Etude Sopexa
Le vin français incontournable, mais pas sans failles

Selon une étude menée dans neuf grands pays consommateurs, le vin français écrase la concurrence par son image, mais n’apparait pas en pointe en matière d’innovation ou de tendance.

Le vin français incontournable, mais pas sans failles

Si le vin français souffre sur son marché intérieur, il continue de briller à l’international. C’est l’enseignement qui ressort de l’édition 2024 de l’enquête régulière « Wine Trade Monitor » 2024 menée par l’agence Hopscotch/Sopexa auprès d’un millier de professionnels internationaux issus de neuf importants pays consommateurs de vins.

Selon les importateurs, distributeurs, grossistes et autres cavistes interrogés au troisième trimestre 2023, le vin français est l’origine la plus référencée au monde (par 88 % des répondants), devançant les vins italiens (77 %) et espagnols (72 %). Tous critères confondus, c’est aussi l’origine France qui bénéficie de la meilleure image pour un professionnel sur deux. Elle écrase la concurrence pour l’aspect « vin pour les grandes occasions » (73 %, contre 11 % pour l’Italie), concernant la « constance de la qualité gustative » (38 % contre 17 % à l’Italie) et aussi, bonne nouvelle, pour « la prise en compte des aspects climatiques et environnementaux » (35 % contre 9 % aux États-Unis).

Jeunes générations

Mais le vin français est plus exposé à la concurrence sur d’autres critères. Ainsi, l’origine France ne devance l’Espagne et l’Italie que d’une courte tête pour ce qui est des « vins de tous les jours », à 22 % contre respectivement 20 % et 19 %. Le vin français est même nettement distancé sur d’autres critères importants de choix. Sans surprise, elle arrive derrière l’Espagne, mais aussi le Chili, le Portugal et l’Italie pour l’aspect « attractivité prix », avec 9 % de citations contre 29 % à l’Espagne. L’origine France est également reléguée à la troisième place (avec 11 %) derrière l’Italie (19 %) et les États-Unis (11 %) quand il s’agit de proposer « une gamme de vin qui séduit les jeunes générations ». Ceci expliquant sans doute en partie cela, la France brille peu sur la dimension « innovation », où elle est dépassée par l’Italie, les États-Unis, l’Espagne et même l’Australie.

Si l’on en croit les appréciations des professionnels internationaux sur l’évolution probable de la demande, le vignoble français va devoir relever quelques défis pour s’adapter. Parmi les deux catégories dont les volumes progresseront le plus selon les professionnels, les vins bio et biodynamiques figurent en tête (avec 29 %), devant les vins légers en alcool (-10° ou sans alcool) avec 23 %, une tendance en plein essor. Le vin rosé (cité par seulement 6 %) semble en revanche avoir atteint son pic.

 

Paris, capitale mondiale du vin

Le parc des Expositions de la Porte de Versailles accueillait vignerons et négociants en vin du monde entier pour trois jours de dégustations et de rendez-vous d’affaires les 12, 13 et 14 février. Né il y a cinq ans, le salon professionnel Wine Paris-Vinexpo Paris représente une surface d’exposition en hausse de près d’un tiers et la présence de 4.000 exposants venus de toutes les régions françaises, dont la Bourgogne et Beaujolais, mais aussi du monde entier, avec une présence internationale en hausse de plus de 70 %. L’Italie, en particulier, est venue en force, avec un hall qui lui était entièrement dédié. Pas moins de 40.000 acheteurs, du caviste français à l’importateur chinois, devaient arpenter le pavé parisien avant le bilan final. Le succès du salon parisien ne manquera pas d’être comparé avec celui de son concurrent Prowein, du 10 au 12 mars prochain à Düsseldorf, Vinexposium ne cachant plus son ambition de lui ravir à terme la suprématie internationale.

Les ventes de vin en GMS plongent encore

Les ventes de vins tranquilles ont à nouveau baissé de 4 % en volume en grande distribution en 2023, indiquent les données Circana pour FranceAgriMer et le Cniv publiées il y a quelques jours. Les volumes commercialisés (8,3 millions d’hectolitres) ont même baissé de 9 % par rapport à la moyenne 2020/2022. Les ventes se maintiennent quasiment en valeur (-1 %), avec 4,5 milliards d’€ (Md€), grâce à un prix moyen en hausse de 5 % à 5,41 € par litre, soit +9 % par rapport à la moyenne 2020/2022. Le recul est particulièrement marqué pour le vin rouge, suivant une tendance amorcée depuis plusieurs années. La baisse s’élève à 13,7 % en volume et de 5,6 % en valeur par rapport à la moyenne 2020/2022. Le recul des ventes est moins marqué sur le segment des effervescents. Les ventes ont reculé de 2 % en volume (168 millions de cols), mais se sont maintenues en valeur (1,4 Md€).