Association des Chasseurs du Bassin Minier

« Pour faire voir ce qu’est vraiment la chasse »

L’association des chasseurs du bassin minier (ACBM) compte 48 actionnaires chassant sur 2.000 hectares de 13 communes, du bassin minier jusqu’aux monts du Charolais. L’histoire de cette société de chasse est intimement liée au passé houiller de la Saône-et-Loire, comme le raconte son président d’honneur Michel Bonnot. « Elle a été créée par les anciens résistants qui ont délivré Montceau », remémore-t-il. « À l’époque, les houillères employaient beaucoup de monde et au sortir de la guerre, la chasse était avant tout un moyen, pour les ouvriers mineurs, de se procurer à manger. Les houillères louaient beaucoup de terrains liés à l’exploitation minière, lesquels ont permis à la société de chasse de grossir. En 1947-48, l’ACBM comptait 550 actionnaires pour déjà 2.000 ha », se souvient Michel Bonnot.

Entré à l’ACBM en 1982, et chasseur depuis 1981, Michel Bonnot a longtemps présidé cette association qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Les houillères et les mineurs de fonds ont aujourd’hui disparu, mais les terrains de chasse sont restés, bien qu’ils aient changé de propriétaires.

Un territoire de chasse à gérer

La fonction de président de société de chasse est très prenante, confie en connaissance de cause Michel Bonnot. En effet, les responsabilités ne s’arrêtent pas à la seule saison de chasse. Il faut composer toute l’année avec les propriétaires, les sociétaires, les intrus qui occasionnent des dégâts aux territoires de chasse, les promeneurs… L’ACBM possède un garde-chasse particulier qui surveille ses territoires toute l’année ; intervient en cas de dégâts de gibier ; évalue le besoin de battue. Il s’assure aussi du respect des consignes au sein de la société, complète Alain-Philippe Bruliard, actuel président de l’ACBM.

Durant la période d’ouverture, l’association chasse chaque samedi matin, une semaine au nord de ses territoires et l’autre semaine au sud.

Septième participation

L’ACBM participe à « Un dimanche à la Chasse » depuis de nombreuses années. Le 15 octobre prochain, ce sera sa septième participation. Sollicité par la fédération départementale des Chasseurs (FDC 71), Michel Bonnot avait immédiatement été partant pour cette opération qu’il avait soumise à son conseil d’administration. Et depuis la première édition, l’association du bassin minier a toujours répondu présente. À chaque fois, les chasseurs de l’ACBM accueillent une dizaine de personnes qui se sont inscrites au préalable auprès de la FDC 71. Le jour J, la matinée débute par l’accueil des inscrits. Le lieu de rendez-vous est à la mairie de Ciry-le-Noble et un adhérent prend en charge les participants jusqu’à la cabane de chasse dans les bois de Perrecy-les-Forges. Là, les visiteurs ont droit à un café d’accueil tandis que les organisateurs leur expliquent tout le déroulement de la journée. Puis chaque invité est pris en charge par un chasseur qui l’accompagne tout au long de la journée. « Ils assistent à une vraie journée de chasse », fait valoir Alain-Philippe Bruliard.

« Vivre l’instant de chasse »

Ainsi, certains visiteurs se retrouvent-ils postés sur un mirador aux côtés d’un chasseur. C’est l’occasion pour eux de découvrir les consignes de tir, les règles de sécurité mises en place par la société de chasse, etc. Bien entendu, c’est aussi un poste privilégié pour observer le gibier, le travail des chiens et même d’entendre le son des trompes de chasse et leur signification, témoignent les membres de l’ACBM. « Les visiteurs assistent à une battue au sanglier, au chevreuil ou au renard. On essaie de leur faire vivre l’instant de chasse. Entendre si les chiens se rapprochent. Leur faire comprendre que le chasseur ne tire pas n’importe comment », confie Alain-Philippe Bruliard. « Si la chasse est réussie, alors on leur fait assister à tout le cérémonial : sonnerie des trompes de chasse, partage du gibier… », ajoute Michel Bonnot. À la fin de la matinée, tout le monde se retrouve près de la cabane de chasse pour une sorte de débriefing. Les échanges se poursuivent alors entre chasseurs et visiteurs et les membres de l’ACBM offrent un repas sous chapiteau à leurs convives.

Moment d’ouverture

« Dans le groupe, il y a un peu de tout : des jeunes, des moins jeunes, des familles, des curieux, des cueilleurs de champignons et même des gourmets… », confie Michel Bonnot. À chaque fois, les chasseurs de l’ACBM ont plaisir à accueillir leurs hôtes lors de la journée “Un dimanche à la Chasse”. « C’est un moment d’ouverture où on essaie de faire venir d’autres personnes à la chasse. Nous voulons montrer que ce n’est pas un milieu fermé, ni un milieu où l’on se cache. Pour nous, c’est une philosophie de vie qui nous anime toute l’année. Nous ne sommes que locataire de ces bois, mais la forêt est un peu notre biotope », confie Alain-Philippe Bruliard.