Consommation de vin
En chute chez les jeunes générations

Le vin est consommé de plus en plus occasionnellement, en particulier chez les jeunes (18-34 ans) qui semblent prendre de plus en plus leur distance avec ce produit. C’est ce que révèle une étude quinquennale réalisée par Ipsos Observer pour FranceAgriMer et le Cniv, portant sur l’année 2022.

En chute chez les jeunes générations
Crédit BIVB

C’est un grand défi qui s’ouvre pour le monde viticole français dans les années à venir. Selon une vaste étude quinquennale réalisée par Ipsos Observer pour FranceAgriMer et le Comité national des interprofessions viticoles (Cniv) dont les résultats ont été dévoilés mi janvier, la consommation de vin continue à fortement évoluer, en particulier chez les jeunes générations, chez qui l’étude relève « une prise de distance encore plus marquée avec le vin ».

La neuvième édition de cette enquête quantitative et qualitative menée en 2022 auprès de 3.513 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus confirme la tendance lourde du recul de la consommation régulière au profit d’une consommation beaucoup plus occasionnelle. Entre les années 1960 et 2022, la consommation individuelle moyenne de vin des Français a ainsi globalement chuté de près de 70 %, rappelle l’étude. Un recul « lié au renouvellement des générations et au changement structurel des comportements en fonction de l’âge des consommateurs », est-il analysé.

En 2022, les consommateurs réguliers de vin en France ne représentaient plus que 11 % de la population, en baisse de 5 points par rapport à la précédente étude de 2015. La moitié des Français (51 %) sont désormais des consommateurs « occasionnels » (« fréquents » - soit chaque semaine - pour 19 % d’entre eux ou « rares » - soit mensuels ou moins - pour 32 %). La proportion de non-consommateurs, quant à elle, semble avoir atteint un plateau autour de 37 % des Français depuis 2010, dont 8 % des consommateurs « très exceptionnels » (mariages, fêtes de fin d’année).

Des non-consommateurs toujours plus nombreux

L’évolution la plus notable que fait ressortir l’étude est la baisse particulièrement marquée de la fréquence de consommation chez les plus jeunes générations. « L’analyse des mixités des boissons consommées par les 18-34 ans montre que cette population a un taux de consommation de vin plus faible que l’ensemble de la population et plus nettement en baisse », soulignent les auteurs. « Dans un contexte de recul de la consommation d’alcool en général, les non-consommateurs d’alcool dans cette tranche d’âge représentent 25 % de la population, soit + 6 points qu’en 2015. Concernant spécifiquement le vin, 39 % des 18-34 ans n’en consomment pas ». La baisse de consommation d’alcool se révèle encore plus marquée chez les 18-24 ans que chez les 25-34 ans : une proportion importante des 18-24 ans n’a jamais bu de vin et ne boivent pas d’alcool.

Les échanges « en face à face » avec les jeunes consommateurs ont montré globalement « une plus faible proximité à l’égard au vin » par rapport à l’ensemble de la population, en particulier chez les 18-24 ans. La concurrence d’autres boissons (notamment la bière) est forte, les jeunes affirmant également manquer aussi de connaissance ou être intimidés. Cependant, sur d’autres occasions, le vin est davantage considéré en 2022 par les jeunes comparativement à 2015, relèvent les auteurs de l’étude. « Ainsi, on note une augmentation de la considération des vins, notamment des vins rosés hors repas, ou encore des vins blancs et des effervescents, en particulier pour l’apéritif », soulignent-ils. L’apéritif est désormais pratiqué de manière hebdomadaire par environ un tiers des Français. Les 18-34 ans sont plus nombreux que les autres à le pratiquer hors domicile. Le vin pourrait y prendre sa place.