Prairies naturelles
Prairies naturelles : la pousse de l’herbe n’aura plus de secret !

Marc Labille
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Initié en Saône-et-Loire par la Chambre d’agriculture, le réseau pousse de l’herbe se perfectionne à l’échelle nationale pour établir des données de terrain plus fiables et complémentaires aux estimations du satellite.

Prairies naturelles : la pousse de l’herbe n’aura plus de secret !
A compter du 1er avril, 11 exploitations de Saône-et-Loire feront l’objet d’un suivi précis de la pousse de l’herbe jusqu’à fin octobre.

À compter du 1er avril, le réseau pousse de l’herbe de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire évoluera. C’est une demande nationale de la profession qui a souhaité perfectionner la collecte de données sur la pousse de l’herbe, de sorte à compléter les données satellites qui servent habituellement de référence dans le cadre de l’assurance récolte. Il s’agit de déployer un réseau « pousse » à l’échelle nationale qui permette de comparer la production réelle d’herbe au pâturage sur le terrain avec les données satellitaires.

Herbomètres électroniques connectés

Le protocole impose de suivre un certain nombre d’exploitations par petites régions fourragères. En Saône-et-Loire, 11 exploitations seront ainsi suivies, partagées entre le Charolais, la Bresse et le Morvan. Ces exploitations ont été sélectionnées parmi le réseau « Herb’Expert » mis en place par la Chambre d’agriculture départementale. 350 exploitations fourniront ainsi ces mesures en France pendant cinq ans grâce à de nouveaux moyens financiers. Des herbomètres électroniques connectés offrant de nombreuses possibilités permettront d’effectuer les suivis. Alors qu’il se limitait jusqu’alors à des mesures de pousse de l’herbe sur le printemps, le suivi concernera toute la saison herbagère (du 1er février au 31 octobre), y compris l’automne. Cette reprise automnale, que le changement climatique favorise, est encore mal connue. L’extension du réseau permettra d’y voir plus clair.

Un conseil collectif, un groupe expert…

Un conseil collectif, un groupe expert…

Le réseau pousse de l’herbe de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire sert de support au bulletin hebdomadaire Herb’Hebdo 71. Il s’agit d’un conseil collectif sur la production fourragère envoyé chaque semaine via internet aux agriculteurs qui le souhaitent. Ce conseil s’appuie sur la pousse mesurée de l’herbe et les sommes de températures. Les mesures de hauteur d’herbe sont effectuées chaque semaine sur les exploitations du réseau Herb’Expert. Ce groupe animé par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire est constitué d’éleveurs pratiquant le pâturage tournant. Les hauteurs d’herbe permettent de suivre en temps réel l’évolution de la production fourragère et d’en déduire les jours d’avance dans les pâturages pour affiner les conseils de saison. Ces mesures débutent lorsque les sommes de températures atteignent 300° (vers mi-mars cette année).

Dans le cadre de ce travail collectif, la Chambre d’agriculture anime chaque année des formations sur la conduite de l’herbe. Avec l’objectif d’améliorer la valorisation de l’herbe dans les exploitations en déployant, notamment, le pâturage tournant.

Pour recevoir l’Herb’Hebdo71, contacter Marion Pena marion.pena@sl.chambagri.fr

Du changement au sein de l’équipe d’Herb’Hebdo 71

L’équipe d’Herb’Hebdo évolue. Véronique Gilles, qui est en poste à la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire depuis 1984, a fait valoir ses droits à la retraite et quittera la Chambre d’agriculture le 1er avril. Conseillère d’entreprise au nord de la Saône-et-Loire, spécialiste de l’élevage allaitant, c’est elle qui avait repris l’animation du réseau Herb’Hebdo à la suite d’Eric Bracconier. De son côté, Amélie Poulleau a rejoint la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or le 1er mars dernier où elle fera profiter de son expertise sur l’herbe et les systèmes fourragers aux éleveurs allaitants du 21. De ce fait, depuis mars, le bulletin Herb’Hebdo 71 a changé de mains. Marion Pena, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture, prend en charge le suivi du réseau pousse et des systèmes fourragers allaitants. Agathe Dangel, agronome au service Territoire, apportera quant à elle sa connaissance sur la fertilité des sols. Enfin, Denis Chapuis continue de faire partager son expertise sur des cultures fourragères et les leurs essais.