marché européen a été particulièrement touché en 2022 par une croissance plus faible de la demande d’aliments biologiques en raison de l’inflation. Dans le monde, un peu plus de 76,4 millions d’hectares étaient cultivés en agriculture biologique à la fin de 2021 (dont 15,6 millions d’hectares dans l’UE), ce qui a représenté une croissance de 1,7 % ou 1,3 million d’hectares par rapport à 2020. Dans l’UE, la hausse a été de 5,2 %. L’Australie est le pays avec la plus grande surface agricole biologique au monde (35,7 millions d’hectares), suivie de l’Argentine (4,1 Mha) et de la France (2,8 Mha).

 

Céréales bio : l’interprofession céréalière défend une « pause » des conversions

À la veille d’une réunion des acteurs de la bio avec les services du ministère de l’Agriculture pour évoquer le futur plan ambition bio, l’interprofession céréalière estime nécessaire « de faire une pause dans les conversions pour consolider l’existant », indique Emmanuel Leveugle, vice-président de la commission bio d’Intercéréales. Si le précédent plan Ambition bio 2018-2025 fixait un objectif de 18 % tous secteurs à l’horizon 2025, seuls 6,45 % de la surface en grandes cultures étaient certifiés bio ou en conversion en 2021 (Agence bio). Et alors que le Green deal européen pourrait renforcer l’objectif national jusqu’à 25 % de SAU bio à l’horizon 2030, « il faut avant tout assurer une cohérence entre les objectifs politiques et l’économie des filières », défend Emmanuel Leveugle. La dernière note de conjoncture de FranceAgriMer sur les céréales bio, rappelle-t-il, évoque notamment « un excédent exportable supérieur aux années précédentes » pour la récolte 2022. Et en 2023, avec des conditions hivernales plutôt favorables, des surfaces certifiées en augmentation du fait des conversions, « les stocks pourraient augmenter », redoute Emmanuel Leveugle. Invitant négoces et coopératives à contractualiser, l’interprofession étudierait actuellement la possibilité de déclasser une partie de la production dès la récolte, pour un volume qui pourrait atteindre jusqu’à 15 ou 20 % du total selon la campagne.

 

Bio : le financement de la prochaine campagne de promotion reste en suspens

Face au ralentissement du marché bio, interprofessions et Agence bio se sont réunies la semaine du 6 février autour du cabinet du ministre de l’Agriculture pour évoquer le financement d’une nouvelle campagne de promotion pour 2023. Objectif : renouveler la campagne grand public Bioréflexe lancée en 2022, avec un budget total de 1,5 M€, dont 500 k€ du ministère, 700 k€ des interprofessions, et 300 k€ de la Maison de la bio (distributeurs/transformateurs). Pour 2023, le ministre a confirmé début décembre une participation de 750 k€. Côté interprofession, « le Cniel s’est déjà engagé à accorder un financement pour une nouvelle campagne », indique Bruno Martel, membre de la commission bio. De même chez Interbev, « nous avons prévu de maintenir le budget de l’année précédente », confie Philippe Cellier, président de la commission bio. La Maison de la bio, réunissant les acteurs spécialisés de l’aval (Natexbio, Synabio, Synadis,…) devrait en revanche consacrer une enveloppe de 400 k€ à sa propre campagne. Intitulée "bio-logique", celle-ci « sera complémentaire de Bioréflexe », assure Philippe Laratte, son vice-président. L’interprofession céréalière indique qu’elle préfère, elle, se concentrer sur les professionnels. « Nous avons déjà engagé un travail prospectif sur les achats intracommunautaire », rappelle Emmanuel Leveugle, vice-président du groupe bio d’Intercéréales.

 

Bio : vers un soutien des Hauts-de-France via les cantines et des aides sécheresse

À l’occasion d’une conférence de presse le 14 février à Lille, la vice-présidente à l’agriculture de la région Hauts-de-France, Marie-Sophie Lesne, a annoncé qu’elle travaille à des mesures de soutien aux agriculteurs bio de sa région. « Nous avions la plus forte dynamique bio en France, mais avec la baisse des prix, nous savons qu’il va y avoir une baisse des conversions, il faut que nous travaillions au maintien des convertis ». Pour ce faire, la maire du Quesnoy, dans l’Avesnois (Nord), vise notamment les éleveurs et les maraîchers. D’une part, « nous travaillons à aider les systèmes herbagers, dont les agriculteurs bio », a-t-elle expliqué. « Nous allons sûrement les accompagner pour passer les sécheresses. » La région avait déjà déclenché des aides sécheresses en 2018 et 2020 (1,9 million d’euros), qu’elle souhaite réactiver, en établissant elle-même les critères cette année, faute de déclenchement des calamités agricoles sur son territoire. « Nous avons aussi des difficultés en maraîchage bio », constate l’élue, qui a évoqué des « mesures pour réactiver la consommation des restaurants scolaires », en partenariat avec les conseils départementaux. « Voyons comment atteindre les objectifs de la loi Egalim », plaide-t-elle.

 

Moteurs thermiques : après les voitures, Bruxelles s’attaque aux poids lourds

La Commission européenne a présenté le 14 février une proposition législative visant à introduire progressivement des normes d’émissions de CO2 plus strictes pour les véhicules utilitaires lourds neufs. Un objectif de réduction d’au moins 90 % en moyenne par rapport aux niveaux de 2019 des émissions est fixé pour les camions de plus de 5 tonnes et les bus longue distance (de plus de 7,5 tonnes) neufs vendus dans l’UE à partir de 2040, avec des objectifs intermédiaires de -45 % en 2030 puis -65 % en 2035. Des exemptions sont toutefois prévues notamment pour les petits constructeurs immatriculant jusqu’à 100 véhicules par an à des fins minières, forestières ou agricoles. Le même jour, le Parlement européen a donné son feu vert, à une courte majorité (340 voix contre 279 voix et 21 abstentions), à l’accord trouvé fin octobre avec les États membres qui prévoit l’interdiction des ventes de voitures neuves à moteur thermique après 2035.

 

Vin : le champagne gonfle son budget interprofessionnel pour viser le « net zéro carbone »

Vers le « net zéro carbone » d’ici à 2050 : le Comité Champagne (interprofession) a présenté le 14 février ses objectifs de développement durable, auquel s’ajoute un volet innovation justifiant une hausse de 50 % du budget à 30 M€ par an. « La filière champagne est une des rares à s’inscrire dans la trajectoire fixée par l’Accord de Paris », a déclaré le co-président Maxime Toubart. Il s’agit de réduire de 75 % les émissions, développer des puits de carbone, compenser les émissions incompressibles. En plus de cet objectif « net zéro carbone », des moyens supplémentaires sont annoncés pour la recherche, le développement, l’innovation. Le budget annuel du CIVC grimpera en effet progressivement de 20 M€ à 30 M€ en cinq ans. À l’horizon 2025, l’interprofession disposera d’un nouveau centre R & D, avec un plus grand laboratoire, « des équipements de pointe » (cuverie expérimentale, salle de dégustation, plateforme expérimentale de 1 ha). Des travaux porteront sur les maladies de la vigne, notamment la flavescence dorée. « Si on ne fait rien, elle deviendra le phylloxéra du 21e siècle », a prévenu le co-président Maxime Toubart. De nouveaux cépages adaptés au changement climatique seront aussi expérimentés.

 

Vins et spiritueux : les exportations au plus haut en 2022

Les exportations de vins et spiritueux ont enregistré un chiffre d’affaires record de 17,2 Mrd€ en 2022, malgré des performances nuancées en volume, a annoncé le 14 février la FEVS (exportateurs). C’est un résultat « exceptionnel, vu les aléas » de l’an dernier, a déclaré le président César Giron, citant la guerre en Ukraine, le Covid en Chine, l’inflation. Vins et spiritueux affichent des ventes à l’export de 17,2 Mrd€ (+10,8 %) en 2022, dans un contexte d’inflation. Les produits à forte valeur ajoutée (champagne, cognac, grands crus) portent une nouvelle fois cette croissance. Mais quasiment toutes les catégories progressent en valeur. La filière a su « absorber et transmettre » la hausse des coûts de production (verre, aluminium, transport), d’après lui. Sur le plan des volumes, les vins reculent (-6,6 %) quand les spiritueux atteignent un pic (+2,2 %). « 75 % de nos exportations se font en dehors de l’Union européenne, ce qui doit nous inciter à promouvoir l’ouverture des marchés et la signature d’accords bilatéraux », a relevé César Giron. L’excédent commercial s’élève à 15,7 Mrd€, en hausse de 10,3 % comparé à 2021. Une « performance remarquable », qui fait du secteur « le deuxième excédent commercial après l’aéronautique ».

 

Lait : accord avec Savencia avant l’arrêt du site Danone de Villecomtal

L’OP Sol (organisation des producteurs du Sud-Ouest laitier) a signé un accord de partenariat avec la fromagerie des Chaumes de Jurançon (Pyrénées-Atlantiques), filiale du groupe Savencia, pour la collecte de son lait, annonce un communiqué du 14 février. « Nous sommes arrivés à un accord satisfaisant avec Savencia et sa fromagerie des Chaumes qui est bien implantée dans notre bassin de production, déclare le président de l’OP Romain Gavoille. Aujourd’hui nous abordons l’avenir de manière plus sereine ». Les efforts engagés depuis plusieurs années sur la préservation de l’environnement ont certainement fait pencher la balance en faveur de l’OP, souligne-t-il auprès d’Agra Presse. D’autant que Savencia a initié auprès de ses fournisseurs une démarche de « production laitière durable ». Les producteurs étaient à la recherche de nouveaux débouchés pour leur lait depuis l’annonce de la fin de la transformation laitière sur le site Danone de Villecomtal-sur-Arros (Gers), programmée au 1er novembre 2023, au profit d’une production végétale. « La transition des volumes collectés se fera progressivement d’ici fin 2023 », précise le communiqué. La fromagerie des Chaumes reprendra environ 50 M de litres sur les 78,2 M produits par les 201 fermes de l’OP Sol. Le reste continuera à être livré à Danone pour approvisionner le site de Lacapelle-Marival (Lot).

 

PPL Descrozaille : un amendement du gouvernement pour rétablir la prolongation du SRP + 10

Le gouvernement a déposé, en vue de l’examen de la proposition de loi (PPL) Descrozaille en première lecture le 15 février au Sénat, un amendement visant à rétablir la prolongation de l’expérimentation du relèvement du seuil de revente à perte de 10 % (SRP + 10) jusqu’en 2026. Cette disposition, adoptée à l’Assemblée, a été suspendue par les sénateurs de la commission des Affaires économiques, le 8 février. Cinq amendements déposés par des parlementaires vont également dans ce sens. La version actuelle de la PPL prévoit que ce dispositif, en vigueur jusqu’au 15 avril, soit suspendu jusqu’au 1er janvier 2025, puis de nouveau expérimenté au cours de l’année 2025. Dans son rapport, la sénatrice Anne-Catherine Loisier explique, en substance, que la commission considère que le SRP + 10 participe à l’inflation actuelle. Elle ajoute que sa suspension ne relancera pas la guerre des prix sur les produits alimentaires, contrairement aux craintes exprimées par les filières. En outre, un amendement du gouvernement propose de supprimer l’article introduit par les sénateurs de la Coméco qui étend l’encadrement des promotions aux produits non alimentaires. [Voir tous nos articles sur la PPL Descrozaille]

 

Risques climatiques : l’indemnisation pour les non-assurés bientôt précisée par décret

Un projet de décret qu’Agra Presse a pu consulter précise les conditions et modalités de versement de l’indemnisation publique pour les surfaces non assurées. D’après le texte, qui était voté en Codar le 14 février, le préfet de département est « l’autorité compétente » pour attribuer l’indemnisation publique et sanctionner les agriculteurs en cas de fausse déclaration. Il est chargé de recueillir « les informations nécessaires à la reconnaissance [d’un] aléa climatique défavorable » en s’appuyant sur « un rapport météorologique émanant d’un organisme spécialisé » et sur « une mission d’expertise » chargée de confirmer le lien entre l’aléa et les pertes de récolte ou de cultures. En fonction de ces éléments, le préfet doit proposer la reconnaissance de l’aléa au ministre de l’Agriculture « dans les six mois suivant la fin de la campagne de production ». Une fois publiée la reconnaissance de l’aléa « par arrêté » émanant de la Rue de Varenne, les exploitants estimant avoir droit à l’indemnisation publique doivent en faire la demande, avec justificatifs correspondant aux cinq années précédentes, « dans un délai fixé par arrêté du préfet du département concerné ».

 

Assurance : la FNSEA favorable au décret sur la réévaluation des pertes indicielles

La FNSEA a finalement donné son feu vert « avec des conditions » au projet de décret relatif à la réévaluation des pertes indicielles sur prairies, lors d’un vote de la Codar le 14 février. À l’inverse, la CR et la Conf' ont voté contre. Le projet de texte, qu’Agra Presse a pu consulter, établit qu’en cas de demande de réévaluation des pertes par un exploitant, l’assureur doit vérifier « l’absence d’erreur manifeste » dans « le fonctionnement ou la mise en œuvre opérationnelle de l’indice », et corriger l’indemnisation si besoin. En cas de contestation « d’un nombre significatif » d’affiliés, l’assureur doit demander « une analyse d’un éventuel dysfonctionnement » à son fournisseur d’indice. Le cas échéant, ce dernier doit corriger son système indiciel et en notifier « sans délai » les entreprises d’assurance. Si, malgré « l’absence d’erreur manifeste », un « nombre significatif » d’exploitants « confirme » contester l’évaluation de leurs pertes, l’assureur doit demander au comité des indices « une analyse de l’absence d’erreur manifeste ». Dans cette tâche, le comité « peut notamment » tenir compte des résultats du réseau représentatif, créé par le décret du 29 décembre. En cas d’erreur, et « à condition qu’elle soit corrigible ou quantifiable », le montant des pertes doit être réévalué. Le projet de décret précise que l’assureur dispose d’un délai de deux mois pour répondre à une contestation, et d’un délai d’un mois après saisie du comité des indices le cas échéant.

 

Stockage d’engrais : le rapport de la mission d’inspection attendu pour le 1er avril

Initialement prévue pour la fin décembre 2022, la livraison du rapport de la mission d’inspection relative au stockage des engrais fabriqués à partir de nitrate d’ammonium – également appelés ammonitrates –, demandé par le gouvernement a été « décalée au 1er avril 2023 », a annoncé le ministère de la Transition écologique à Agra presse le 14 février. À travers cette mission, il s’agit d’évaluer les conséquences d’un abaissement des seuils de déclaration des Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) s’agissant du stockage des ammonitrates, rappelle le Sénat dans un rapport publié en juillet 2022. En janvier 2023, Pascal Martin, sénateur de la Seine-Maritime et rapporteur centriste pour le Sénat, avait précisé à Agra presse attendre « les conclusions de ladite mission pour poursuivre les travaux au sein de la Commission aménagement du territoire et développement durable du Sénat ». Pour rappel, les sénateurs de cette commission avaient lancé un cycle de travaux sur les ammonitrates après l’explosion survenue à Beyrouth, au Liban, le 4 août 2020. Ils avaient ainsi reçu les auteurs d’un premier travail sur la « Gestion des risques liés à la présence d’ammonitrates dans les ports maritimes et fluviaux » publié en mai 2021 par le CGEDD (aujourd’hui IGEDD, ministère de la Transition écologique) et le Conseil général de l’économie (CGE).

 

Engrais : avec la guerre en Ukraine, les conseils des chambres trouvent « une nouvelle écoute »

Avec la hausse des coûts de l’énergie ou des engrais face à la guerre en Ukraine, « nos conseils sur les intrants ont trouvé une nouvelle écoute dans les fermes », indique Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France à l’occasion d’une conférence de presse le 14 février. Pour preuve, illustre-t-il, l’outil de pilotage de la fertilisation Messatimages, développé par les chambres d’agriculture, couvrirait actuellement près de 40 000 ha, soit un doublement des surfaces par rapport à 2021. Mais ces avancées, tout comme l’amélioration de la balance commerciale agroalimentaire, n’empêchent pas Sébastien Windsor de confier « une vraie préoccupation face à la baisse des volumes de production ». En productions animales notamment, comme le rappellent les chambres, les abattages de volailles en 2022 sont en recul de 11 % par rapport à la moyenne quinquennale, tout comme les abattages de vaches laitières ou de veaux (-8 % et -9 % respectivement). Et « les prix élevés encouragent d’autant plus les éleveurs à décapitaliser », observe Marine Raffray, agroéconomiste au sein des chambres. Principal élément à surveiller en 2023 selon Thierry Pouch : « La poursuite de la guerre en Ukraine et ses conséquences ». Les chambres craignent particulièrement un scénario dans lequel les intrants poursuivraient leurs hausses, en parallèle d’un ralentissement des cours agricoles.

 

Miel : des eurodéputés appellent Bruxelles à préciser l’étiquetage de l’origine

Quarante-cinq eurodéputés ont appelé dans une lettre adressée le 13 février au commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, à une réforme profonde de la directive miel (attendue au premier semestre 2023, N.D.L.R.) afin de préciser l’étiquetage des pays d’origine du miel importé. Ils dénoncent notamment les distorsions de concurrence créées par ce type de miel qui est souvent utilisé dans les mélanges en raison de son faible prix. Pour défendre les intérêts des apiculteurs européens, les parlementaires invitent ainsi la Commission à établir des règles d’étiquetage plus contraignantes en imposant une obligation d’indiquer chaque pays d’origine, par ordre décroissant, et sa part respective de miel, afin d’aider les consommateurs à prendre de meilleures décisions d’achat et d’améliorer la valeur ajoutée des produits européens sur le marché. Cela devrait être accompagné d’actions promotionnelles pour mettre en valeur la qualité et la diversité des miels européens, précisent-ils. Par ailleurs, les eurodéputés appellent à une mise à jour de la liste des méthodes d’analyse pour vérifier la conformité du miel et à améliorer la traçabilité de l’apiculteur au consommateur.

 

Méthanisation : la filière craint une « rupture » en 2024, à cause des baisses des tarifs d’achats

À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 14 février, l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) a dit craindre « une véritable rupture » pour la filière « en 2024 », et ce en raison de l’abaissement des tarifs d’achats décidés par l’État en novembre 2020 pour les contrats signés après le 24 novembre de cette même année. « Aujourd’hui, ces tarifs sont peu incitatifs et non adaptés », a déclaré Mauritz Quaak, vice-président de l’AAMF. Et de « constater que des projets ne parviennent plus à obtenir des financements auprès des banques ». Par ailleurs, l’AAMF a regretté que cette baisse intervienne alors que les porteurs de projets font face à « des coûts de production en forte augmentation ». Afin de pérenniser la filière du biométhane en France, l’AAMF souhaite « une grille tarifaire qui se cale sur le modèle de 2011, avec des indexations » en ce qui concerne l’injection. Du côté de la cogénération, les agriculteurs méthaniseurs souhaitent « un gel de la décroissance des prix mais aussi une revalorisation du tarif à 240 € comme en 2016. ». Aujourd’hui, l’AMFF estime que 1 600 unités sont installées en France, avec 966 sites en cogénération et 514 sites en injection. Aujourd’hui, la capacité d’injection en biométhane sur le territoire représente 9 TWh, soit la production en électricité d’un réacteur nucléaire, estime l’AAMF.

 

Luzerne déshydratée : les assolements pourraient reculer d’environ 4-5 % en 2023

Les assolements de luzerne (en déshydratation) pourraient reculer d’environ 4-5 % en 2023, a indiqué Luzerne de France (section de la Coopération agricole) à l’occasion d’une conférence de presse, le 14 février. « C’est à confirmer, il s’agit d’engagements provisoires », précise son directeur Yann Martinet. Cette baisse des assolements peut s’expliquer par le prix élevé, et donc attractif pour les cultivateurs, des céréales dans le contexte de la guerre en Ukraine. Des décisions internes aux coopératives ont pu également jouer, ajoute le directeur. Les surfaces de luzerne ont progressé de 1,5 % en 2022 par rapport à 2021, pour s’élever à 70 000 hectares. Ce chiffre n’avait pas été atteint depuis 2012. « Le dynamisme des surfaces est maintenu par le verdissement de la Pac », souligne Yann Martinet. La production a été quasi stable (755 000 tonnes) avec de fortes disparités régionales en fonction de la pluviométrie. Les années de sécheresse s’enchaînent et le rendement reste, encore en 2022, « inférieur aux attentes », constate Pierre Begoc, directeur de Désialis (mise en marché). « On a du mal à atteindre 12 tonnes par hectare depuis 2017, qui était une bonne année », explique-t-il.

 

Retraites agricoles : le barème revalorisé suite à la hausse du Smic (MSA)

En pleine période de discussion sur la réforme générale des retraites au Parlement, la MSA fait le point sur les revalorisations de pension de retraite des non-salariés agricoles actuels, dans un communiqué le 14 février. Suite à la hausse du Smic le 1er janvier, le montant minimum de retraite des anciens chefs d’exploitation à carrière complète est de « 1 138,63€ net par mois ». Ce montant correspond au seuil minimum de 85 % du Smic net agricole, conformément à la loi Chassaigne I du 3 juillet 2020. Concernant l’ensemble des non-salariés agricoles (chefs exploitants, collaborateurs, aides familiaux), le montant minimum de la retraite de base est de « 747,57€ brut par mois ». Dans cette pension de base, la retraite forfaitaire s’élève désormais à « 302,41€ brut par mois » et la valeur du point déterminant le montant de la retraite proportionnelle est de « 0,3554€ brut par mois ». Enfin, comme annoncé, la valeur du point de retraite complémentaire (RCO) est de « 0,3614€ brut ».

 

Influenza : la MSA propose à nouveau des reports de cotisations pour 2023

Dans un communiqué paru le 14 février, la MSA (sécurité sociale agricole) annonce qu’elle propose pour 2023 un report du paiement des cotisations et contributions sociales pour les exploitants touchés par l’épidémie d’influenza aviaire. Pour ce faire, ils doivent être situés dans les départements frappés par l’épidémie. Ce report n’est pas automatique et doit faire l’objet d’une demande auprès de la MSA, par mail ou téléphone. Les reports peuvent concerner les cotisations et contributions salariées, patronales, de retraite complémentaire, d’assurance chômage. Dernièrement, deux cas d’influenza avaient été confirmés début février dans les Côtes-d’Armor, laissant craindre une diffusion de l’épizootie dans ce département comptant de nombreux élevages de volailles. Au niveau national, le dernier bilan du ministère de l’Agriculture, le 14 février, fait état de 298 foyers en élevages (depuis le 1er août 2022). Après plusieurs cas dans les Landes et le Gers, la progression de l’épizootie marque le pas dans le Sud-Ouest. Dans les Pays de la Loire, zone la plus touchée, aucun nouveau cas n’a été observé depuis le 17 janvier, et une réflexion a démarré sur les modalités du repeuplement.

 

Viande bovine : Patrick Bénézit élu président de la FNB

À l’occasion d’un conseil d’administration le 14 février, Patrick Bénézit a été élu président de la Fédération nationale bovine (FNB) avec près de 90 % des suffrages, en remplacement de Bruno Dufayet qui ne se représentait pas après deux mandats. Patrick Bénézit est secrétaire général adjoint de la FNSEA. Il est « éleveur dans le Cantal, en race charolaise, en agriculture biologique, en Gaec avec sa femme et son fils », précise le communiqué de la FNB. Cédric Mandin (Vendée) est élu secrétaire général.

 

Lait : le d-g de Sodiaal quitte le groupe

Dans un communiqué paru le 14 février, le groupe laitier Sodiaal annonce que son directeur général, Jorge Boucas « a souhaité mettre fin à ses fonctions » à la tête de la coopérative, à compter du 28 février, « pour se consacrer à un nouveau projet professionnel ». En l’attente de la nomination d’un nouveau directeur général, une gouvernance « transitoire » est mise en place : « l’animation du comité exécutif » est confirmée à Marie-Ange Mathieu, directrice administrative et financière et Frédéric Chausson, directeur des relations extérieures et du développement durable.