Installations et transmissions
Le Coti affiche la tendance pour 2023 

Ariane Tilve
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Le Comité d’orientation transmission installation (COTI) s’est tenu jeudi 30 mars à la Maison du Charollais. L’occasion de revenir sur les projets qui ont le vent en poupe en Saône-et-Loire et les profils de ces jeunes, ou moins jeunes, en voie d’installation ou de transmission.   

Le Coti 2023 s'est tenu jeudi 30 mars à la Maison du Charolais.
Le Coti 2023 s'est tenu jeudi 30 mars à la Maison du Charolais.

Première porte d’entrée pour l’installation, le Point accueil installation (PAI) lance cette année une plateforme de prise de rendez-vous en ligne, Agrilib. Un site qui devrait faciliter l’organisation du PAI qui accueille en moyenne 300 porteurs de projet par an, dont 54 % de hors cadre et 42 % de moins de 30 ans en 2022. La majorité des projets de production animale sont en bovin allaitant (46 %), qui marque un retour en force du bovin viande. Côté production végétale, ce sont les grandes cultures et cultures fourragères qui ont la faveur des porteurs de projets (voir tableau). « On a souvent l’impression que l’élevage domine le département, mais la tendance est clairement à la diversification », observe Joffrey Beaudot, responsable professionnel Installation – Transmission à la Chambre d’Agriculture. Combien de ces projets aboutissent ? Difficile à dire en ce qui concerne les projets non aidés, que l’on estime à une cinquantaine, avec une majorité de viticulteurs semble-t-il. En revanche, on peut comptabiliser 91 installations aidées l’année dernière. Si le PAI est extrêmement dynamique, la chambre d’agriculture regrette que le Répertoire départ installation (RDI) n’ait permis que quatre installations aidées en 2022 malgré les 160 mises en relation enregistrées. Pour conclure, l’année dernière, 91 demandes de Dotations jeunes agriculteurs (DJA) ont été déposées, un chiffre stable depuis 2015 sachant que le montant moyen de cette dotation est de près de 39.000 €. Près de la moitié de ces jeunes installés avait moins de 25 ans. On compte en outre 17 installations féminines et 65 % d’installations sociétaires, dont 36 en Gaec, là encore les chiffres sont stables. 32 % de ces installations se sont faites hors cadre familial, c’est moins qu’en 2021 avec 38 % en 2021 selon la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire.

Transmission


Le Point accueil transmission a reçu 74 premiers contacts, dont une dizaine pour reconversion professionnelle, et réalisé trois diagnostics. « De plus en plus d’exploitants arrêtent l’agriculture avant la fin de leur carrière pour des raisons multiples et variées », souligne Christine Laugâa, responsable du pôle installation transmission. D’où l’importance d’accompagner la transmission, quelle qu’en soit la raison. La chambre propose à cet égard un accompagnement collectif sous forme de stage, « Préparer ma retraite, anticiper ma transmission », suivie par huit personnes en 2022 alors que 70 cédants ont fait le choix de participer aux Journées d’information retraite à Saint-Christophe-en-Brionnais et Écuisses. D’autres évènements ont été organisés, à l’instar de la Matinale de la transmission, organisée par le Crédit Agricole à Saint-Germain-du-Bois, et la Soirée transmission coorganisée avec Terre de liens aux Bizots. La chambre a mené diverses actions en 2022, à l’instar d’une participation à la journée ʺCesser, changer, continuer autrementʺ, organisée par la Chambre à destination des profils en reconversion professionnelle. L’organisation est également impliquée dans le projet régional Cap transmission, porté par l’ensemble des chambres de Bourgogne-Franche-Comté, projet qui a permis d’élaborer quatre pistes de travail pour continuer à innover en la matière. Sans oublier l’intervention à la table ronde de l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs (JA 71) sur le renouvellement des générations. Une dynamique qui se poursuit en 2023 avec les universités rurales du Brionnais, à Oyé, prévues le 3 juin prochain, mais aussi quatre réunions "retraite" et trois formations pour mailler le territoire. Autre objectif de taille cette année : les travaux concernant le Pacte et la Loi d’orientation agricole (LOA). Il s’agit d’identifier les leviers de politiques publiques, les outils mais aussi les engagements des partenaires privés et associatifs.

Construire son raisonnement

S’installer c’est bien, se former avant, c’est essentiel. Encore faut-il suivre le rythme des réformes que Philippe Lamotte, directeur adjoint du CFAA 71 de Fontaines, explique. À commencer par la rénovation du tronc commun du Bac pro conduite et gestion d’exploitation (CGEA), entamée en 2022 et qui s’achèvera en 2025. L’objectif de cette réforme est de former l’élève à construire son raisonnement autour des enjeux actuels et à agir collectivement dans des situations sociales et professionnelles. Ses capacités professionnelles devront lui permettre de réaliser des choix techniques, d’assurer la conduite de sa production et de piloter son entreprise, sans oublier de valoriser sa production. 18 semaines de stages ou 77 semaines d’apprentissage sont nécessaires pour valider son diplôme. Autres réformes prévues jusqu’en 2025, le Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) qui compte seize options regroupées en six secteurs : production, transformation, commerce, aménagement, service et agroéquipement. Le tronc commun, du projet de formation à l’informatique en passant par le français, l’anglais ou encore l’économie, représente 50 à 60 % de l’enseignement. Trois spécialisations sont proposées : Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (Acse) ; Productions animales (PA) ou Agronomie et cultures durables (ACD). Cette dernière spécialisation a été rénovée en 2023 en plusieurs blocs de compétences qui vont de la conduite d’expérimentation à la conception d’un système de culture performant. Le Brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole (BPREA) est, lui, un diplôme de niveau 4 qui permet d’acquérir des compétences en techniques animales et/ou végétales ainsi qu’en gestion et pilotage de l’entreprise. Il permet surtout d’accéder aux aides à l’installation. Douze à seize semaines de stage ou 50 semaines d’apprentissage sont exigées.

Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) 

Cette année cent PPP ont été validés en partenariat avec les CFPPA Davayé et Charolles, dont dix stages pratiques en exploitation. Tous les candidats ont réalisé le tronc commun de formation Certicrea, qui comprend le stage 21 heures. L’année dernière, sur les 100 plans validés, 50 d’entre eux ont réalisé des formations complémentaires au Certicrea.


Start’Agri 

Ce stage de parrainage vise à ″tester″ l’exploitation sur laquelle le candidat souhaite s’installer avec une période de tuilage de trois à douze mois, une rémunération du Pôle emploi ou de la Région pour les chômeurs et un accompagnement administratif et pédagogique. Les candidats, obligatoirement hors cadre familial, doivent être titulaires d’un diplôme de niveau 4 et avoir moins de 50 ans. 17 Start’agri ont été effectués l’année dernière, dont 13 sur des projets d’association. 12 candidats se sont installés avec la DJA.